Trois fois

Petit guerrier

Concentré, Alec, Concentré. Il fallait qu'il prête attention à son travail. Il se pencha sur les documents qu'il était occupé à lire. En attrapant un stylo pour corriger une faute, il croisa les yeux souriant de ses hommes. Oui, ses hommes rassemblés sur une photo. Magnus était là évidemment, toujours étincelant de joie mais aussi leurs deux petits monstres : Max et Rafaël. Leurs enfants. Leurs joyaux. Depuis leur adoption, les rires et les cris remplissaient le loft. C'était un bonheur sans limite. Certes, il y avait des difficultés, des peurs, de la tristesse parfois. Mais, ils arrivaient toujours à surmonter les épreuves. Ils formaient une famille. C'était sa plus belle réussite. Il n'aurait jamais pensé pouvoir être aussi heureux un jour. Jamais. Tout ça, il le devait au moment où sa route avait croisé celle de Magnus. Son cœur rata un battement quand il repensa à la situation actuelle de son homme. Il ne voulait pas revivre ça, ILS ne voulaient pas revivre ça. La troisième fois qu'il avait failli le perdre, il n'avait pas été le seul impliqué par l'émotion, leurs deux enfants avaient été aussi impactés que lui peut-être même plus. Il n'avait pas été présent durant l'attaque. Il avait pu reconstituer le puzzle grâce à Rafaël.

Flash-Back

- Regarde Myrtille, tu prends la couleur jaune que tu mélanges au rouge et tu obtiens de l'orange !

- C'est super, Papa ! C'est magique !

- Ah non, pas cette fois bonhomme !

- Papa, se plaignit Raf, j'ai dépassé.

- Prends un mouchoir et essuie. Ça partira.

- On accrochera les tableaux au mur après ?

- Bien sûr ! Ces chefs d'œuvre doivent être...

Magnus n'eut pas le loisir de terminer sa phrase. Une explosion se produisit dans le loft détruisant avec fracas la porte d'entrée et les précipitant loin de la table. Le sorcier protégea ses enfants de son corps leur évitant d'être blessé dans l'action. Il n'avait rien vu venir, rien sentit. Qui avait bien pu faire ça ? Et comment avait-il pu passer les protections ?

Il n'eut pas le temps de trouver réponses à ses questions qu'une boule de feu arriva vers eux. Il releva Rafaël et Max leur ordonnant de courir le plus vite possible vers sa chambre.

- TU NE FUIRAS PAS ! MAGNUS BANE ! Entendit-il avant de fermer la porte.

Essoufflé, il s'appuya quelques secondes sur le mur.

- Papa ? Entendit-il doucement.

Il regarda ses enfants tremblants mais qui tentaient de ne pas manifester leur peur. De vrais guerriers comme Alec

- Ça va aller, mes agneaux. On va s'en sortir.

La porte se mit à trembler. Son ennemi tentait d'entrer.

- MAGNUS ! TU NE M'ECHAPPERAS PAS !

- Lorenzo. Murmura le sorcier.

- Tu le connais papa ?

- Un peu. Répondit-il sans jeter un regard à son fils et en tentant de garder la porte fermée.

- Rafaël, je veux que tu prennes la main de ton petit frère. Je vais ouvrir un portail vers l'Institut et tu vas l'emmener.

- Tu viens avec nous, hein ?

- Non, je dois rester ici pour le distraire le temps que vous partiez.

- Alors, on reste aussi !

- Rafaël, je n'ai pas le temps de discuter. Tu prends Max et tu t'en vas.