Le surnaturel est comme un aimant

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Bonjour à tous. Pour faire court, je suis un amateur de paranormal un peu curieux qui cherche sur le web des témoignages qui parlent de phénomènes surnaturels pendant son temps libre. D'habitude, je ne tombe que sur des fakes, mais cette fois-ci on m'a contacté pour me donner un témoignage des plus troublants. Je me suis dit que cela pourrait vous intéresser, je le poste donc ici, avec l'autorisation de l'adolescent qui me l'a envoyé.
J'ai changé certaines informations personnelles, pour préserver son anonymat et celui de ses proches.


17 juillet


Bonjour à vous. Je vous contacte parce que j'ai entendu parler de vous, et j'aurais besoin de vous parler de quelque chose ; je pense que mon voisin n'est pas humain. Je sais que vous allez croire à un canular, mais pourtant c'est bien vrai. Laissez moi contextualiser.


J'ai vécu en Guyane Française depuis mes 9 ans. Avant cela, j'habitais en Picardie, mais mon père a eu une offre d'emploi là-bas. Il travaille pour le CNES, et ceux-ci avaient besoin qu'il remplisse un poste au Centre Spatial Guyanais (le CSG). C'est donc ainsi que j'ai quitté la France métropolitaine qui m'a vu naître et grandir, pour aller vivre à Kourou, dans la rue Martin Luther King. Au début, j'ai eu beaucoup de mal avec la chaleur et la nuit qui tombait très tôt et amenait son lot de moustiques, mais pour être franc je m'y suis vite habitué. On apprend vite à se plonger dans la piscine quand il fait trop chaud, à beaucoup boire et à éteindre les lumières à 19h.
Au départ, je suis arrivé anxieux à l'école Raymond Cresson, en craignant d'être rejeté mais là-bas, il y a une diversité de population hallucinante. Des créoles, des métropolitains (les français d'Europe), des brésiliens, des Hmongs... je me suis tout de suite bien entendu avec les gens.


Mais, assez parlé de moi. Tout a commencé il y a deux ans. Mes voisins avaient envie de déménager depuis longtemps, mais quelque chose les retenait : Kali, une vieille chienne noire. L'animal n'était plus en état de voyager, et ils voulaient qu'elle vive ses derniers jours avec eux dans la rue qu'elle avait toujours connu. Et comme on pouvait le prévoir, celle-ci est morte il y a justement deux ans. Le quartier entier était attristé, car c'était une brave bête. Certes, elle était un peu idiote, aboyait les cyclistes et était pleine de tiques, mais je n'ai jamais revu d'animal plus affectueux et fidèle qu'elle. C'est après ce triste évènement que nos voisins décidèrent de partir, ce qu'ils firent quelques mois plus tard. Mais, quelques temps après, la maison fut rachetée par celui qui m'amène à vous aujourd'hui : Adrien.


Dès lors qu'il a emménagé, il a décidé de faire le tour du quartier pour se présenter. C'était un homme plutôt imposant, au teint hâlé, aux cheveux très longs (jusqu'au milieu ou au bas du dos, selon s'il se les était coupés ou non), et très poli. Il ne se fit pas remarquer, ne faisait jamais de bruit, et était apprécié du voisinage. Je discutai très vite avec lui, car il se révélait être un drôle de personnage ; il voyageait à travers le monde pour se renseigner sur les légendes des différents peuples. Il comptait donc faire de même ici, et profiter de la diversité ethnique. Croyez-moi ou non, mais il allait carrément passer quelques jours dans la forêt Amazonienne une fois par mois. Comme il interpellait souvent des inconnus dans la rue pour leur poser des questions sur leurs croyances, il devint très vite "Adrien le sorcier". Ce surnom était cependant affectueux, car les jours de marché, tout le monde le saluait et on lui gardait toujours un jus de maracuja de côté.


Vous ne devez pas voir le problème pour l'instant. Eh bien, depuis son arrivée, plusieurs éléments me perturbent. Déjà, sa maison ne change jamais d'apparence malgré le fait qu'il ne l'entretienne jamais. L'herbe ne pousse pas, on ne voit jamais un nid de moustique, pas un détritus, rien. En plus de cela, son bananier ne donne jamais de fruit, et je suis persuadé d'avoir entendu des hurlements de chien la nuit exactement comme ceux de la vieille Kali. Mes parents, eux, étaient sûrs de l'avoir vu parler à des gens alors que personne n'était rentré chez lui, et les voisins me disaient que malgré le fait qu'il s'habille toujours de la même façon, il ne transpirait jamais. On ne le voyait d'ailleurs jamais manger, en dehors des repas où il était invité.

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