L'agression

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Elle ouvre les yeux et sent le goût métallique dans sa bouche. Elle est allongée sur ce sol dur et froid qu'est le béton. Elle a du mal à bouger et à respirer. Prise d'une forte douleur dans le dos elle crie, elle pleure. Elle n'en peut plus, elle souffre et eux continuent, ils rient, ils s'amusent. Jamais, elle n'a un seul instant imaginé que cette histoire irait aussi loin. Un autre coup dans le ventre et cette fois-ci, elle crache dû sang. Elle n'aurait jamais du leur faire confiance, elle en sait trop, elle n'a pas fait exprès et en paie désormais les conséquences. Ils rient et la frappent encore, elle ne va pas tenir longtemps. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle les écoute ? Si elle ne les avait pas écoutés elle ne serait pas ici dans une petite ruelle sombre et humide entourée de ces personnes qui s'amusent à la frapper encore et encore, mais chez elle dans son petit studio à regarder sa série du moment. Un coup dans le dos, un dans le ventre et toujours un peu plus de sang étalé sur le sol. Elle commence à partir tout doucement, elle se laisse aller, à bout de force et parce que lutter est devenu trop douloureux, vers une mort presque certaine. Ils ricanent. On la tire par les cheveux, on la relève, elle subit et eux frappent, parlent, l'insultent puis se mettent à rire avant de finalement la relâcher. Elle s'écroule au sol et gémit de douleur. Ils lui crachent dessus et s'enfuient hilares en courant, la laissant seule dans sa misère sur un sol froid et humide où pas un chat ne traîne.

Quand ils sont apparus, elle sortait tout juste de sa salle de danse où elle danse le classique. Ils l'ont emmenée dans une petite ruelle non loin de sa salle et ils ont commencé. D'abord par des reproches : « Pourquoi tu n'es pas venue ? », « On aurait pu t'aider tu sais ? » ou alors « On avait envie de te voir nous ! ». Elle ne répond rien et les coups partent tout seuls, chacun leur tour ils la frappent, toujours plus, toujours plus fort. Personne aux alentours ne peut l'aider, il est 19h et à cette heure-ci les gens mangent en famille, entre amis,... mais aucun d'entre eux ne fait attention à ce qui se passe dehors. Et pour une fois peut-être auraient-ils dû. Même cette femme de l'autre côté de la rue n'a rien fait et pourtant elle les a entendus puis vus, mais qu'aurait-elle pu faire ? Ils ont déjà mis une femme à terre, une deuxième n'aurait été qu'un jeu d'enfant.

La police ne patrouille pas très loin. Dans leur voiture, pleins phares ils passent devant la petite ruelle. Au même moment les agresseurs sortent en courant attirant ainsi l'attention des deux policiers de garde cette nuit-là. La voiture s'arrête, un des deux policiers prend en chasse les fugitifs tandis que le deuxième s'engouffre dans la ruelle sombre tout en allumant sa lampe torche. Les lampadaires éclairent mal cette ruelle. C'est entre une benne et plusieurs cageots de bois, que le policier trouve le corps de la jeune femme et à première vue, celui-ci semble sans vie mais sa poitrine qui se soulève avec tant difficultés offre un dernier espoir au policier qui s'empresse d'appeler le 15.

L'ambulance arrive peu de temps après et emmène le corps de la jeune femme inconsciente jusqu'à l'hôpital le plus proche.

Entre temps la police scientifique est arrivée. Une femme battue et retrouvée inconsciente près d'une benne est anormal, alors sang, salive et empreinte sont prélevés du sol par les scientifiques et sont aussitôt emmenés dans leur laboratoire.

La jeune femme âgée seulement d'une vingtaine d'années est très vite prise en charge. Ayant surtout reçu des coups dans le dos et le ventre, elle est très vite soignée, seule la lèvre inférieure et le front doivent subir quelques points de sutures. Malgré cela, les médecins doivent poser un plâtre à sa cheville droite qui est cassée ; et de nombreux hématomes commencent à apparaître sur tout son corps.

Les soins terminés, elle dort paisiblement sur son lit d'hôpital. Un agent de sécurité a été placé devant sa porte afin d'empêcher toute intrusion. Les policiers ont rapidement pu identifier la jeune femme grâce à sa carte d'identité trouvée dans son porte monnaie à l'intérieur de son sac de sport. Ses proches aussitôt alertés se sont précipités à l'hôpital.

Grâce à toutes ces preuves: salives, sangs, empreintes,... Le commissaire sait désormais à qui il a faire. Ils sont trois, trois du sexes masculins. Leur but ? Piéger des femmes. Si elles refusent de se vendre pour eux ? Ils les battent jusqu'à l'obtention d'une réponse positive, sinon elles meurent car ils ne veulent ni perdre du temps ni de l'argent car comme on dit : le temps c'est de l'argent et qu'ils préfèrent éviter tous les risques de se faire dénoncer.

Les agresseurs derrière les barreaux, attendent leur procès. D'après leurs aveux, piéger une femme est plus facile car elle est faible et facile à berner. Ils voulaient se faire de l'argent et le plus rapidement possible. Alors qui a-t-il de mieux que de forcer une femme à se faire payer pour obtenir des rendez-vous avec des inconnus et ainsi permettre à ces trois hommes de se faire de l'argent ?

Ne vous laissez pas avoir par des inconnus, faites attention à qui vous parlez et à ce que vous dites car vous ne savez pas qui se cache derrière un sourire angélique. Sachez le, le proxénétisme est interdit et condamné par la loi.

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