XVII - Une merveilleuse journée, n'est-ce-pas ?

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Leurs pas résonnaient dans l'entrée du hall. Ce hall maudit, qui avait vu tant de jugements.

Un pas,

Un autre,

Encore un pas.

Dans la tête de Sans, ces pas étaient une véritable torture. Leur bruit se répétait encore, encore et encore, se répercutant sur les murs, le sol et le plafond, comme si une armée marchait sur le hall. Mais pourtant, malgré ça, il se sentait seul, glacé. Même si (T/P) était à ses côtés, il n'arrivait plus à ressentir sa chaleur. À vrai dire, il n'arrivait plus à ressentir, presque.

Il s'arrêta, ne semblant pas lui-même le remarquer, fixant l'endroit où il était habituellement posé ici. Il n'y était pas retourné depuis son dernier jugement. Sans ne voulait plus y retourner, ce lieu l'avait marqué trop profondément... Mais devant (T/P), il n'avait pas pu se résoudre à l'éviter. Mains dans les poches de sa veste, ses poings se serraient, et ses traits se durcissaient.

Comme figé autour de lui, le temps n'avait rien réparé de ses plaies, et il sentit un immense vide le prendre quelques instants, aussitôt suivi d'une tornade de douleur, de ressentis et de haine. Une haine qui le marquait de fer rouge à chacun de ses gestes. Le squelette était pris d'un léger tremblement, et sa capuche finit par retomber mollement en arrière, de la faute d'un léger vent qui commençait à se développer dans l'air sous la pression de la magie.

De la douleur. Encore de la douleur. La douleur était partout. Elle n'oubliait jamais rien.

(T/P) le regardait d'un air inquiet, n'osant rien dire de peur que ce soit des mots tranchants ou qui l'enfoncerait peut-être. Elle reconnaissait ce hall, découvert lors de ses "visions", et comprenait pourquoi Sans réagissait de manière aussi étrange. La jeune fille se contentait de le regarder, essayant de faire passer son soutien dans ce regard, de l'arracher avec de son monde si déchiré. Car le squelette semblait juste brisé, déchiré au milieu de ce lieu.

Le silence régnait, monarque paresseux et pesant, dans l'immensité du temps.

Il n'y avait plus d'oiseaux qui chantaient, les fleurs continuaient de grandir, ce n'était pas une belle journée, non. Une seconde même dans ce couloir n'était pas belle, elle était malsaine, insupportable. Chaque instant criait dans la tête de Sans, lui donnant envie d'hurler, de se détruire et d'emporter l'Underground avec lui... Mais il se contentait du silence. Le visage rempli de douleur, l'esprit luttant, les orbites vides, mais rien, juste du silence.

L'air se faisait de plus en plus lourd, et l'espèce de courant d'air qui s'était formé les fouettaient de l'avant, comme pour leur dire de reculer, prévenir (T/P) de s'en aller avant que la douleur de Sans ne se fasse explosive.

Mais elle ne voulait pas partir. Elle ne voulait pas l'abandonner. Alors, elle restait là, rendue muette par son silence, hésitante par le vide qui émanait de lui. (T/P) était un peu en retrait, derrière lui.

Le couloir était pourtant aux couleurs chaudes, douces et accueillantes, mais la simple présence de Sans l'avait rendu glacial, effrayant, juste horrible. Tâché par le sang qui y avait coulé, par toutes les vies fauchées par le juge de cet endroit. C'était son rôle d'être ici, mais il avait abandonné ce lieu, qui avait évolué à son image, dans le vide et l'oubli.

Le squelette avait l'impression de revoir tout ce qu'il s'était passé ici, d'être redevenu celui qui voulait venger son frère et son peuple, celui qui avait fini par être emporté par la folie et le désespoir. Son frère... Que penserait-il vraiment de lui en le voyant là ? Son esprit n'était récemment qu'une invention du sien, avant l'arrivée de la fille. Assailli par ses souvenirs, son visage était implorant, l'ombre d'un instant.

|Dusttale!Sans x Female Reader| Une traînée de poussière...Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang