(I.) Prologue à ma vie

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La danseuse s'envole, toujours aussi belle,
Enchantement frivole d'une douce merveille
La danseuse tourbilonne, trois fois dans les airs
À la danse, elle est bonne, voire même première
Ses souliers qui claquent sur le plancher de marbre
Et ce soir pour Pâques pour nous elle se cabre

Festivités sans goûts, images sans couleuvres,
Elle restait debout, parfois pour des heures
Avec son beau ballet, elle magnifiait les jours,
Et rien que son portrait suscitait les amours
Son nom restait secret peu importait l'amant
Elle savait qu'elle mourrait à l'érosion du temps

La danseuse, adulée, rêvait toujours d'étoiles
La danseuse, adorée, modelait bien des toiles

On s'arrachait son nom et tous ses prodiges
Et sans transition, elle fut prise de vertiges
C'était peine perdue de remonter sur scène,
Son succès n'était plus, elle en avait trop de peine

La danseuse, ignorée, pleurait le bonheur passé
La danseuse, isolée, ne pouvait plus danser

Et pareils aux marées, son bonheur était bas
Puisque ainsi blessée, tout la clouait sans choix
Rêvant de nouvelles ailes, d'un monde où danser
Dans une voie éternelle, elle s'était lancée

La danseuse, passionnée, méritait bien mieux
La danseuse, qui a sauté, ne fera plus d'envieux

Sa sœur la pleurait, elle et son grand talent
Sa mère déprimait, comme tout autre parent
Les artistes endeuillés, leurs pinceaux en berne
Une vie trop souillée, et leurs toiles bien ternes

La danseuse, on l'aimait, elle était magnifique
La danseuse qu'on peignait donnait des toiles uniques

Elle et moi nous sommes en de quelques points pareils
J'écrivais des poèmes, des petites merveilles.

FanésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant