11 mai x785 :


     Aussi étrange que cela puisse paraître, le foudre ne s'abattait pas sur la ville de Volwatt en cette matinée du mois de mai. Pourtant, depuis que j'avais mis les pieds ici, un an et demi auparavant, ça n'était jamais arrivé une seule fois. La foudre y était soit disant éternelle. Les habitants m'avaient alors conté nombre de légendes : certains disaient que si l'orage s'arrêtait, ça signifiait que le dieu de la foudre était mort, ou encore que la ville n'était plus son endroit préféré sur Terre. Mais la plupart racontaient que, si les éclairs ne zébraient plus le ciel un beau jour, ça signifierait la destruction pure et simple de la cité. Aussi, quand j'ouvris mes volets pour regarder au-dehors, je découvris des habitants paniqués, jetant des coups d'œil inquiets par leurs fenêtres, ou courant, affolés, dans les rues à la recherche de provisions à emporter quand ils quitteraient les lieux pour un endroit à l'abri de la tempête qui se préparait.

     Pendant trois bonnes minutes, je tournai et retournai une question dans ma tête : était-ce le moment, pour moi, de changer de lieu de résidence? Depuis huit ans, j'avais passé mon temps à vagabonder entre les plus grandes villes du pays, mais ça faisait déjà un petit moment que je m'étais installée ici. La sécurité y était relative pour moi : les soldats de la couronne ne venaient que rarement, en raison du temps catastrophique mais, dans un même temps, les pires criminels avaient élu résidence ici. Aussi, depuis quelques semaines, je songeai à partir. Et ce petit incident me donnait une raison valable pour quitter les lieux.

      Ayant prit ma décision, je me retournai, et attrapai mon sac plongé sous mon lit. Tout le nécessaire était déjà fourré à l'intérieur, au cas où j'aurais eu besoin de fuir de manière inopinée mais, puisque j'avais un peu de temps devant moi, j'y rajoutai plusieurs choses : provisions pour un long trajet, quelque vêtements que j'affectionnai particulièrement, et deux livres. Une fois le tout empaqueté, j'enfilai une tenue confortable pour voyager : un mini-short noir, une paire de bottines grises, et un croc-top débardeur de la même couleur que mes chaussures, assez ample pour me permettre de bouger à ma guise. Enfin, je nouai une ceinture de cuir noir autour de ma taille, et j'y attachai mes clefs de constellationniste, cachées dans une pochette, ainsi qu'un fouet. Puis je hissai mon lourd sac sur mon dos, non sans oublier de l'attacher au-dessus de ma poitrine et juste au-dessous, pour qu'il soit bien sanglé en cas de course poursuite.

      Enfin prête, je vérifiai que ma bague était bien à mon doigt, et je sortis.

     Les rues étaient toujours aussi agitées, si ce n'était plus. Les gens étaient affolés, et je pouvais les comprendre. Si, toute ma vie, on m'avait dit que la ville serait détruite quand l'orage cesserait, le jour où les éclairs disparaitraient, je paniquerai. Mais je n'étais pas d'ici, et je ne croyais pas particulièrement aux prophéties vieilles de centaines d'années. Aussi, je pris un air faussement terrifié, bien qu'il n'en fut rien.


- Ça a commencé! Cria une vieille femme que je croisai. Lightning Flash brûle!


     Immédiatement, je fis volte-face, et je m'élançai vers la place principale où se trouvait la seule guilde de la ville, celle qui m'avait ouvert ses portes quand la petite mage effrayée que j'étais y avait toqué. Aucun des membres n'était devenu un réel ami à mes yeux, mais ils n'en restaient pas moins des camarades qui avaient prit soin de moi quand j'en avais réellement eu besoin. Bien sûr, ils ne savaient pas qui j'étais, et ils ne connaissaient pas la vraie puissance qui m'habitait, j'avais passé plus d'un an à leur mentir, mais je ne pouvais pas les laisser mourir, sous prétexte que mes sentiments à leur égard n'étaient pas les mêmes que les leurs. Je leur devais beaucoup, et j'allais leur sauver la vie, même si ça signifiait donner la mienne aux flammes.

Mon étoileWhere stories live. Discover now