attente ou le compte à rebours avant ma majorité

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J'ai depuis quelques temps un compte à rebours sur mon téléphone.
394 jours, 10 heures, 50 minutes, 36 secondes.
Le temps avant ma majorité, le temps avant ma liberté... Liberté toute relative, certes, mais ça sera le moment où, si je le souhaite, je pourrais partir d'ici sans qu'aucune obligation me retienne, sans que personne ne soit obligée de me retenir.
Vous savez, j'aime vivre, je sais pourquoi je vie. Je vis pour tout ces moments que je passe avec les gens que j'aime, pour tout ces petits plaisirs, un rapide câlin, un baisé volé, un cours éclat de rire, un simple regard... Mais je vis surtout pour elle, pas de surprise.
394 jours, 10 heures, 28 minutes, 18 secondes.
Je suis hypnotisée par ces chiffres qui ne veulent rien dire. Par ce temps qui joue encore contre moi. Par ces gens qui ne comprennent pas. Je vous aime, qu'importe la seconde qui passe. Et j'attends que vous m'aimiez tout autant. Comment ça, c'est vain ? L'espoir est cruel et douloureux, mais serai-je seulement encore là sans lui ?
394 jours, 9 heures, 58 minutes, 02 secondes.
Quand je vous dis que vous pouvez décrocher ce double appel, que ce n'est pas grave, que je ne vais pas en mourir, mon cœur se déchire. Quand je vous dis que vous pouvez me laisser pour aller voir vos autres amis, que je vais bien trouver d'autres gens avec qui passer ma pause, que ça va aller, mon cœur se déchire. Quand je vous réponds que oui, vous pouvez aller vous coucher lorsque vous êtes fatigués, que je vais de toute façon bientôt me coucher moi-même, que vous n'avez pas à me demander la permission pour aller dormir, mon cœur se déchire, et je n'arriverai pas à dormir. Lorsque vous vous excusez car vous devez aller en cours, et que vous devez me laisser, que l'on se verra à la prochaine pause, mon cœur se déchire. Lorsque je vous envoie un message, que je n'ai pas de réponse deux minutes après l'envoi, que vous ne l'avez pas encore ouvert, mon cœur se déchire, et mon cerveau l'y aide. Lorsque je vous regarde, avec un regard désespéré, que j'attends que vous veniez me prendre dans vos bras, que j'attends que vous me dites que ça va aller, et que rien ne se passe, mon cœur se déchire. Lorsque je vous aime d'un amour infini, et que ce n'est pas réciproque, mon cœur se déchire.
394 jours, 9 heures, 32 minutes, 47 secondes.
Mon cœur se déchire de toute façon. Que je vous dise ce que je pense ou que je garde tout pour moi, que vous fassiez des efforts ou que vous vous écartiez, que vous montrez que vous me voyez ou que vous m'ignorez.
Je souffre. Ça doit être la raison de mon existence.

Ma vie, ses hauts, ses bas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant