Raiponce et moi

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-Alors...tu habites ici tout seul j'imagine ? Me demande timidement Harry.

-C'est ça. Tu dois te douter que j'ai un peu de mal avec la compagnie, répondis-je le rouge aux joues. Enfin non, pas avec la compagnie ! Juste avec un grand nombre de gens, je...enfin je veux juste dire que tu ne me dérange pas.

A la fin de cette tirade, je préfère regarder mes pieds. J'ai le don de me mettre dans des situations malaisantes à chaque instant. Dès que je m'adresse à quelqu'un d'autre, le moment devient désagréable.

-Eh louis ! Regarde moi.

Malgré moi, mes yeux se lèvent et rencontrent deux prunelles couleur cactus.

-Tu n'as pas à être gêné, d'accord ? J'aime énormément passer du temps avec toi et...je rêve d'entrer ici depuis des semaines.

Ses yeux semblent s'écarquiller puis il reprend :

-Ce n'est pas ce que tu crois je ne voulais pas « juste » entrer chez toi. Enfin je ne suis pas juste curieux. Je voulais entrer ici car je savais que ce geste représenterai beaucoup de choses. Que tu te sens assez à l'aise avec moi pour me laisser pénétrer ton intimité et t'approches un peu.

Un petit sourire prend place sur mon visage. J'aime beaucoup l'entendre me dire de jolies choses, cela me retourne toujours l'estomac. En m'éloignant des gens je n'ai jamais vraiment eu de relations humaines. Personnes ne s'est jamais autant soucier de ma personne. Harry est définitivement une guimauve.
Ce dernier répond à mon sourire et, doucement, attrapé mes doigts. Les connections entre mes neurones brûlent et je réagis au quart de tour.

-Je suis désolé, je suis un piètre hôte. Je ne t'ai même pas proposé à boire, tu veux que je te prépare quelque chose ? J'ai de tout tu sais, même du café alors que je n'en bois pas mais j'adore en préparer !

Mon interlocuteur pouffe et ses yeux brillants me lancent un regard que je ne saurais définir.

-Dans ce cas comment ne pas te faire plaisir ? Je veux bien un café ! S'écrie-t-il en riant.

-Oh non mais je ne veux pas te forcer ! Rougis-Je. Tu peux prendre tout ce qu'il te plaît, il n'y a pas d'obligation !

-Louis...murmure Harry en ricanant. Si je te demande un café c'est que j'en veux vraiment un, et si tu ne me crois pas alors je te l'ordonne : je veux un café !

Amusé, je lui tourne le dos et me dirige vers la cuisine.

-Très bien. Tu peux t'asseoir sur le canapé, je t'emmène ça.

Ses doigts en contact avec les miens m'ont fait disjoncter, j'avais besoin de m'éloigner un petit peu. On ne sait jamais, au cas où il ait senti cette brûlure ...

Le café prêt et quelques petits gâteaux piochés dans un de mes tiroirs (mon dieu j'espère qu'il ne se souvient pas me les avoir déposé avec le reste de ma liste de course il y a plus de deux mois...), je me dirige vers le canapé et dépose le tout sur la petite table du salon.

-Je vais pouvoir juger, en bon connaisseur de café, si tu aimes le préparer autant qu'il aime que tu le prépares ! Le café sent ces choses là, il s'adoucie.

Et c'est avec un clin d'œil qu'il pose ses lippes sur la tasse fumante.

-Tu ne sors presque jamais du coup ?

Je lui jette un regard curieux. Je ne pensais pas qu'il oserait se montrer aussi téméraire et me poser des questions.

-Non. J'ai un peu du mal avec la foule. Je me sens très vite submergé. C'est une sorte de paranoïa, assez psychologique. Même dans un petit comité, je me sens très mal. C'est comme un sentiment d'être jugée et épiée, mais de manière assez extrême. Ça génère un sentiment de mal être totale et souvent je fais des crises de panique.

Tu n'auras  plus jamais peur Where stories live. Discover now