PARTIE 15

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Point de vue : Genessis

Après mon coup de fil à Chris, je suis parti me préparer l'esprit plus tranquille. J'ai pour une fois et sans réellement savoir pourquoi ravaler ma fierté en faisant un pas vers lui. Je ne veux pas être en froid avec Chris pour les derniers jours de liberté qu'il nous reste, les cours reprendront dans quelques jours.

   Je ne me prends pas trop la tête, après tout, ce n'est que Bassirou. J'opte donc pour un jean slim noir, une paire de vans montante noir et un gros pull en maille oversize à col roulé noir également, yes black is my favorite color. Je ne sais pas si le match aura lieu en extérieur mais je ne préfère pas prendre de risque, il ne fait pas chaud à cette période de l'année. Je rassemble soigneusement mes cheveux en un chignon et applique une touche de baume à lèvres. La migraine dont j'ai été victime plus tôt dans la matinée me force à porter mes lunettes de repos. Dans un mouvement rapide, je saisis mes clés et mon téléphone que je fourre dans ma pochette argenté où se trouve déjà mon portefeuille et des chewing-gums. Je descends les escaliers, salue mes parents et quitte la maison pour rejoindre l'arrêt de bus.

Après trois transports en commun différents et quasiment une heure de trajet, j'arrive enfin à l'adresse que m'a envoyé Bassirou.
Un peu hésitante, j'entre dans le complexe sportif où a lieu l'événement. Un homme, certainement le concierge me guide jusqu'au terrain de basket qui se trouve en intérieur. Une fois dedans j'ai l'air d'un chiot égarée car je cherche désespérément et sans succès un visage familier. Je ne sais pas si je peux aller m'assoir dans les gradins et je voudrais saluer Bass avant le match alors je me tiens debout près de l'entrée sans bouger comme si je faisais parti de la garde royale. Au bout de cinq minutes je reconnais la silhouette de Bassirou et dès qu'il m'aperçoit, il me fait un grand signe de la main avant de s'avancer pour me rejoindre. Une fois à mon niveau, il me gratifie d'un sourire mais rapidement, il me donne un coup dans l'épaule.

- T'as vu l'heure ? le match va commencer j'ai cru que tu viendrais pas.

Qu'est-ce qu'il croyait, je n'allais pas rater ce match, ça a l'air tellement important pour lui

- Eh bien comme tu le vois je suis là, détends toi.

Je ne l'avais encore jamais vu dans cet état, lui qui toujours d'humeur blagueur, à embêter tout le monde. Il avait l'air nerveux et lorsqu'il a compris que j'avais perçu son angoisse il a tourné le fil de la discussion.

- Sinon ça va, t'as pas eu de mal à te retrouver ? C'était pas trop loin ?

- Tu rigoles ou quoi ? J'ai l'impression d'avoir quitté le pays carrément, alors t'as intérêt à joué comme Lebron James mon ptit père.

On s'est mis à rire sans prêter attention aux gens autour de nous jusqu'à ce que mon regard croise celui d'une fille qui me zieutait comme si j'avais décimé toute sa famille.

- Bon je crois que je viens d'apercevoir la fameuse Béa.

En effet une rousse aux yeux gris nous a rejoins. Elle s'est mise à côté de Bassirou qui a passé son bras autour de ses hanches puis elle lui a tendu ses lèvres pour l'embrasser. J'ai détourné les yeux. Les démonstrations d'amours en public, très peu pour moi.
Béa n'est pas très grande et assez menu mais je dois avouer qu'elle est très belle. Elle me salue avec un sourire aussi faux que la pelouse d'un stade de foot et après de brèves présentation, Bassirou est appelé à rejoindre le terrain.
Mal à l'aise, je prends tout de même place à côté d'elle. Si elle pense comme Chris, cette fille ne doit pas me porter dans son cœur.

Chronique : Mon histoire d'amour avec mon profWhere stories live. Discover now