Prologue

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Avant propos ;

Bonjour, bonsoir!

Je voulais attendre un peu avant de commencer à publier cette histoire mais... Nan, je suis faible, alors voici déjà le prologue, heh- Sachant que je ne sais pas vraiment à quelle fréquence je publierai, puisque je tiens à garder mon rythme qui est d'alterner une semaine sur deux entre Captif et Malgré nos Différences. M'enfin, nous verrons bien!

C'est d'ailleurs assez ironique et étrange pour moi d'écrire du KiriBaku alors que je n'aime pas ce ship, adieu.

Je tiens à vous prévenir que cette fiction contiendra des thèmes sensibles (précisés au début de chaque chapitre lorsque nécessaire) ainsi que de la violence.

Bonne lecture à tou-te-s!

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Izuku Midoriya est mort.


Réduit en cendre, désintégré. Aucun corps n'a pu être retrouvé. Pas une preuve susceptible de le confirmer. Seule la parole de son collègue et ami, Katsuki Bakugou, peut être prise en compte. Il est celui à avoir assisté de ses propres yeux à l'exécution du héros successeur d'All Might, devenu néant suite à l'attaque d'un vilain venu chercher vengeance, assoiffé de sang, de désespoir et de chaos ; Tomura Shigaraki. Ce dernier est parvenu à s'échapper après son méfait, profitant de l'hébétement du garçon aux cheveux blonds pour se faire la malle et ne subir aucunes représailles.

Un petit mois après avoir hérité de la place de héros numéro un, le nouveau Symbol de la Paix n'est plus, emportant ce nouveau souffle d'espoir avec lui, plongeant le pays dans la douleur d'un deuil à durée indéterminé, propulsant le témoin de sa disparition à cette place, lui qui n'était alors que numéro deux. Il l'a humblement accepté, bien entendu, dans un émouvant discours où il a émis la promesse de venger son ami, quoi qu'il en coûte, et d'assurer son rôle dans la plus grande minutie.

Il n'a cependant versé aucune larme. Il a gardé la face, est parvenu à ne laisser transparaître aucune émotion, lui qui a assisté aux premières loges à son annihilation, qui voit depuis chaque jour au moins une personne sangloter en repensant à la perte du héros portant le nom de Deku. Il s'est chargé d'aller réconforter Inko, la mère du disparu, qui est inconsolable depuis. Apprendre le décès de son enfant est probablement l'une des choses les plus dévastatrices pour une mère. Surtout celles comme Inko, qui aurait pu donner l'Univers entier à son fils, de son vivant.

Les anciens camarades d'Izuku, eux aussi accablés par la nouvelle, font en sorte de se montrer le plus présent possible pour Katsuki qui doit, selon eux, faire exploser son chagrin une fois seul, lorsque plus personne ne le regarde. Il est bien trop fier pour laisser ses faiblesses s'exposer de la sorte. Ils le connaissent bien, depuis. Cela fait dix ans bientôt qu'ils se côtoient, après tout. Et puis, ils ne sont pas dupes. Ils ont bien remarqué que, depuis, le blond semble plus froid. Plus distant. Lui qui ne s'ouvrait déjà pas beaucoup à la base, son niveau de sociabilité actuel est comparable à celui d'une huître. Ce changement n'a échappé à personne. Et surtout pas à son petit ami actuel, Eijirou Kirishima. Ce dernier fait tout son possible pour souligner sa présence à ses côtés. Pour essayer de...quoi ? Le rassurer ? Mais est-ce vraiment ce dont il a besoin ? Cela ne fait qu'une semaine qu'Izuku a disparu. Il doit avoir besoin de temps pour s'en remettre. Faire son deuil.

Après une soirée passée en compagnie de leurs amis, Eijirou raccompagne Katsuki chez lui. Le blond semblait avoir la tête ailleurs, au début, mais au fur et à mesure, il est parvenu à se détendre, à se laisser aller. L'alcool a dû aider. Il n'en a bu que trois verres. Assez pour se débrider, mais pas non plus au point de finir saoul. Il espère que ce moment avec eux lui a fait du bien. L'affection de l'autre héros lui manque. Et le savoir aussi mal, le voir cacher sa douleur comme il le peut... C'est déstabilisant. Et cela lui brise le cœur.

Arrivés devant la porte du petit studio dans lequel vit Katsuki, les deux garçons s'arrêtent un instant. Le rouquin observe l'autre qui, les mains dans les poches, semble porter une attention particulière à ses pieds. Ou son paillasson. Une minute de silence est passée lorsqu'il relève le regard pour rencontrer celui de son petit ami.


« Merci pour ce soir. C'était cool.

- Bah, c'est normal ! J'espère que ça a pu te changer un minimum les idées !

- Mmh, ouais. On s'voit demain. »


Il se penche vers Eijirou, l'embrasse délicatement. Ce dernier répond joyeusement au baiser sans trop s'y attarder, puis commence à s'éloigner en adressant un petit geste de la main à son compagnon. Katsuki le lui rend, un léger sourire aux lèvres. Et lorsque celui à l'alter durcissant n'est plus dans son champ de vision, les commissures de ses lèvres se relâchent, et toute trace de tendresse s'évapore de son visage.

Il pousse un soupir, rentre chez lui. Une nouvelle journée qui se termine. Après avoir verrouillé la porte d'entrée, Katsuki se défait de ses chaussures et retire son manteau. Il est fatigué. Il a bien mérité une bonne nuit de repos. Cependant, il ne se dirige pas vers sa chambre. Non, ses pas le conduisent jusqu'à la porte menant au sous-sol qu'il ouvre sans bruit avant de se mettre à descendre les escaliers sans prendre la peine d'allumer la lumière.

Pas un bruit ne lui parvient. C'est plutôt étonnant. Soit il a retenu la leçon, soit il est en train de dormir. Dans tous les cas, cela risque de ne pas durer. Bientôt, sa voix résonnera dans l'espace exigu de la cave, chouinant, suppliant. Le simple fait d'y penser confère un petit frisson au héros qui appuie finalement sur un interrupteur, une fois arrivé.

La lumière se répand dans la pièce, laissant apparaître au fond de celle-ci une cage dans laquelle se trouve une petite boule recroquevillée sur elle-même. Un corps en position fœtale qui se met à bouger lorsqu'elle se retrouve éclairée, laissant une touffe verte émerger et des yeux de la même couleur s'ouvrir doucement, plissés à cause de la soudaine luminosité. Et soudainement, c'est la panique. Le corps se redresse, recule tout au fond de la cage jusqu'à ce que son dos ne se heurte contre les barreaux de celle-ci. Il observe Katsuki qui ne peut s'empêcher de comparer cet individu à un animal effrayé, lorsqu'il agit de la sorte. Et c'est sûrement ce qu'il est devenu, ce à quoi il est réduit. Surtout avec ce collier de métal qu'il a autour du cou. Sa respiration est forte, rapide. Ses iris sont en alerte, attendant l'instant où le prédateur va lui sauter dessus, lui faire regretter d'être en vie.


« J'suis rentré, Deku. »


Izuku Midoriya est mort.

Tel est le doux mensonge que tout le monde s'est accordé à croire.

Double-tranchant [ BakuDeku ; KiriBaku ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant