Good Problems (w/ Justin Bieber)

Chapitre 37

«Ça va toujours dans ton sens.»  

Point de vue d'Abigail.

La colère avait laissé place à la déception et maintenant, il me fallait juste du temps pour accepter ce qu'il s'était passé. Je savais bien que je ne devais pas en vouloir à Justin mais j'avais besoin d'être seule et ainsi, de cette manière, j'étais sûre qu'il me ficherait la paix. J'étais en train de jouer dans la chambre de mon père avec Julian quand on toqua à la porte. J'allai ouvrir avec mon fils dans les bras et pris un air étonné en découvrant Pattie.

- Je ne te dérange pas ?
- Non.
- Est-ce qu'on peut parler ?
- Oui, bien sûr.

Je compris directement que c'était Justin qui me l'avait envoyée. T'es pas capable de régler tes problèmes tout seul Bieber ?

- C'est Justin qui t'envoie ? lui demandai-je en refermant la porte derrière elle.
- C'est plutôt moi qui lui ai proposé mon aide, me répondit-elle en s'asseyant sur le lit.

Je décidai de rester debout en face d'elle tout en berçant le bébé dans mes bras.

- Je sais que c'est injuste de lui en vouloir et je ne lui en veux même pas, commençai-je. Mais pour l'instant, j'ai besoin d'être seule pour digérer la nouvelle.
- Je comprends. Mais pourquoi l'avoir quitté alors ?
- C'était sur le coup de la colère. Je n'ai pas réfléchi. Je suis désolée si ça lui a causé du tort.
- Il ne le vit pas très bien en effet mais j'imagine que tu sais ce que tu fais.
- J'ai vraiment juste besoin d'un peu de temps.

Elle hocha la tête.

- Je suis réellement reconnaissante pour tout ce qu'il a fait pour moi et ce n'est pas ça qui va nous éloigner pour toujours. Je te le promets.
- Je suis rassurée alors. 

Elle se leva et embrassa le crâne de son petit-fils.

- Tu as rendu les clés de l'appartement ? me demanda-t-elle.
- Pas encore. Je vais le faire aujourd'hui.
- Tu as besoin d'aide ?
- Non, ça va aller. On a bien avancé avec Briana hier avant qu'elle... Qu'elle foute la merde.
- Je vois. D'ailleurs, je ne veux pas juger ton amie d'autant plus que je ne la connais pas mais je ne suis pas certaine que c'était de la bienveillance qu'elle a eu envers toi en te disant ça.
- C'est vrai que je ne comprends pas trop sa démarche non plus.
- Bon... Je te laisse, me sourit-elle.
- A plus tard.

Elle quitta la chambre et j'en profitai alors pour changer la couche de Julian. J'espérais qu'après avoir rapporté mes mots à Justin, ce dernier serait beaucoup moins attristé par la situation. Une fois terminé, je l'habillai afin qu'on parte pour l'appartement. Il fallait vraiment que je lui achète de nouveaux vêtements, la plupart d'entre eux ne lui allait plus.

On toqua à nouveau à la porte et cette fois-ci on ne m'attendit pas pour entrer. Justin se présenta alors, un peu hésitant. 

- Je peux vous emmener, proposa-t-il.

Je savais que si sa mère n'était pas venue lui faire le compte rendu de notre discussion, il n'aurait certainement pas osé tenter une approche.

- Merci c'est gentil, dis-je.

Nous partîmes donc tous les trois dans mon ancienne demeure. Le trajet se fit logiquement dans le silence. J'avais encore les mots de Briana qui se répétaient dans ma tête et Justin ne semblait pas assez courageux pour briser la glace. Dans l'appartement, Justin resta sur le côté, s'occupant de Julian pendant que je terminais le travail d'hier. Je me sentais presque mal à l'aise tellement il y avait un froid entre nous. 

Une fois tout rangé, nettoyé et vidé, il était temps pour moi de dire adieu à cette endroit. Je m'étais promis de ne pas pleurer et je voulais encore moins le faire en présence de Justin. Je fis alors comme si de rien n'était alors qu'un bout de mon cœur se brisa pendant que ma tête tournait une page sur des années entières de ma vie. 

- Ça va ? me demanda Justin.
- Oui.

Je voyais tous les souvenirs défiler dans ma tête. Toutes les fois où nous nous étions réfugiées dans ma chambre avec Briana après l'école pour jouer ou papoter à propos des garçons, tous les soirs où je m'étais posée sur le canapé avec ma mère pour regarder un film, tous les Thanksgivings, les Noëls et les trente-et-uns décembre à trois. Toutes les habitudes qu'on avait eus ici. Mais aussi toutes mes premières fois, la première fois où j'avais eu mes règles, le premier anniversaire avec les amis, les premières engueulades avec les parents... Le premier rapprochement avec Justin. 

Tous ces souvenirs me paraissaient tellement loin désormais. Je me forçai à ne pas faire durer les adieux pour ne pas me faire plus de mal et fermai pour la dernière fois la porte de l'appartement. Le bruit de la serrure qui se verrouilla résonna dans ma tête. C'est fini.

Nous retournâmes tous les trois dans la voiture. Julian s'était endormi. Il y avait donc toujours ce silence omniprésent entre Justin et moi. Je regardais par la fenêtre le paysage pour éviter de croiser son regard. 

- Combien de temps ça va te prendre ? me demanda-t-il soudainement.
- De quoi ? répondis-je en posant mes yeux sur lui.
- Pour digérer ce que Briana t'a dit. 
- Je ne sais pas.

Il sourit faussement amusé et je fronçai alors les sourcils. 

- C'est drôle, moi je dois accepter que tu sois encore en contact avec ton ex petit-ami, insista-t-il sur le "ex petit-ami", mais toi par contre tu as le droit d'être en colère pour quelque chose de beaucoup plus futile.
- T'es sérieux là ? rétorquai-je.
- Ouais, je suis sérieux Abigail. Ça va toujours dans ton sens. 
- Franchement, je n'ai pas envie de m'embrouiller avec toi Justin.
- Mais on est déjà en embrouille ! Parle maintenant. Dis-moi pourquoi tu me fais subir tout ça ? T'avais déjà envie de me quitter et c'était une opportunité pour toi de le faire, c'est ça ? 
- Mais arrête de dire n'importe quoi !
- Alors arrête toi aussi de jouer avec mes sentiments.

Nous nous arrêtâmes à un feu rouge au même moment et il posa ses yeux sur moi. 

- Je me demande comment tu fais pour ne pas t'en apercevoir... reprit-il.
- De quoi ?
- Que je suis toujours amoureux de toi.  

Je le regardai choquée. Je m'attendais à tout sauf à ce qu'il me balance ça comme ça, maintenant. Mon cœur se mit à battre frénétiquement. Il m'avait prise au dépourvu. Je ne savais pas quoi faire. Je l'aimais aussi mais ma fierté était beaucoup trop présente pour le lui dire maintenant. Je ne voulais pas que ça s'arrange comme ça, juste parce qu'il m'avait dit ça. Mais il méritait au moins un retour de ma part. Putain, dis quelque chose Abby.

La voiture derrière nous klaxonna et me coupa dans mon élan. Justin se reconcentra sur la route et je préférai alors me taire. Merde. J'avais complètement merdé. Le froid entre nous était dorénavant encore plus glaciale et nous rentrâmes à la maison plus séparés qu'au départ.