chapitre septième.

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Pdv Thobbias.

C'est quand je regarde Hayden que je me rappelle pourquoi je suis gay. Enfin, on ne choisit pas notre orientation sexuelle, mais ce que je veux dire par là c'est plutôt que en voyant ce genre d'homme en face de soi, on ne peut pas ressentir quelque chose et prétendre être hetero, on sait directement ce que l'on est et ce que l'on ressent.

Je dois me concentrer sur mon travail et mon diplôme, mais c'est tellement difficile quand une personne qui nous plait nous fixe comme il est en train de le faire actuellement envers moi.
Il croit sûrement que je ne le vois pas ou que je m'en fiche, mais c'est totalement faux.

Je me concentre sur mon assiette, je crois qu'il est en train de m' analyser. Il veut sans doute savoir à quoi je pense, il est très curieux.
Il doit se demander si je réfléchi à ce qu'il vient de me dire où à  autre chose et veut percer mon secret. Je me dois donc de rester neutre durant mes réflexions.

En plus, de quelles réflexions je parle. Je suis gay, il est logique qu'un garçon me plaise, surtout un comme celui ci.
Je n'ai pas franchement envie de m' attirer les foudres de son père où les reproches, critiques, insultes, ou repoussances de l' objet de mon désir actuel mais je dois dire que c'est atrocement dure de travailler avec une telle...personne près de soi.

Je dois me répéter depuis 2 jours que c'est mon client, qu'il est hétéro, jeune, riche, célèbre, et que je ne suis rien à côté et que par conséquent je dois " calmer mes hormones" comme diraient les adolescentes mais bon dieu je n' y parviens pas.

Je sais que " jeune" est idiot sachant qu'il n'a que 2 ans de moins que moi, mais je connais les couples homosexuels et pour la plupart, 1 an, est déjà de trop.

Je ne comprend pas pourquoi je passe mon temps à le comparer à un gay ou un bisexuel ou un pansexuel ou je ne sais quoi alors que je sais qu'il est hétéro.

Il est le genre de personne à se comparer sans arrêt aux autres, à vouloir se sentir mieux où bien les surpasser, face à moi il doit se sentir réellement rassuré, je n'ai vraiment rien de particulier.

C'est à ce moment là que je me rappelle qu'il sort ce soir.

_Tu vas sortir ce soir il me semble non?

Hayden, qui était en train de me fixer attentivement, ne bouge pas d'un cil quand ma tête se met à le regarder. Il a sa tête sur ses deux mains pliées qui sont appuyées sur ses coudes sur la table et me regarde, intensément, sans ciller.
Nos visages sont si proches que cela me rend mal à l'aise et confus, mais si j' avais un geste de recul cela semblerait étrange, donc je me contente de le fixer sans montrer ma gêne face à cette proximité.

_Hm Hm, pourquoi? Tu veux m'en empêcher ?

Ho non, je ne me risquerais pas à faire une telle chose sois en sur et rassures toi sur ce sujet.

_Non, je n' étais simplement plus sur.

_Et en quoi cela t' interesses?

_En rien à vrai dire je viens simplement d'y songer, et comme tu me fixes depuis tout à l'heure pour m' analyser et savoir à quoi je pense, je me suis dit que le moment de silence avait assez duré et que je pouvais engager la conversation.

Oui, je joue, c'est mal?
Je n'aime pas que l' on m' analyse. C'est moi qui analyse.

En parlant de ça, il vient d' ecarquiller les yeux à ma remarque et de se remettre droit devant son plat.

Seigneur, qu'il est beau. Dommage que son intelligence ne soit égale à sa beauté. Pourtant une voix dans ma tête me dit qu'il est loin d'être bête, mais je me dois de la mettre de côté et faire comme si je ne l' entendais pas. Sinon je commencerais à voir Hayden d'un autre oeil, et ce serait très mauvais pour mon coeur, comme à chaque fois.

_Je ne vois pas de quoi tu parles.

_Mensonge. Mais je ne t'en veux pas. Dis je en souriant.

C'est le moment que son père choisi pour arriver et s' assoir à table à la droite de Hayden et en face de moi.

_Bonjour. Alors comment s'est passée ta première journée ? Me demande t-il.

_Très bien, je vous remercie de demander. -Hayden souffle- et votre fils a été très agréable.

Hayden me regarda étrangement, je ne su pas comprendre son regard. Je n'y arriverai sûrement jamais.

_Mon fils agréable ? C' est cette nouvelle qui est agréable. Que lui avez vous fait?  Dit il en riant.

_Je lui ai offert de l' aspirine.

Je voulais que Hayden me voit comme son psy, pas celui qui était gentil avec lui.
Et je voulais aussi me convaincre moi même que si je faisais ça c'était pour cette raison ci, mais je me connais que trop bien, et faire semblant d'être dans le déni ne m'aidera en rien, ce garçon me plait, un point c'est tout.
Ce serait moins drôle si c'était plus simple.

En tout cas, je dois faire en sorte que, ni lui, ni son père, ni personne d'autre, ne l'apprenne. Du moins pas avant que j'ai eu mon diplôme.

_Ho. Je comprend mieux. Vous n'auriez pas dû, il faut que l'on soit strict avec lui.

Je laissais monsieur Miller faire son monologue et fixait du coin des yeux Hayden, il etait saoulé, ça se voyait et se ressentait. Mon coeur se serrait, je le sentais faiblir devant cette vue.

Plus il se crispait plus je me sentais mal. J'avais ce sentiment étrange que si je n'avais rien dit, son père n' aurait pas fait ce monologue remplis de commentaires négatifs et vexants et que par conséquent là, tout de suite, Hayden ne se sentirait pas de plus en plus mal. Oui, la peine, enfin si on peut appeller cela de la peine, commençait à le gagner.

Je me sentais coupable.

Plus la peine prenait possession de lui, plus mon coeur l' aspirait comme une éponge.  Je ne pouvais m' empêcher de voir Hayden comme quelqu'un de bien au fond. Et plus je l' analysais, plus il me plaisait. Et quand quelqu'un nous plait et qu'on a le sentiment de lui faire du mal, c'est un sentiment dure et douloureux qui s' aggripe à nous.

Je ne peux pas le voir autrement que comme mon patient. Mais je ne peux nier qu'il me plait. Il est normal que je m' y attache.

Ce n'était pas de la pitié que je ressentais, et je crois qu'en croisant mon regard et avec son sourire timide il l'a compris, car son petit rictus signifiait " je vais bien".

C'était la première fois depuis que j'étais là, que j' avais l' impression de voir de la vulnérabilité chez lui. Bien sur ça ne faisait que 2 jours, mais comme il l'a si bien dit lui même, on le voit par tout. Et puis durant ces deux jours il m' a montré plusieurs facettes de lui, plusieurs personnalités. Au fond, je suis peut être fort à l' intérieur et faible à l' extérieur, mais peut être que pour lui c'est le contraire. Peut être est il fort de l' extérieur, mais faible à l' intérieur. Même si le mot faible est un mot dont j'ai horreur.

_Je pense que votre fils, si vous me permettez de donnez mon avis -il me fit un signe de main et un sourire pour me l' autoriser- a simplement besoin de moins de pression, de plus de repos, et de quelque chose qui puisse le détendre pour lui enlever son stress perpétuel.

Hayden releva subitement et expressément son regard vers moi et son père fit de même.  Mais leurs regards étaient différents.
Celui de son père était strict, presque froid, tandis que le sien était doux, triste, Confus, perplexe aussi.

_Je pense que mon fils a surtout besoin de se bouger et de faire quelque chose de sa vie qui ne soit pas simplement dirigée autour de ses fantasmes, remplis eux, de sornettes.

Je souri timidement, et hocha la tête. Le contredire était une très mauvaise idée.

Hayden était, quant à lui, retourné dans ses pensées.

Je n'aime que moi. [ EN COURS/pause][bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant