Fille de la Lune

Chapitre VII

en média: Leave a light on -> Tom Walker

Mon cœur manqua un battement, tandis que j'étais étonnée et sans souffle à la lecture de cette dernière phrase. Le texte contenu dans le parchemin ne semblait pas être juste un simple écrit mais plutôt une sorte d'oracle ou de prophétie. Je ne savais pas encore pourquoi il se trouvait dans le carnet de ma mère, mais j'espérais le découvrir bientôt. Je l'enroulais et le rangeai dans son écrin de velours, tâtant au passage le tissus soyeux dans l'espoir d'un éventuel double fond.

Je descendis ensuite la boîte à Linda, afin de lui faire part de ma récente découverte. Je ne souhaitais pas la mettre à l'écart et n'aimais pas lui gâcher des choses, surtout de cette importance. Elle qui avait connu ma mère aurait peut-être des indices à me donner. À mon plus grand regret, elle me répondit que que ce n'était malheureusement pas son rôle à elle de me l'apprendre.

Quelques jours passèrent, tranquillement, l'intriguant texte me trottant constamment dans la tête et obsédant chacune de mes pensées. Je n'osais pas encore feuilleter le journal de ma mère.

Mes migraines semblaient s'être calmées et je ne m'en plaignais pour le moins du monde. Les journées s'enchaînaient, les cours, les sorties entre amis, la vie suivait son quotidien.

Un beau jour, alors que j'avais fini le lycée plus tôt que d'habitude, je décidai de regarder le carnet de ma mère. Je m'installais sur la table de la cuisine et inspirai profondément, consciente que le moindre indice pourrait tout chambouler. Cela m'effrayait mais je tenais aussi à apprendre ce qu'il s'était passé.

Je pris donc délicatement le journal intime et l'ouvris. J'en sortis le tas de lettres, que je posai plus en retrait. Sur la couverture, l'écriture de ma mère formait de jolies lettres bien calligraphiées sur lesquelles on pouvait lire Annabelle Susans, 1ère L. Je tournai la page, délicatement, afin de ne pas abîmer le papier extrêmement fin. Des clichés pris en noir et blanc ou en couleur s'étalaient sur toute cette première double feuille. Ils étaient tous légendés et représentaient un de ses proches.

Je les caressai du bout du doigt. Ma mère, sur la photo centrale en couleur, était magnifique. Son carré de cheveux blonds allait à ravir avec le bleu azur de ses yeux. Elle portait des vêtements simples mais qui donnaient un effet très chic sur sa longiligne silhouette. Sa chevelure était coiffée par un chapeau marron qui s'accordait parfaitement avec sa longue veste cintrée, qui soulignait élégammentsa taille fine. J'étais vraiment ébahie par sa beauté naturelle.

Laissant mon regard se promener sur les autres photographies, je découvris les autres membres de sa famille. Sa mère, qui était sol portrait craché, son père, ses frères et sœurs ainsi que certains autres proches comme ses amis. Mes yeux s'attardèrent sur un cliché en noir et blanc représentant deux jeunes sur un banc, riants. Reconnaissant ma mère, je lus ensuite la légende en dessous. Celle-ci m'indiqua un indice primordial sur l'identité du jeune homme car elle s'intitulait avec Simon, 24 avril. Ils avaient l'air heureux et mon cœur se gonfla de joie et de bonheur devant toutes ces photos.