XIII. En société

Bắt đầu từ đầu
                                    

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Une douche plus tard, Elinor entendit un klaxon insistant en bas de son immeuble. Aucun doute, c'était Agatha qui signifiait sa présence. Elle enfila ses bottines à talons une à une en sautillant sur place pendant qu'elle attrapait son sac à main et son trench sur le porte-manteau.

En descendant, elle croisa son voisin de palier en peignoir qui comme d'habitude, n'eut pas un mot poli pour elle et l'ignora délibérément. En arrivant dans le hall, le klaxon retentit une nouvelle fois, elle se pressa et découvrit la mini cooper rouge d'Agatha en warning sur une place de livraison.

— Un sms aurait été tout aussi bien, pesta Elinor en s'installant sur le siège passager.

— Trop ordinaire, rétorqua-t-elle en démarrant en trombe.

— Mais tu es en avance en plus ! s'écria Elinor en voyant qu'il n'était pas tout à fait dix-neuf heures.

— Je sais mais je m'ennuyais.

— Tu bossais pas aujourd'hui ?

— Non, la boutique est fermée le jeudi.

— Bon, alors je commence ou tu commences pour les actualités de nos vies ?

Agatha fit mine de réfléchir sérieusement puis donna une tape sur le genou d'Elinor.

— Allez, commence, je sens que t'en as envie.

Elinor raconta à nouveau ce qui s'était passé récemment et surtout plus tôt dans la journée mais au lieu de réagir comme Harold, Agatha grimaça. Une grimace qui relevait plus du malaise que de l'indignation. Elinor fronça les sourcils, et interrogea du regard d'un air inquisiteur la conductrice qui alluma subitement la radio.

— Un peu de musique ?

— Agatha.

— Quoi ? demanda-t-elle innocemment.

— Je te connais un peu trop. Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, alors je t'écoute, dit Elinor en baissant le son de la musique classique qui s'était lancée sur la radio.

— J'ai peut-être légèrement omis de préciser un petit truc, répondit-elle en se pinçant les lèvres.

Elinor la foudroya du regard.

— Parle.

— Aïe, ok, ok, enlève d'abord tes sales doigts de mon bras !

— Je suis toute ouïe.

— Il y aura ton directeur au repas ce soir, j'ai appris que c'était un bon ami de mon père...d'où sa présence à la soirée de la dernière fois. J'aurais dû te prévenir mais quand il m'a fait la liste je n'ai pas percuté. Si j'avais sû...

Elinor appuya son visage entre ses mains et étouffa un cri, mi-désespérée, mi-hilare. La situation commençait à prendre la forme d'une caméra cachée. Elle n'avait pas la moindre envie d'être confrontée à l'homme une nouvelle fois. Elle n'avait pas digéré son attitude de la matinée malgré ses excuses, certes, qui avaient semblé sincères mais qui n'étaient venues seulement parce que Philip avait avoué. Il était évident que s'il avait nié en bloc, il n'aurait pas changé d'avis sur son compte.

— Tu m'en veux ?

— Non, soupira-t-elle, mais j'avoue que j'ai envie de faire demi-tour.

— Je crois que c'est un peu trop tard...mais tu sais, on sera huit en tout, dit-elle en coupant le contact et en décrochant sa ceinture. Tu ne seras pas obligée de lui adresser la parole.

— Il va vraiment se demander ce que je fous encore là.

— Tu es une invitée, tout comme lui ! Et si ça peut te rassurer, je te rappelle que je l'ai traité de pervers à l'Artesian, alors on est dans le même bateau, dit Agatha en sortant de la voiture, imitée par Elinor. Puis, c'est à lui de se sentir honteux d'après ce que tu me dis.

La liste d'infortunes d'Elinor GardnerNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ