Chapitre 5

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Chapitre 5  

Cela faisait quelques minutes maintenant que Nishikido Ryo était dans le couloir, à suivre la dispute qui avait lieu chez sa voisine. Intrigué par les propos que tenaient les deux jeunes filles, il n'arrivait pas à se résoudre à rentrer chez lui, surtout que la dispute dégénérait en bagarre. Il aurait même aimé les voir, il trouvait cela très excitant deux femmes qui se battaient. Soudain, le calme se fit et la porte d'entrée s'ouvrit à la volée. Le garçon se sentit un peu pris en faute mais Komori Ayumi ne sembla pas le remarquer. Il faut dire que Hana lui aboyait dessus.

- C'est ça, retournes donc à Hiroshima !

Hana criait sur son amie d'une voix tremblante. Visiblement l'explication entre les deux jeunes filles n'avait pas arrangé les choses. Ayumi était en larmes et s'arrêta un instant sur le pas de la porte, espérant que Hana lui demanderait de rester. Au lieu de ça, un grand boum se fit entendre dans l'appartement. Elle se retourna, intriguée et vit alors sa meilleure amie inconsciente au milieu de son salon.

* * *

A vouloir se rendre sympathique, Ryo se retrouvait dans une histoire qui le dépassait. Lorsque sa voisine fit son malaise et qu'Ayumi n'arrivait toujours pas à la réveiller, Ryo prit la décision d'appeler les secours. Son aide aurait pu s'arrêter là mais les yeux remplis d'angoisse d'Ayumi l'avait poussé à les accompagner à l'hôpital.

Il faut dire qu'il était intrigué par la jeune femme. Il rencontrait enfin la fameuse Komori Ayumi, sa propriétaire. C'était à cause de ses cachotteries qu'il avait rencontré de manière peu commune Yuri Hana, sa voisine. Par ailleurs, il se posait beaucoup de questions sur ces deux jeunes femmes. Il n'avait saisit que quelques bribes de leur conversation houleuse mais il avait appris une chose primordiale : il s'était passé quelque chose dans la vie de sa voisine il y a quatre ans. Cela semblait avoir des répercussions sur sa personnalité.

A force de chercher ce que pouvait être cet événement dramatique, le sommeil finit par l'emporter. La nuit était déjà avancée lorsque quelqu'une le réveilla. Il sortait doucement du brouillard lorsqu'il qu'un café apparu juste devant lui. Le gobelet lui était proposé par une jolie asiatique aux cheveux long d'un noir intense.

- Comment va Yuri-san ? Demanda Ryo entre deux gorgés de café.

- Elle va mieux. Il ne fallait rester ici, on risquerait de vous reconnaître, fit Ayumi.

- Hein mais...

- Je sais qui vous êtes, Nishikido-san.

- Ce qui ne semble être le cas de votre amie.

Alors que Hana lui semblait être branchée sur un courant électrique permanent tellement il la sentait stressée, Ayumi respirait la sérénité en parlant de façon douce et posée. Ce n'était pas pour déplaire à Ryo qui se sentit à l'aise immédiatement face à Ayumi.

- Pour l'incident l'autre matin, je suis vraiment désolée...

- On pourrait éviter de reparler de cet épisode, proposa Ryo.

- C'est de ma faute, j'aurais dû la prévenir mais...

- Quand même, lui cacher votre mariage, elle n'est pas censée être votre meilleure amie ?

Ayumi se retourna vers Ryo les yeux ronds. Comment était-il au courant de cette histoire et surtout, qui était-il pour oser lui donner des leçons de savoir vivre. Si elle avait agit de la sorte, elle avait ses raisons. Ce n'était pas parce qu'il était une célébrité dans tout le pays que cela lui permettait de la juger sans la connaître.

- Quand on ne sait pas de quoi on parle, on se tait ! S'exclama Ayumi.

- Désolé, souffla Ryo.

L'atmosphère se glaça subitement. Le garçon ne s'attendait pas à une remarque si sèche de la part d'Ayumi. Il n'avait pas l'habitude que les filles, surtout celles qui le reconnaissent, lui parlent de cette manière. Généralement, les femmes se montraient mielleuses avec lui. Ayumi ressemblait davantage à Hana après cette remarque, Ryo comprenait maintenant pourquoi elles étaient si amies. Il tenta alors de se préoccuper de l'état de santé de sa voisine plutôt que donner son avis.

- Qu'est-il arrivé à votre amie ? Rien de grave j'espère.

- Elle a fait une chute de tension.

- Cela lui arrive souvent ?

- Lorsqu'elle bosse trop.

- Quoi, elle travaille jusqu'à l'épuisement ? Elle est folle ou quoi ?

- Eh ! Ça suffit les critiques ! Vous non plus, avec votre métier, plus vous ne comptez pas vos heures !

- Je suis pas employé de bureau moi.

- Hana n'est pas une simple employée de bureau ! C'est la plus jeune directrice commerciale de son entreprise à qui on a confié la création de tout la filiale anglaise.

- Pardon, je ne voulais pas dévaloriser son travail.

- Son travail, c'est toute sa vie ! Je vous conseille de ne jamais le critiquer devant elle.

*  * *

Hana, durant son repos forcé à l'hôpital, avait eu le temps de repenser aux paroles de son amie. Et bien qu'elle n'accepte toujours pas le fait qu'elle se marie dans son dos et qu'elle parte à des milliers de kilomètres sans la prévenir, elle ne pouvait se résoudre à continuer de lui en vouloir. Elle ne voulait pas risquer de détruire une si belle amitié. Elle savait, au fond d'elle-même qu'Ayumi avait raison sur certains points. Les deux jeunes filles s'étaient plus ou moins réconciliées dans le taxi. Il fallait désormais laisser du temps au temps pour qu'elles digèrent dans leurs coins les reproches qu'elles s'étaient fait la veille.

Hana fut ravie de pouvoir enfin rentrer chez elle. Elle détestait les hôpitaux, en plus, elle avait encore beaucoup de travail qui l'attendait. Elle venait de perdre de précieuses heures allongée dans un lit, il fallait maintenant qu'elle mette les bouchées double pour finir à temps. Ayumi avait insisté pour la raccompagner avant de repartir pour Hiroshima. Une fois chez elle, Hana faillit faire un nouveau malaise en réalisant que quelque chose manquait.

- Où sont mes dossiers ? S'écria-t-elle.

- Quelque part où tu ne les trouvera pas !

- Ayumi, ça suffit les blagues ! Redonnes-moi tout ça, j'ai un projet hyper important à boucler pour demain.

- Hors de question. Le médecin t'a ordonné de te reposer durant une semaine, il est hors de question que tu ailles au bureau demain.

- Et comment je fais pour le poste en Irlande ? On me laissera pas une seconde chance !

- Hana-chan, tu auras d'autres occasions. Penses d'abord à ta santé ! Je suis pas la seule à m'inquiéter pour toi. Nishikido-san s'inquiétait pour toi aussi.

- Nishikido-san ? C'est qui ?

- Le mec tout nu que tu as pris pour mon petit ami, lui expliqua Ayumi.

- Oh ! Lui ! Sérieusement ! Ce grincheux s'inquiétait pour moi ?

- Eh je suis pas grincheux, fit soudain l'intéressé sur le pas de la porte.

Ryo s'apprêtait à rentrer chez lui mais vit la porte de sa voisine ouverte. Il décida de venir prendre de ses nouvelles mais ne s'attendait pas à ce que l'on parle de lui. Grincheux ? Sa voisine le voyait comme un grincheux. S'il était grincheux alors que dire de Hana qui n'était pas beaucoup plus aimable.

- Nishikido-kun, vous tombez bien. Je voulais justement vous demander un petit service, fit Ayumi en entraînant le garçon dans l'appartement.

- Je ne rien vous refuser Ayumi-chan, lui répondit-il.

Le garçon trouvait en effet la demoiselle à son goût mais s'était abstenu de toute drague la sachant mariée. Hana remarqua immédiatement l'intérêt du garçon pour son ami. Le regard et le sourire en coin de Ryo ne laissait aucun doute possible sur ses sentiments. Pourtant ce sourire disparut brutalement lorsqu'il entendit la requête d'Ayumi.

- Je dois rentrer à Hiroshima, Tsukusa m'attend. Je vous confie Hana-chan. Il faut absolument qu'elle se repose, je compte sur vous !

Voisin(e)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant