partie 6

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Quand je m'étais réveillée le lendemain, Mohamed dormait toujours, j'avais mal partout. C'était comme si un camion m'était passé dessus, sans compter le concert de jazz qui se jouait dans ma tête.

Après quelques secondes de réflexion, je me rappelais de tout, et sans faire de bruit, je me suis habillée, j'ai pris mes affaires et je suis partie.

J'avais pleuré comme un enfant dans le taxi. Je pensais à ma vie, à mes parents, à Anna, et à ce que les gens allaient penser de moi. Je regardais ma montre qui affichait 9 h du matin. D'habitude à cette heure, mes parents devaient partir au travail, les gardiens en train de prendre leur petit-déjeuner et les bonnes occupées à faire le ménage. Le taxi se gara au coin de la rue, et je pris la porte de derrière qui menait directement vers les escaliers. Je réussis à entrer dans ma chambre sans être vue.

J'ai filé dans la salle de bain, pour prendre une douche et chercher quelques choses pour mon mal. Je suis restée là-bas pendant une heure au moins à pleurer.

Quand je suis sortie Nafy était dans ma chambre pour m'apporter le petit-déjeuner comme elle avait l'habitude de le faire.

je l'avais oublié, ma Nafy adorée, je pouvais duper et mentir à tout le monde sauf elle. C'est elle qui m'a élevé et éduqué, elle me connaissait comme le boulanger connaît le pain. C'était comme si elle m'avait faite.

Elle regardait la chambre, le lit en particulier. Il n'y avait pas de désordre comme j'avais l'habitude de le faire les matins, en plus le lit n'était pas défait.

- bonjour Nana, finis je par dire en m'adossant sur la porte. Je ne voulais pas qu'elle voie ma démarche suspicieuse.

Et ne prit même pas la peine de répondre à mes salutations.

- où as-tu passé la nuit Khadija ? Disait elle sur un ton sévère.

Comme par réflexe, je lui avais dit que j'avais passé la nuit chez Anna tout en priant pour que cette dernière n'ait pas appelé à la maison. Elle semblait vénère, contrairement à mes parents qui cédaient à mes moindres caprices, Nana était très sévère quand il le fallait. En plus, elle m'avait appelé Khadija, et ça, elle ne le faisait que quand elle voulait me réprimander.

Ça se voyait à des kilomètres qu'elle n'avait pas gober mon histoire. Après m'avoir détaillé de la tête aux pieds, elle continuait.

- pourquoi tu as pleuré ? Et n'essaie surtout pas de me mentir, car tes yeux sont tous rouges, tu as des cernes. On dirait que tu n'as pas dormi de la nuit.

J'étais tétanisée, je ne répondais plus.

- Khadija, j'espère pour toi que tu n'as pas commis de bêtises, j'espère que cette fille (Anna) ne t'a pas entraîné dans des choses douteuses. J'ai dû mentir à tes parents pour te protéger de la colère de ton père. Nékal nit, je ne serais pas toujours là à te couvrir. Renchérissait elle avant de tourner les talons.

Je ne tenais plus, j'avais l'impression que j'allais exploser d'un moment à l'autre.

J'avais passé le reste de la journée à pleurer ,hormis les heures que j'avais dormi.

Nana était revenue le soir pour me dire que mes parents m'attendaient dans le salon. J'arrivais plus à respirer, en plus, le visage qu'elle affichait ne m'aidait pas beaucoup.

Je marchais en récitant toutes les sourates que je connaissais.

Ils étaient assis chacun dans un fauteuil, et affichaient des visages neutres. Maman feuilletait son magazine alors que papa était concentré sur son match. Je me demande encore aujourd'hui s'ils se sont une fois aimés ces deux là lol.

Règlement de comptesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant