mon lait.

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40. mon lait.

Pour une fois, la mère d'Elliott étant restée à Londres avec son mari pour la Saint-Valentin, n'a pas pu nous emmener au lycée alors c'est mon père qui s'en est chargé. Nous avons donc dû partir plus tôt que d'habitude, ce qui nous a laissé le temps de passer à la Cookie Factory pour mon plus grand plaisir. Cependant, il y a un hic maintenant...

Je baisse les yeux sur le gobelet que je tiens toujours entre mes mains et qui ne diffuse plus la moindre chaleur. Une petite moue apparaît sur mes lèvres. Je suis tellement dégouté que j'en pleurerais presque s'il ne me restait pas un brin de dignité caché au fond de moi.

— Qu'est-ce qui t'arrive Woody ? m'interroge Elliott en passant un bras sur mes épaules. On dirait que quelqu'un t'a volé ton doudou.

— Mon lait est froid, lui dis-je, sur un ton un peu trop enfantin à mon goût.

Toujours les yeux fixés sur ma boisson, j'ai le secret espoir qu'il se réchauffe tout seul, juste par magie. Comme ça, d'un claquement de doigts.

— En même temps, tu as trop attendu pour le boire.

Je grogne pour lui montrer que ce qu'il me dit n'aide en rien ma situation. Il se contente de m'embrasser la joue en ricanant. Je suis outré par le manque de considération qu'il porte à mon problème. Je me sens alors obligé de me justifier même si ce n'est pas nécessaire.

— J'avais mes cookies à manger avant.

— Oh toi et tes cookies ! s'exclame-t-il alors que nous nous arrêtons devant son casier.

Je m'appuie sur le casier à côté de celui d'Elliott et continue de bouder alors qu'il fait un trafic pas possible avec ses bouquins.

— Du lait tiède, c'est bon aussi, tu sais ! tente-t-il de me réconforter alors que je hausse simplement les épaules. Quel enfant, sérieux !

Il m'arrache presque le gobelet des mains et en prend une gorgée.

— C'est moins bon, c'est sûr mais franchement, ce n'est pas dégueulasse et encore un peu chaud ! T'as goûté au moins ?

Je secoue la tête de droite à gauche pour simple réponse.

— Ben goûte au moins un peu !

Je soupire, vaincu. Je lève les yeux au ciel avant de boire à mon tour un peu de lait. Juste pour l'embêter et ne pas lui avouer qu'il a raison, je fronce le nez mais cela me vaut une petite tape sur l'épaule.

— Imbécile heureux, va !

Je ris franchement tandis qu'il fait claquer la porte de son casier en la refermant. Il prend ensuite appui dessus, croisant les bras devant lui puis tourne la tête vers moi pour me regarder boire un peu plus de ma boisson. Je vois son sourire en coin se moquant ainsi ouvertement de moi alors je me défends comme je peux :

— Je vais pas gaspiller quand même !

— Oh oui ! Ça serait trop dommage en effet mais te rend pas malade non plus, hein ! Je peux le finir à ta place, si tu veux...

Pour simple réponse, je lui tire la langue et me détourne de lui. Oui, mon lait n'est plus chaud mais il n'est pas aussi mauvais que je le pensais alors il est hors de question que j'en lâche une goutte à quelqu'un même si ce quelqu'un est mon petit-ami ultra charmant et sexy à souhait.

— Égoïste ! râle-t-il en se redressant.

Il commence à marcher dans le couloir, m'obligeant à l'imiter et même de lui courir après pour le rattraper. Une fois arrivé à sa hauteur, je tends le bras vers lui pour lui présenter ma boisson. Il la prend, un sourire en coin, heureux d'avoir gagné notre petite bataille.

problem child. - idy 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant