2 : "C'est pas moi, la petite."

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Chapitre 2

    

   Il s'est cru dans un film lui ou quoi ? Ne me dites pas que c'est le cliché du bad boy qui ridiculise les faibles qui est en train de prendre place sous mes yeux ? Il rêve, lui. Je laisse échapper un rire alors qu'Elisa est déjà en train de prendre son plateau, debout. Je ne compte pas me laisser abattre aussi facilement. Je viens d'arriver, autant m'amuser un peu. Je hausse les sourcils d'un air de défi et demande sur un ton détaché :

- Vous faites quoi là ?

   Le blond platine, qui semble être le leader, paraît stupéfait. Il fronce les sourcils, puis répond sèchement :

- Je t'ai demandé de dégager.

- Ah. Et bah non.

   Son expression change soudainement : ses lèvres s'entrouvrent et ses yeux bleu glacé s'écarquillent. Pourtant, je lui ai répondu calmement. Le gars derrière lui fait un pas en avant et attire mon regard vers son visage magnifiquement sculpté. Oh... Mais c'est quoi ce mec ? Il est physiquement parfait. Je donnerais ma main à couper que le côté moral ne suit pas, et qu'il est bête comme ses pieds.  Il est très grand, cheveux bruns avec des yeux bleu gris très très très clairs. Corps plutôt fin, mais défini (je ne me rince pas l'œil, ce n'est pas de ma faute si son tee-shirt moule son torse okay ?). Il a un petit air à Francisco Lachowski, mamma.

- Sérieusement petite, dégage.

   Je referme la bouche (j'ai failli baver...) et hausse un sourcil, amusée. Il me toise et attend que j'obéisse avec impatience. Il tape du pied par terre et je me mords la lèvre inférieure pour m'empêcher de rire.

- Je suppose qu'on ne parle pas de la taille de mon cerveau, parce que si c'est le cas... Ce n'est pas moi la petite.

   Je suce mon majeur avant de lui offrir gentiment.

- Tu n'as pas l'air de nous connaître toi. Tu ne vas pas tarder...

   Bon, j'avoue que son sourire me met un peu mal à l'aise, mais je n'ai pas peur d'eux pour autant. Ce n'est pas un sourire en coin, genre supérieur, mais plutôt un sourire moqueur, comme s'il était déjà gêné de penser à ce qui m'attendait.

    Les deux autres garçons ne se mêlent pas de cette altercation et ils partent s'asseoir plus loin. Je reprends une frite comme si de rien n'était. El' me dévisage pendant cinq longues minutes, et au bout d'un moment, ça finit par me perturber.

- Tu peux peut-être arrêter de me fixer  comme ça..? On dirait un chien devant une saucisse.

- Wow... Alors toi tu ne t'imagines vraiment pas dans quelle merde tu t'es fourrée.

- Roh c'est bon, les méchants garçons qui tapent les faibles ça existe que dans les films, je n'y crois même pas une seconde.

- Si tu le dis... Mais je te rappelle quand-même que tu es nouvelle. Tu ne connais encore rien sur cet endroit... Ni sur ses étudiants.

   Elle rit, gênée comme si c'était une gamine qui vient de faire une bêtise. Bon, si personne ne s'est jamais opposé aux club des 4, c'est normal qu'elle pense que je suis folle. Peut-être qu'ils sont dangereux, mais qui a dit que je ne cherchais pas un peu d'action ? Je suis sûre que ce n'est qu'une fausse attitude qu'ils se donnent pour être respectés et qu'on leur fiche la paix.

- Alors Amber fait la connaissance de Jake Stanley et Quinn, s'accroche avec eux, puis continue de manger ses frites comme si de rien était. Tu es la première, et je dois dire que c'est assez impressionnant.

- Ouais... Et c'est qui le brun qui m'a parlé ? Quinn ou Jake ?

- Quinn.

   Je repense à son regard bleuté. Il a vraiment de beaux yeux... Elle ouvre ses yeux comme des soucoupes et s'écrie soudain :

- Amber... Ne me dis pas que tu es intéressée par lui ?

- Avoue qu'il est pas mal !

- De toute façon, tu lui résistes, ça ne l'intéressera pas... Il aime les filles faciles, celles qu'on peut utiliser et jeter ensuite.

- Sûrement. Mais... Et toi, tu crois que je n'ai rien vu ? lui dis-je avec un sourire en coin.

- Quoi, moi ? demande-t-elle, perplexe.

- Tu crois que je ne t'ai pas vue fixer Jake ? Je suis très observatrice, tu sais. Et puis... Tu bavais presque. N'oublie pas de fermer la bouche, la prochaine fois, sinon tu vas mouiller tes chaussures.

Elle rougit et se fait craquer les jointures des doigts, signe de son embarras évident. Elle lance des regards autour d'elle, comme si elle voulait être sûre que personne n'a rien entendu.

- Quoi ? Pas du tout... C'est un idiot, et-

- Et il te plaît, je la coupe.

Je me lève pour débarrasser mon plateau, suivie de près par ma nouvelle copine.

- Bon... J'avoue. Mais bon, déjà il n'a jamais remarqué mon existence, et en plus il me ferait souffrir... Tout comme Quinn le fera avec toi.

- Je suis prête à prendre le risque. J'aime l'action, et la dernière fois que j'ai vérifié, je n'avais pas de coeur.

   Perplexe, mon amie m'observe m'éloigner, sûre de moi. Ce n'est qu'une attitude, je suis assez complexée et malheureusement, j'ai bien un coeur. Mais je suis sûre que Quinn en a un aussi, et je compte bien le découvrir.

Quinn [terminée, en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant