Prologue

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“𝓦𝓮 𝓵𝓲𝓿𝓮 𝓲𝓷 𝓬𝓲𝓽𝓲𝓮𝓼 𝔂𝓸𝓾'𝓵𝓵 𝓷𝓮𝓿𝓮𝓻 𝓼𝓮𝓮 𝓸𝓷 𝓼𝓬𝓻𝓮𝓮𝓷
𝓝𝓸𝓽 𝓿𝓮𝓻𝔂 𝓹𝓻𝓮𝓽𝓽𝔂, 𝓫𝓾𝓽 𝔀𝓮 𝓼𝓾𝓻𝓮 𝓴𝓷𝓸𝔀 𝓱𝓸𝔀 𝓽𝓸 𝓻𝓾𝓷 𝓽𝓱𝓲𝓷𝓰𝓼”

FRIDAY APRIL 19TH – 4:36 PM 

Il ne suffirait que d'un mot pour résumer mes derniers mois ; échec. Tandis que je voyais tout mon entourage réussir tout ce qu'ils entreprenaient, moi, j'attendais simplement que le temps passe, en espérant qu'une bonne nouvelle me tombe dessus. L'université n'était pas pour moi, mais je continuais pourtant d'y aller, pour faire plaisir à papa maman, en leur mentant sans cesse sur mes notes, qui en réalité ne dépassaient que rarement la moyenne. Quant à ma vie sentimentale, tout le monde pariait sur la date de notre rupture malgré l'amour que je portais à William depuis des années, chacun évoluait de façon différente. 

J'observais chaque personne présente à la table, aucun ne travaillait malgré les oraux qui approchaient. Nora parlait de sa énième relation qui venait de se terminer tandis que Alex rappelait à tout le monde la dernière polémique qui avait affolé tout twitter. 

« Et toi, t'en pense quoi Ambre? »  sa question me fit sortir de mes pensées, relevant la tête avant de froncer les sourcils, provoquant chez le blond un long soupir, agacé de devoir répéter une nouvelle fois l'histoire. 

« Ce qu'a dit Amy à Thomas hier dans le Bachelier !
- Ah, ça. Elle a eu complètement raison, ça s'voit que ce mec est là pour le buzz. » 

On adorait regarder les télé réalités, un passe-temps comme un autre qui nous permettait de nous détendre mais aussi d'avoir de nouveaux sujets de conversation, mais aussi, je l'avoue, attendre la moindre dispute pour en parler avec Alex qui, 90% du temps partageait le même avis que moi. Ma vie n'avait donc rien d'excitant, c'était même le néant. William arriva, annonçant enfin la fin de la journée. Il déposa un rapide baiser sur ma joue avant que toute la table se lève pour sortir de la fac. Nous avions beau être ensemble depuis quatre ans maintenant, seules des banalités étaient échangées. Toute cette complicité qu'on avait pu avoir au début n'était un vague souvenir d'un amour qui s'usait au fil du temps.

J'avais longtemps cru qu'il était le bon, que l'on finirait marié avec des enfants et certainement un chien, mais la routine avait eu raison de nous. Tout le monde se demandait d'ailleurs pourquoi on restait ensemble, et tout n'était que question d'habitude, d'attache. À peine étais-je sortie de l'établissement qu'un grand brun venait me bousculer, me faisant presque perdre l'équilibre.

« Dis pas pardon surtout ! » je crachais ceci en espérant avoir des excuses, me retournant vers lui alors qu'il continuait sa route sans se retourner, en profitant pour enfiler sa capuche. Je tentais de faire abstraction sur ce qui venait de se passer, même si un rien ne me mettait sur les nerfs avant de continuer mon chemin. Le groupe avançait entouré d'un cinquantaine d'étudiants qui terminaient eux aussi les cours, nous étions décidés à aller terminer la journée dans un bar pour se détendre. 

Quelques mètres plus loin j'apercevais trois policiers accompagnés de leurs chiens. Rien d'inhabituel dans l'Ohio, avec le taux de délinquance qui ne faisait qu'augmenter ces dernières années. Tout en se rapprochant, un des bergers allemands se mit à m'aboyer dessus, attirant l'attention des forces de l'ordre sur moi, m'effrayant par la même occasion. D'un air dubitatif, l'un des policiers commença à me poser des questions sur mon identité et me demanda s'il pouvait regarder dans mes affaires. Tentant d'être coopérative et n'ayant rien à me reprocher, je lui tendis mon cabas noir avant que l'agent fouilla mon sac de cours tout en continuant de me poser des questions et, en l'espace de quelques secondes, il y trouva un sachet de poudre blanche, en vue de leur réaction, il ne pouvait s'agir de rien d'autre que de drogue. 

Ahurie devant cette trouvaille je me demandais comment ce sachet avait pu atterrir là dedans alors que le policier appelait ses collègues, je clamais mon innocence, mais rien y ne faisait. Tandis que tout mon groupe d'amis tentait de prouver que ceci ne m'appartenait pas, des menottes venaient habiller mes poignets.

Evil to the coreWhere stories live. Discover now