Chapitre 20

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Chapitre 20

Note sur les mots japonais utilisés dans ce chapitre

Otsukaresama deshita ! « Bon travail », salutations faites en partant du travail.

Ohisashiburi : « Cela faisait longtemps », phrase que l'on dit lorsqu'on revoit quelqu'un.

- Otsukaresama deshita !

Hana se retourna vers sa collègue qui s'apprêtait à partir. Elle lui répondit la même salutation tandis qu'elle retirait sa veste de guide et récupérait son manteau et son sac dans son casier. Cela faisait déjà deux mois que ce petit rituel se répétait. Chaque soir, sa collègue partait joyeusement la première, contrairement à Hana qui était souvent la dernière partie. Une habitude qu'elle avait prise dans son précédent emploi. Elle ne pouvait pas partir en sachant que le planning n'était pas terminé ou que des demandes de visites envoyées par mail étaient encore en attente.

Ce soir, elle rentrait tôt. Elle n'aimait pas ça, surtout qu'elle n'avait rien qui la motivait pour rentrer vite à la maison. Elle rentrait comme d'habitude à l'auberge Honjo, où elle vivait depuis sa fuite de Tokyo. Certes, elle aimait le fait de vivre près de sa meilleure amie mais elle commençait à se dire que ce n'était pas sa place. Elle avait appris à connaître et même à apprécier Honjo Tsukasa, le mari d'Ayumi. Et bien qu'on ne lui dise jamais clairement, Hana savait qu'elle devait laisser un peu d'intimité à ce jeune couple de mariés.

Hana n'était pas malheureuse mais avait la sensation qu'elle ne s'était pas accomplie. Elle regrettait son ancien travail et ses anciennes responsabilités. Bien qu'elle occupe l'une des meilleures places dans son entreprise, elle commençait à s'ennuyer. Elle avait l'impression d'avoir fait le tour et voulait passer à autre chose.

Cependant, en prenant la décision de quitter prochainement l'auberge et se louer un appartement, elle ne pouvait pas se permettre de démissionner dans avoir un autre poste en vue. Alors lorsque qu'elle reçu cet appel téléphonique, elle pensa que c'était peut-être le destin qui faisait bien les choses.

- Yuri-san, je suis heureux de voir que votre numéro est encore en service.

- Sato-san ! S'exclama-t-elle.

Hana fut surprise d'entendre son ancien patron presque soulagé qu'elle accepte de lui répondre. Elle se demandait pourquoi il était étonné, si elle avait démissionné soudainement, cela n'avait rien avoir avec lui. Elle avait toujours eu beaucoup de respect pour son supérieur, surtout lorsqu'il avait soutenu sa candidature pour le poste en Angleterre malgré son jeune âge. Sato était un homme qui faisait davantage confiance à la motivation de ses candidats qu'aux nombres d'années d'expérience.

- Je ne peux pas entrer dans les détails mais le poste pour l'Irlande est de nouveau disponible. Nous pensions que vous vouliez peut-être retenté votre chance ? Un entretien est prévu dans trois jours, si vous...

- J'accepte !

Hana avait parlé sans réfléchir, cette proposition tombait à pique, elle ne pouvait pas refuser une chance pareille. Elle ne pensa à rien à ce moment juste à la satisfaction de peut-être croiser Fubuki Mori-san et la narguer en lui piquant sa place. Rien que la vision de sa rivale fulminant, cela méritait le déplacement.  

*

* *  

Trois jours plus tard, Hana s'était rendue à son ancienne entreprise. Elle fut surprise de l'accueil de ses anciennes collègues qui la regardaient de loin et chuchotaient entre elles. Elle entendit quelques bribes de conversation et comprit alors que de drôles de rumeurs courraient à son sujet. Elle rit même lorsqu'elle entendit une employée raconter les raisons de son départ : elle travaillait trop et avait fini à l'asile psychiatrique.

Voisin(e)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant