Je suppose que le brun à la peau mate l'a senti aussi, parce qu'il pose une main sur le bras de son ami pour le faire taire avant de se diriger vers la table et récupérer une pochette cartonnée. Il s'approche de nous et la tend à Liam qui la lui prend des mains en le remerciant et qui l'ouvre. Nous sommes tous suspendus à ses lèvres.

Au bout de quelques secondes, il lâche un soupir agacé.

Putain ! râle-t-il avant de rendre les documents au métis qui attend toujours près de lui.

Alors ? demande le bouclé, un sourire narquois aux lèvres.

Alors on est mal... parce que j'ai exactement le même bail, pour le même chalet et pour les mêmes dates que vous, réplique sèchement Liam en sortant à son tour une pochette de son sac à dos et en la donnant à l'homme qui se trouve toujours face à lui.

Ce dernier la prend en fronçant les sourcils et lit les documents qu'elle contient.

Ouais, on est dans la merde, convient-il en se retournant vers le bouclé qui ne sourit plus du tout.

Nous restons comme des idiots plantés là, un peu dépassés par la situation. Le silence s'étire, brisé seulement par le crépitement du feu dans l'âtre et le bruit de nos respirations. Je ne me sens pas très bien là. J'ai l'impression que ma poisse nous a suivis jusqu'ici. Je n'avais pas besoin de ça. Je suis déjà en train de nous imaginer dormir dans la voiture avant de devoir repartir comme nous sommes venus au petit matin et j'ai juste envie de hurler ou de m'allonger en position fœtale dans un coin de la pièce.

Je vais appeler le proprio, décide Calvin en sortant son téléphone de sa poche. Il doit nous trouver une solution.

Calvin est comme ça. Il prend les choses en main, il rassure, il décide. C'est dans son caractère. Liam est plutôt le stressé et le nerveux du groupe. Il aime bien quand tout se passe comme il l'a prévu sinon il s'énerve vite. Oliver, lui, est d'une nature plutôt calme. Il cherche toujours des compromis et déteste les tensions. Moi, je suis un mélange des trois. Nous nous complétons bien, c'est sans doute pour cette raison que notre amitié dure depuis si longtemps.

Mon ami s'isole dans un coin pour passer son appel tandis que nous autres ne bougeons pas d'un iota. C'est étrange comme circonstances. J'ai l'impression de deux bandes rivales qui s'affrontent en silence, alors que nous n'avons rien à nous reprocher.

C'est finalement le métis qui reprend la parole.

En attendant, vous voulez boire quelque chose ? propose-t-il gentiment, pour tenter de désamorcer la situation qui devient, il faut bien le dire, assez insupportable. Vous devez être fatigués après toute cette route. Nous avons du chocolat, du café et du thé si ça vous dit.

Avec plaisir, merci, accepte Oli sans nous laisser le temps d'ouvrir la bouche.

Je crois qu'il en a assez de l'ambiance bizarre qui règne entre nous et qu'il a besoin d'un peu de convivialité. Il n'a pas tout à fait tort. Les choses ne vont pas plus avancer si nous nous faisons la tête, alors autant faire en sorte que ça se passe bien.

Super. Je m'appelle Zayn au fait et lui là, c'est Harry, précise-t-il en désignant le bouclé qui lève les yeux au ciel, visiblement peu ravi de la tournure que prennent les choses. Nos autres amis sont en train d'installer les chambres, ils ne vont pas tarder à descendre.

Nous nous présentons à notre tour et nous nous assoyons autour de la grande table à manger, tandis que Cal nous rejoint, la mine fermée.

Évidemment, il ne répond pas... j'ai laissé un message, mais je suis prêt à parier qu'il ne nous rappellera pas.

Deux Adorables Idiots - (LS) Where stories live. Discover now