Himmelska ↝ Thor

ϟ 30. Retour sur Midgard ϟ

- Tu ne crois pas que tu les pousse un peu trop à bout ?

- Il n'y a pas meilleur entraînement pour les faire progresser plus vite. D'ailleurs, tu aurais peut-être besoin de profiter de cet entraînement, lui fit-elle innocemment remarquer. À force de me regarder les pousser à bout tous les quinze jours, tu vas finir par te rouiller.

- Me rouiller ? s'offusqua le jeune gradé de l'armée asgardienne. Tu veux remettre ça, encore, pour que je te prouve que je suis au top de ma forme ?

- Surtout pour te ridiculiser lorsque je te battrai, une fois de plus.

Balder écarquilla les yeux, prenant un air indigné qui fit sourire en coin la jeune femme. Elle se recula de quelques pas, sortit de nouveau son épée de son fourreau, et attendit que son ami attaque en premier. Balder et elle s'étaient rencontrés presque de suite après qu'elle soit devenue commandante en chef, et ils avaient immédiatement sympathisé, devenant rapidement de bons amis qui appréciaient s'entraîner ensemble et vadrouiller dans les rues d'Asgard, lorsqu'ils en avaient l'occasion. Le jeune homme était officier d'une partie de l'armée royale, et faisait donc souvent équipe avec Némésis, lui donnant régulièrement des rapports sur les troupes asgardiennes, sur leurs entraînements et leurs tours de garde dans les rues du royaume. Il l'avait même quelques fois accompagnée lors de ses réunions mensuelles avec le Père de Toute Chose, sous ordre de celui-ci. Autant que Némésis, Balder était attentif quant à l'évolution de ses troupes, et prenait plaisir à les aider et les conseiller lorsque cela s'avérait nécessaire. 

L'officier tira à son tour son épée de son fourreau, qui brilla de mille feux lorsque les rayons du soleil vinrent se refléter sur la lame. Son armure argentée et violette scintilla également lorsqu'il bougea. Avec l'éternel sourire satisfait que Némésis lui connaissait bien, il lança la première attaque, que la jeune femme parvint aisément à contrer, sous le regard paisible de Nébuleuse, assise sur un rocher, à quelques mètres de là. La panthère, qui ne quittait jamais la déesse du temps, paraissait au soleil, ses pattes avant tendues devant elle, les yeux presque entièrement fermés, si bien qu'un ignorant aurait parfaitement pu croire qu'elle dormait. Némésis, quant à elle, savait que ce n'était pas le cas, et que sa panthère ne loupait rien du combat qui avait lieu actuellement. Comme tout félin, Nébuleuse ne dormait que d'un œil. 

Juste après avoir croisé le fer avec Némésis, Balder lui donna un coup de genou dans l'estomac qui lui coupa le souffle sur le coup. Cependant, lorsqu'il tenta de lui porter un coup sur le flanc gauche, la jeune femme se baissa pour passer juste sous la lame de l'épée de son adversaire. Profitant de son léger déséquilibre suite à son esquive, elle tenta de le faucher au niveau des jambes, mais Balder la vit venir et s'écarta, tout en essayant de nouveau de la toucher avec son épée. 

Némésis se recula un peu, puis revint à la charge, alimentée par une folle énergie qui ne la quittait pas lorsqu'elle s'entraînait, et encore moins lorsque c'était contre un adversaire de taille, comme Balder. Les deux jeunes gens croisèrent de nouveau le fer, et Némésis se tourna pour être de dos par rapport à lui, avant d'essayer de lui donner un coup de coude précis en pleine poitrine, qui aurait immédiatement mis Balder en péril et lui aurait permis, à elle, de prendre l'avantage. Toutefois, son coup fut dévié par le guerrier, qui plaça sa jambe gauche entre les siennes et tenta de la faucher, lui faisant perdre l'équilibre et basculer en arrière. 

Avant d'être prise au piège entre les bras de son ami et adversaire temporaire, elle s'accrocha à son bras de sa main libre, et écrasa son pied droit, avant de se propulser loin de lui, grâce à l'impulsion qu'elle avait acquit en s'accrochant à lui. Le soldat lâcha un gémissement de douleur et ne tenta pas de la rattraper, toutes ses pensées étant pendant quelques petites secondes focalisées sur son pied, ce qui avait permis à Némésis de s'écarter à temps. Cette dernière sourit en coin en voyant la grimace de douleur de son ami, puis lui adressa un clin d'œil moqueur. C'était une taquinerie qu'ils avaient pour habitude de se faire, lorsqu'ils prenaient l'avantage sur l'autre.