Dès le réveil, la nuit de la veille me vint en tête et nonobstant je n'y regrettais rien, j'avais ce petit goût amer dans la bouche. Assise entrain de boire mon thé silencieusement à coté de Mohamed, je l'observais manipuler d'une main son iPhone.
Mohamed - Qu'est-ce que... dit-il en bien regardant son téléphone.
Je n'étais pas intéressée par ce qu'il faisait, la preuve je buvais tranquillement ma tasse fumante alors que son regard était fixé sur moi. Je m'en rendus compte et je le regardai à mon tour, intriguée par son regard accusateur.
Mohamed - Tu as pris ma carte bancaire ?
J'étais sur le point de lui répondre par le négatif mais je me souvins que pour la première fois depuis notre mariage, j'avais enfin touché à sa carte alors que d'habitude je refusais de le faire.
- Oui, répondis-je simplement.
Mohamed - A minuit pour payer une chambre d'hôtel ?
- Si ça peut t'intéresser, j'ai trouvé ta sœur. Et je me suis arrangée pour la mettre dans des bonnes conditions.
Mohamed - Avec ma carte bancaire ? Où est la tienne ?
- C'est ta sœur, lui signalai-je en haussant les épaules.
Mohamed - Tu viens de me voler quatre cents mille francs de mon compte, si je comprends bien ?
- Voler ?
Mohamed - Tu comptes me rembourser ? Me demanda-t-il irrité.
- Sûrement pas.
Mohamed - Alors oui, tu viens de voler !
- Il y a une première fois à tout, répondis-je désinvolte.
Il n'en revenait pas, ça se lisait sur son visage. Mais cela ne m'intéressait pas plus que ça. Je débarrassai la table de notre petit déjeuner et partis mettre mes talons.
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- Je vais être en retard, tu me conduis ou je prends un taxi ?
Mohamed - Boutonne ta chemise, s'il te plaît.
- Elle est faite comme ça.
Il se leva pour prendre son attaché case et les clefs de la voiture. On prit la route, dans un silence que je n'étais pas près de briser.
Mohamed - J'enverrai le chauffeur te chercher et tu rentres directement, c'est clair ?
- Hun.
Mohamed - Bonne journée.
Je descendis sans un mot. J'entrai dans l'entreprise, je m'arrangeai pour que tous les dossiers de mon patron soient rangés sur son bureau et je retournai dans le mien pour procéder à l'analyse d'un contrat Italien. Deux heures plus tard, Mr Santos arriva dans mon bureau avec un petit sourire en coin, il devait certainement avoir reçu une bonne nouvelle.
