Préambule

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- 3 mois d'Adélaïde

     Dans tout les villages, on le savait. La favorite du roi, Isabelle la Belle, était grosse. Les paris étaient lancés. Fille, garçon ?

     On savait aussi qu'elle mourirais en couche. Du haut de ses 37 ans, elle n'était plus toute jeune.

     On s'étonnait de sa position à la cour. Cela faisait plus de 20 ans maintenant qu'elle en faisait partie. Toujours comme favorite du roi. Des rumeurs avaient commencé à pulluler. Isabelle serait en fait mariée au roi secrètement.

     Le roi, Charles Victoire, que l'on appelait couramment le roi Charles, n'avais jamais eu de femme officielle. Il aurait très bien pu l'épouser par amour mais, honteux, il ne l'aurais pas dit. Cela tenait la route.

     Mais la vérité ce n'était pas ça. La vérité c'était qu'Isabelle la Belle était belle. Peu de gens le savaient car on ne voyait pas les Grands du pays. Le tiers monde n'avait tout simplement pas accès aux portraits, officiels ou officieux d'ailleurs, de la cours.

     Les paysans ne se rendaient donc pas compte à quel point la favorite était exceptionnelle.

     Isabelle, elle, avait peur. Comme la populace, elle savait qu'elle allait mourir en couche. Mais elle adorait sa vie. La cour, le roi. Cette grossesse n'était pas une bonne nouvelle.

     De plus, elle savait que le père était le roi. Cela faisait plus de 5 ans que son mari le duc d'Orléans n'était pas venu la voir.

     Elle avait une pression immense. Le roi n'avait toujours pas d'héritier. On attendait d'elle bien évidemment un homme, un dauphin.

     Si l'enfant décédait, elle serait accusée de crime. Elle aurait tué un membre de la famille royale.

     Cette femme était faible. Dans son comportement, ses robes, sa posture, tout montrait une fragilité évidente. Ce n'était pas une de ces femme fortes, au caractère dur comme on en voit plein au palais. L'enfant signait son arrêt de mort.

     Charles, le père, était plus partagé. D'un côté, il aurait enfin un héritier. Politiquement, c'était un soulagement. Si il mourait sans enfants, c'était son frère, Henri, le duc de Bourgogne, qui aurait le trône. Henri n'était pas à la hauteur, Charles en était sûr.

     Mais d'un autre côté, il aimait Isabelle. Il lui avait dit maintes fois. Chaque déclaration de finissait en déception intense. Elle ne répondait pas a ses avances. Au contraire elle était plus renfermée.

     Au début, il croyait que c'était de la pudeur, mais au fil du temps, il avait bien vu que ses sentiments n'étaient pas réciproques.

     Isabelle détestait quand le roi le lui disait. Bien sûr qu'elle l'aimait ! Mais ce n'était pas des choses que l'on dit a un roi. Alors elle restait silencieuse.

     Le roi, amoureux, ne voulais pas voir sa belle favorite mourir. Mais en tant que souverain de France, il devait assumer sa descendance. Alors, devant tout le monde, il clamait haut et fort sa joie. Mais au fond de lui, il était déchiré.

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     Quelque part en campagne, dans un village, une jeune femme aussi était enceinte. Adélaïde et son mari, Horace avaient 19 ans.

     Leur couple était mal vu car il n'était pas approuvé par les parents d'Horace. Ils avaient décidé d'ignorer le regard des autres mais leur quotidien n'en était tout de même pas moins difficile.

     Adélaïde sentais qu'elle attendait une fille. Pour le prénom, elle allait l'appeler comme le dauphin. Si c'était un garçon, elle s'adapterait. Elle voulait que sa fille parte dans la vie avec des chances de réussite supérieures aux autres.

     Son mari, pourtant souvent d'accord avec elle, n'était pas de cet avis. Il ne voyait pas en quoi un prénom allait changer le cour de sa vie. À vrai dire, cher lecteur, moi non plus.

     Mais il la laissait faire quand même. Ils étaient très pauvres et un peu d'espoir ne faisait de mal à personne.

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     Bref. Trois mois avant la naissance de cet héritier de la couronne française, personne ne savait comment serait l'avenir.

     Les médecins du roi, les conseillers, tout l'entourage du souverain avaient beau réfléchir de toutes leurs forces, ils ne pouvaient pas prédire le futur. Personne n'en était capable.

     C'est précisément pour cette raison que la surprise fut double lorsque de beaux et dodus jumeaux de sang royal naquirent.

Biographie d'une Reine / Elliot L'écrevisseWhere stories live. Discover now