Huitième mois

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Je veux partir en courant, mais apparemment, c'est important donc je suis obligé de rester. 

- Bonjour chers parents, je suis le docteur Legrand. Mon rôle à moi est de d'aider les futures mamans et les futurs papas à se preparer pour l'accouchement. Prenez tous un tapis et messieurs , derrière vos femmes . 

Je souffle intérieurement et croise le regard d'un autre père qui n'a visiblement pas envie d'être là. Courage champion, on s'en tirer. 

- Mesdames, on plie les genoux, les jambes écartées et on souffle plusieurs fois. Voilà, très bien. Messieurs, parlez-leur et prenez leurs mains, ce que vous voulez. Aider les, et soyez présents. 

Je masse ses épaules et l'encourage. C'est complètement con et ridicule, je suis ridicule. Ça ne se prépare pas un accouchement, ça se fait au jour le jour. Je sens les épaules de Lya se contracter, je continue de la caresser. Elle se lève et par de la salle, je m'empresse d'aller la rejoindre dans le couloir. 

- Clélya ? 

Elle se tourne vers moi les yeux qui pleurent et fonce dans mes bras. Bébé, ne me fais pas ça, je suis fragile dès qu'il s'agit de toi. 

- Jay', j'ai peur. 

Elle sanglote maintenant. 

- T'en fais pas Lya on s'en bien sorti depuis le début. On va continuer d'être de bons parents parce que c'est ce qu'on est déjà. Ne pleure plus, bébé. 

- J'y arrive pas, je ne vais pas y arriver le jour de l'accouchement... Les respirations... Les contractions... 

Ses larmes coulent sur mon tee-shirt et je ne sais pas quoi faire pour la calmer.

Autre conseil les mecs : le baby-blues n'est pas à prendre à la légère. 

- Lya, chérie, c'est normal d'angoisser maintenant, notre petite crevette va pointer le bout de son nez. 

- Je vais ... Être une mère... Atroce.

Je relève sa tête toute rouge.

- Je t'interdis de dire ça Clélya Holleville. Tu es une femme, une amie, une amante, une compagne exceptionnelle donc tu seras la meilleure des mamans. Et je serais là pour t'épauler. Pour toujours et à jamais, ensemble.

Elle hoquette et essaye de calmer sa respiration. Elle y arrive déjà bien ici, ça devrait le faire le jour J. 

- Merci Jay'.

Elle pose son front contre mon torse et je lui chuchote à l'oreille. 

- Même après l'accouchement, et tout le temps que durera notre vie, je t'aimerais. Et il n'y a pas un seul jour où je te déshabille mentalement. 

Elle rougit, peut-être, car la salle à côté est pleine et je la plaque contre le mur, me collant à elle. Ses yeux s'écarquillent quand je bouge lentement mon bassin pour créer un contact.

- Rassurée ?

- Ou... Oui oui.

- Bien. 

Je l'embrasse, rien à foutre d'avoir un public, caresse sa langue de la mienne, caresse son ventre arrondi, signe de notre amour, et cette nana m'a marquer au fer rouge, je ne veux plus la laisser s'échapper. 

Elle est mienne comme je suis sien , et Gabriella Holleville sera nôtre. 

***

- Jayden, Clélya ! 

- Bonjour Christian. Natalie.

Ma mère et Clélya ne se sont jamais entendues, ce n'est pas de faute d'avoir essayé pour Lya. Ma mère ne semble pas apprécier mes sentiments envers Lya, elle qui vouait une sorte de culte entre un couple imaginaire entre ma voisine et moi. 

Hélas, les sentiments du cœur ne se commandent pas, et je suis heureux que Clélya soit l'heureuse élue de mon palpitant. 

- Alors dites moi tout ! J'ai appris que c'était une petite fille, et je suis navré de ne pas avoir pu assister à cette révélation. 

- Ce n'est rien papa. Pour le prénom, c'est la petite crevette qui a choisi et elle va s'appeler Gabriella Holleville. 

Je pose ma main sur son ventre, accueille par un coup de Gabriella.

- Que c'est mignon. J'aime beaucoup, bon choix ma petite. N'est ce pas Natalie ?

- Super. 

Ma mère ne semble ni apprécier ma compagne, ni notre présence ici, ni sa petite fille. À défaut d'avoir un père aimant, j'ai eu ma mère, la reine des glaces. On ne peut pas avoir le beurre , l'argent du beurre , et le cul de la crémière. Par contre celui de Clélya me tente bien... 

Bon, reprenons le sérieux. 
Je crois qu'on aurait mieux fait de rester chez nous. 

Ma mère se barre - tant mieux pour nous - et la conversation continue sur la grossesse de Lya. Je me retiens de dire à tout le monde à quel point moi aussi, j'ai souffert. 

Un bébé qui change tout Where stories live. Discover now