Quinn [terminée, en réécriture]

10 : "Arrête de te mentir"

Chapitre 10

   Je fourre donc mon téléphone dans la poche arrière de mon short en jean, puis sors de la chambre. Alors, que je sors du petit bâtiment, un frisson me parcourt le dos. Je vais peut-être avoir froid. T'avais qu'à y penser avant et prendre une veste, au lieu de penser à Quinn ! Bon, cette fois elle a raison.

J'arrive au parc et le vois adossé au même arbre que la dernière fois qu'on a discuté. Il a des écouteurs dans les oreilles, alors il ne doit pas m'avoir entendue. J'avance très lentement et place mes mains sur ses yeux. Oui, je suis très nerveuse, mais en agissant comme si de rien n'était, il ne s'en rendra peut-être pas compte.

- Amber ?

- Non.

J'enlève mes mains alors qu'il se retourne vers moi. Il me fusille du regard et mon cœur s'arrête de battre. J'ai un peu peur là. Puis, il affiche un petit sourire moqueur.

- T'as peur ou quoi ?

Je me ressaisis rapidement face à sa remarque.

- Peur de quoi ? De toi ? Laisse-moi rire !

Depuis l'incident avec Jake, j'ai tendance à être sur mes gardes. Il lève un sourcil mais ne dit rien, toujours son petit sourire aux lèvres. Il se retourne et se remet à fixer la vieille balançoire. Il est de profil, et sa mâchoire bien découpée attire toute mon attention. Mes yeux parcourent son visage lentement : sa mâchoire saillante, ses lèvres rose pale, son nez droit, ses pommettes hautes, ses magnifiques yeux bleus... Non mais réveille-toi ! Tu fais pitié là !

- Quinn... Pourquoi tu voulais me voir ?

- Tu savais que l'internat organise un voyage à la fin de la semaine ?

Son regard est toujours porté sur l'horizon alors que je lui demande :

- Un voyage ? Où ça ? Et jusque quand ?

- Eh, relax ma petite ! T'es pas de la police.

Il éclate de rire et je sens un fourmillement désagréable dans le ventre. C'est ça les papillons ? Parce que ça ne fait que me stresser encore plus. Son rire est juste magnifique. Mélodieux. Oh mon Dieu, je deviens fleur bleue, c'est horrible !

Il me regarde pendant quelques secondes, puis dit :

- Il doit durer une semaine, et on dormira dans une auberge à environ cent cinquante kilomètres d'ici. C'est près de la plage, donc on passera sûrement une journée là-bas. Je crois qu'il y a un zoo aussi.

- Super, on pourra voir tes frères.

Il me dévisage sans comprendre. Je soupire d'exaspération et déclare :

- Les singes.

- Très drôle, affirme-t-il en levant les yeux au ciel. Bref, on devrait aussi aller à un parc d'attraction, et faire un pic-nic je sais pas où.

- Comment tu sais ça ? Et puis, je ne sais pas si je pourrai y aller...

- J'ai mes sources.

Il fronce les sourcils, puis poursuit :

- Pourquoi tu ne pourrais pas ?

Je reste silencieuse.

- Amber. Réponds.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

- Et bien... Je ne m'amuserais pas autant si ma camarade de combat n'est pas présente.