Chapitre 2 Rencontre

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Épuisé par la longue journée au restaurant et l'entraînement de basket, je n'ai qu'une envie. Une bonne douche et dormir !

Je rentre à peine que mon portable sonne. C'est Suga.

Étrange, il ne m'appelle jamais, surtout à cette heure-ci. Puis je l'ai vu c'est après midi au basket, pendant ma pause, je ne vois pas ce qu'il veut.

Je décroche avec curiosité.

― Suga ? Un problème ?

― Pas exactement, tu peux passer vite fais ? Je ne suis libre que maintenant et j'aimerai te parler en dehors de l'entraînement.

Je regarde l'heure au portable. 23h. Je soupire.

― Si tu veux.

Je regarde mon lit avec désespoir avant de refermer la porte. J'hésite à prendre une petite veste. Il fait encore chaud. Mais si la température baisse dans la nuit, j'ignore pour combien de temps je vais en avoir. Je la prend. On ne sais jamais.

J'en ai pour 20 minutes de marche, je dois passer par le pont pour aller chez Suga. Il vit au bord de la rivière Han. J'y suis allé une fois avec l'équipe, mais cela fais un bail, j'espère me souvenir du trajet exact. Je me sens déjà bien assez ridicule devant lui lorsque nous jouons au basket, il serait agréable pour changé qu'il me voit autrement que comme un crétin qui ne sais pas marqué un panier, un idiot qui vise mal. Je n'en suis pas un. Sauf que dans la vie réelle, un QI de 148, quand on n'a pas d'argent et peu d'assurance en soi, cela ne sert pas à grand-chose.

J'ai à peine atteins le pont que je m'arrête avec une nouvelle angoisse. Comme ce matin pendant le service. Sauf que là, j'ai une étrange impression de déjà vu. Je me vois clairement en train de marcher sur ce pont à la nuit tombé. Et il n'y a pas un chat. Cela m'arrive souvent ses temps-ci, je ne dois pas assez dormir.

Cette sensation me perturbe. Je m'accoude un instant à la barrière et observe la lune qui se reflète dans l'eau, quelques mètres plus bas.

J'entends les grillons sur la berge et les voitures un peu plus loin. Je trouve les bruits de la ville et de la campagne en parallèle plutôt apaisant. Il y a de la vie partout, il ne va rien se passer de grave. Je lève à nouveau les yeux au ciel. Les étoiles brillent ici. J'aime ça. Dans les rues, je ne les voie pas, ou peu.

Je me redresse et reprend ma route. J'entends au loin le bruit d'une moto qui file à vive allure. J'écoute en souriant le moteur rugir puissamment. Ce doit être agréable et grisant de filer droit devant soi, le vent dans les cheveux. Un pur moment de liberté.

Ma vitesse ne dépasse pas les 10 à 11 km/heure, et ça, uniquement quand je cours... Je n'ai ni voiture, ni vélo, ma vie, je la fait à pied. J'ai mon permis, mais pas les moyen de me payer une voiture, et pas assez de place pour avoir un vélo. Il m'arrive de prendre le bus, mais je n'y suis pas très à l'aise, il y a vraiment trop de monde pour moi. Je suis un peu un Hermite des temps moderne. Sociable, mais pas trop.

La moto approche du pont. Je m'arrête pour la regarder passer. Elle va si vite que je n'ai pas le temps d'en distinguer la couleur. Le vent qu'elle soulève en passant devant moi me fouette le visage. J'ai l'impression d'avoir rêvé. Je cligne des yeux. C'était quoi ça ?

Je n'ai pas le temps d'analyser quoi que ce soit, j'entends la moto freiner violemment, puis un énorme fracas et de la ferraille qui glisse sur le bitume avant d'aller s'encastrer dans la barrière du pont.

Je retiens mon souffle et me met à courir pour aider le conducteur en priant pour qu'il soit toujours en vie. Je n'ai pas vu dans la pénombre, mais l'accident avait l'air assez violent.

Guardian and lover [Namjoon]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant