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La pluie avant le beau temps, qu'ils disent.
La guerre avant le printemps, qu'il prédisent.
Chez moi, c'est plutôt le contraire.
Tout s'en mêle et se tort.
Cela fait des formes dangereuses.
Elles ont failli me tuer.
C'était étrange, cette sensation autour de mon cou.
Ma vie n'a jamais été parfaite.
La solitude me détruisait et me construisait.
Elle m'a formée en faisant de moi un monstre.
La peur et la honte se sont transformées,
Elles sont devenues haine et soif de vengeance.
Chaque humain sur ma route était un cadavre futur.
Les enfants m'avaient rejetée.
Et à mes 8 ans, cette fille si puissante qui n'en avait que 11,
Elle n'avait pas hésité à m'intimider jusqu'à m'étrangler.
J'étais si faible. Si innocente. J'avais peur. J'étais terrifiée.
Je ne pouvais pas comprendre ce qu'il se passait,
Qu'une petite fille innocente comme moi ai faillit se faire tuer.
Comment accepter ça, contre mes principes et mon envie de vivre.
J'ai essayé d'oublier. Je l'aurai voulu.
Mais à présent je me souviens de la pression de ses doigts sur ma trachée.
La force de son poignée. De son regard froid sans sentiments.
Mais surtout, je me rappelle de mes soit disantes amies.
Ces deux filles ont observé la scène sans rien dire.
Sans doute par peur et respect.
Et je suis restée là, à agoniser au-dessus du sol.
Elle m'a reposée à terre. Et m'a dit qu'elle me tuerait si j'en parlais.
Alors je me suis tue. Et aujourd'hui je regrette.
Mais je sais que cela n'aurait rien changé. J'aurai dû grandir avec ce souvenir quand même.
Chaque fois que je la croise, je retrouve le même regard froid qui m'observe et me menace.
Cela me hante.
Cela me consume.
J'en meurs.
J'en meurs.
Mais je reste.
Car un jour je me vangerai.
Contre tous ces humains si cruels.
Je leur ferai payer, pour m'avoir tuée.
Ils m'ont gâché mon enfance et ma vie.
Sales humains.
Sans rancoeur et sans pitié.
Ils méritent d'être tués.

Des mots contre des mauxWhere stories live. Discover now