XI. Confrontation

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𝑿𝑰

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𝑿𝑰. 𝑪𝑶𝑵𝑭𝑹𝑶𝑵𝑻𝑨𝑻𝑰𝑶𝑵

𝚓𝚎𝚞𝚍𝚒 𝟸𝟽 𝚘𝚌𝚝𝚘𝚋𝚛𝚎

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Malgré le besoin évident de sommeil, la nuit avait été courte, les remous des pensées d'Elinor lui avaient donné du mal à passer une nuit sereine. Elle n'avait cessé de réfléchir à ce qu'elle dirait au directeur une fois face à lui.

En vérité, elle savait ce qu'elle voulait lui dire mais n'était pas sûre de réussir à garder son assurance une fois soumise à son air antipathique. Elle redoutait de paraître trop affectée par cette décision, ses larmes de la veille se devaient de rester un parfait secret pour le directeur, il ne méritait pas de connaître les tumultes de son esprit.

Elinor verrouilla sa porte d'entrée et se dirigea vers l'arrêt de bus qui était au bout de la rue. Il faisait encore nuit et l'air frais du petit matin l'aurait presque fait rebrousser chemin si la pointe de colère qui auréolait son humeur ne la poussait pas vers le lieu de ses malheurs.

Elle croisa malgré elle les derniers fêtards encore saouls de la veille qui titubaient vers l'embouchure du métro quelques mètres plus loin en marmonnant des mots incompréhensibles. Arrivée à l'Abribus, Elinor balaya du regard les quelques silhouettes immobiles qui gravitaient autour de la petite structure métallique.  Leurs airs juvéniles lui faisait dire qu'ils étaient tout au plus au lycée. Ils semblaient guetter l'arrivée du bus, les yeux vitreux, déjà fatigués d'une journée qui n'avait pas encore commencée et Elinor les comprenait. Ce silence matinal fut brisé par son exclamation de surprise après avoir sentit le métal glacial du banc vacant sous ses fesses - il l'était définitivement pour une raison. Les lycéens la dévisagèrent d'un air blasé avant de retourner à leur hibernation musicale.

La forme imposante du bus se dessina quelques minutes plus tard alors qu'Elinor commençait à claquer des dents. A bord, les quelques passagers étaient éparpillés et elle eut le loisir de choisir une place près de la fenêtre. Elle ferma les yeux un instant et tout lui parut tout de suite moins grave, elle choisit ce moment d'accalmie intérieur pour sortir Raisons & Sentiments de son sac.

Cette Elinor là connaissait des vrais problèmes. Enfin, du moins, pour une héroïne de roman du XIXème siècle.

*

Un bruit de frein retentit et une voix robotique avertit les passagers de l'arrêt imminent du bus. C'était là où sortait Elinor. Elle prit son temps pour descendre comme elle prit son temps pour marcher jusqu'à l'Institut, déjà abandonnée par son optimisme d'il y a quelques minutes. Elle n'eut cependant pas le choix et se retrouva rapidement devant le grand perron en pierre de l'établissement.

Elle entra, passa le SAS de sécurité et se retrouva dans le hall comme la semaine précédente à la différence que cette fois, il était presque désert. Seul le vigile à qui elle dit bonjour dans un chuchotement comme elle l'aurait fait dans une église, lui indiquait que l'établissement était ouvert. Sur son chemin vers l'aile de l'administration elle croisa quelques membres du personnel, se sentant à chaque fois soulagée quand elle réalisait qu'ils n'étaient Philip. Lorsqu'elle arriva devant la grande porte boisée affublée de l'inscription "Administration & Direction", elle eut le sentiment d'être seule au monde. Elle poussa la porte et longea le couloir plongé dans la pénombre, s'il y avait bien quelqu'un dans les locaux, il n'avait pas pris la peine d'allumer la lumière.

La liste d'infortunes d'Elinor GardnerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant