Chapitre quinze

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Emily
10.07.2018

A Saint-Pétersbourg, le coup de sifflet retentit, les Diables Rouges prennent le match en main dès les premières minutes, dominant des Bleus abandonnant volontier le ballon. Plus le temps passe et plus la pression exercée par les Belges devient forte, provoquant des sueurs froides au gardien des Spurs qui repousse parfaitement. Les français se montrent tout de même redoutables en contre, inquiétant la défense adverse avant la mi-temps.

En seconde période, nos joueurs reprennent sur la même lancée et Samuel marque l'unique but de la rencontre, le but de la victoire, clouant ainsi les Reds sur place. Le numéro dix insiste, tentant par tous les moyens de faire plier une seconde fois le portier, mais il n'en sera rien. Les Bleus, quand à eux, ferment le moindre petit espace, de manière à assurer leur place en finale grâce à un Hugo des grands jours. Le rêve semble plus proche encore, et l'on s'autorise à penser à cette deuxième étoile, qui, vingt après la première, ferait un beau cadeau d'anniversaire.

A notre arrivée à l'hôtel, assez tard dans la soirée, je monte les escaliers et rejoins directement ma chambre. Je m'assois un instant sur l'immense lit qui trône au milieu de la pièce. Je n'ai pas sommeil et décide alors d'aller prendre une douche. Mes vêtements tombent au sol tandis que je me glisse sous l'eau chaude. Je passe mes mains dans mes cheveux et ses mains glissant sur mes longueurs, le bout de ses doigts caressant mes racines me reviennent en mémoire.
J'entends frapper, me dérangeant dans mes pensées. Qui d'autre peut bien être encore éveillé à une heure pareille? Je sors de la douche, manquant de glisser sur le carrelage glacial et enfile l'un des peignoirs pliés avant d'ouvrir la porte.

—Oh, je te dérange. il déduit en m'observant de la tête aux pieds
—Qu'est-ce que tu fais là?
—Je venais te voir.
Je sens son regard lorgner mon décolleté encore humide et chaque partie de mon corps que laisse entrevoir ce peignoir.
—Entre. je tente de le distraire
—Merci.
—Fais comme chez toi, je reviens.

Je me dirige vers la salle de bain et ferme la porte à clé derrière moi. Non pas que ce soit nécessaire, j'ai confiance en lui, mais je suis gênée de le savoir dans la pièce d'à côté, à m'attendre, alors que je me trouve ici, nue. J'enfile à toute vitesse sous-vêtements, jogging et pull, puis essore mes cheveux avec une serviette. Tant pis je n'ai pas le temps de les sécher, je ne veux pas le faire attendre trop longtemps.
En revenant, je constate que le golden boy patiente silencieusement, assis au bord du lit.

—Ça m'étonnerai que tu te mettes à l'aise comme ça chez toi. je l'interpelle
—Tu n'as pas tord. il dit en riant
—Pourquoi tu venais me voir? je demande, curieuse
—Pour parler. il réponds en haussant les épaules
—Hm ok.
Je marque une pause.
—Qu'est-ce que ça fait d'être en finale d'une coupe du monde à 19 ans?
—C'est chouette.
—Chouette?! C'est tout? j'insiste surprise
—Je ne suis pas venu parler football en fait. il avoue
—Et de quoi tu es venu parler? je questionne d'un air malicieux
—Je ne sais pas, on peut parler de pleins de choses...
—Mais pas de football?
—Non, pas ce soir.

Je m'allonge et le jeune homme en fait autant, laissant échapper un gémissement de douleur qu'il essaie tant bien que mal de dissimuler.
—Tu as mal quelque part?
—Au dos, ça va passer.
—Tu en as parlé?
—Ne t'inquiète pas... il souffle près de mon visage
—Si, je m'inquiète.
—Emily...
—Tu as besoin de quelqu'un?
—Oui, de toi.

Mon cœur se met à battre la chamade, si fort que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine et je dois détourner le regard pour ne pas perdre la tête.

—Je ne suis pas médecin.
Il grimace à l'entente de cette réponse, qui n'est pas celle qu'il attendait.
—Je ne veux pas d'un médecin. il affirme, déçu
—Qu'est-ce que je peux faire...? je cède
—Me soigner. il lance satisfait
—Je suis sérieuse.
—Moi aussi.
—Mais...
—Tu sais faire un massage, non? il me coupe
—Oui... je râle
—Problème résolu. Maintenant aide-moi à retirer mon t-shirt s'il te plaît.
Je m'exécute et soulève le vêtement qu'il termine d'enlever seul, dévoilant ses muscles parfaitement dessinés.
—Je devrais me blesser plus souvent. il dit en se mordant la lèvre
—Ce n'est pas drôle.
—Tu es mignonne quand tu boudes.
—Tais-toi. je réponds alors qu'il éclate de rire

Je commence par son cou puis fais glisser mes mains jusqu'à ses fortes épaules qui se détendent sous la pression de mes doigts. Je descends lentement le long de ses flancs, effleurant parfois à peine sa peau, et lui volant au passage quelques soupirs qui en disent long. Je m'attarde en bas de son dos où je dessine de petits cercles avec mes pouces.

—J'espère que ça ne te fait pas trop mal...?
—Loin de là...
—Fais attention, je pourrais me prendre au jeu. je l'avertis
—Je ne demande que ça. il chuchote près de mon oreille
—Tu devrais aller dormir.
—Bonne nuit. il sourit, béat

𝐏𝐇𝐎𝐓𝐎𝐆𝐑𝐀𝐏𝐇𝐄 - 𝐊𝐲𝐥𝐢𝐚𝐧 𝐌𝐛𝐚𝐩𝐩𝐞Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon