Des mots contre des maux

37.

Jolie créature.
Le temps s'allonge sous tes yeux.
La météo change brutalement.
Le soleil disparaît sous les nuages,
Nuages apportant la pluie dans nos jours heureux.
Jours heureux, jours pluvieux, jours de nos souvenirs sans souffrir.
Le vent se lève, vent emportant nos vies, lointaines et soudaines.
Au loin, dans la vallée, le bruit des voitures résonne,
Des gens, par milliers, se pressant sans enfant.
Le monde a changé, aussi radicalement que nos vies.
En un éclair, un orage, une nuit pour tout modifier.
Comme si le passé n'avait jamais existé, tu l'as transformé, jolie créature.
Tu as fait des jours heureux un simple rêve et des jours peureux une belle réalité.
Il pleut sur ton corps, beau et pure, comme il pleut sur la ville et la vie.
Tu as tout changé, par choix et opinion,
Décidant notre avenir et notre existence au complet.
Les gens pleurent dans leurs maisons, la mort de l'enfant qui les égayait,
La tristesse et la peur, la maladie et la torpeur, une horreur qu'on ne connaissait plus, revenue nous hanter pour nous effrayer.
Les gens étaient trop heureux, le temps trop beau, il a suffit d'une épidémie pour nous rendre nos démons.
Et toi, jolie créature, tu as ravagé des vies, en lâchant, sur nous, pauvres humains, ta bête pleine de folie, ton épidémie à notre poursuite.
Cela te fait bien rire, jolie créature, d'avoir devant toi, sous tes grands yeux noirs de nature, notre espèce qui crie et qui meure, suppliant un Dieu qui n'existe pas.
Jolie créature, pourquoi nous fais tu cela, si ce n'est, au fond de toi, pour te venger de ce que l'on t'a fait.
Jolie créature, ton corps est beau, ton esprit doux, mais si l'on te provoque, ta folie nous tue, et nous le méritons.
Soit, jolie créature, maîtresse de nos misérables vies, fais de notre existence un enfer, pour que l'enfer ressemble à un paradis.
Jolie créature, n'ai pas pitié de nous, ta bête nous terrasse, merci à toi de nous l'envoyer.
Jolie créature, maître de l'épidémie.