Quinn [terminée, en réécriture]

15 : "C'est petit, c'est chiant. Comme toi."

Chapitre 15

Après notre petite après-midi sympa, j'ai eu le courage de demander à Quinn s'il voulait bien s'asseoir avec moi dans le bus. Je lui ai fait croire que Leo et Elisa devaient s'asseoir avec d'autres personnes parce que je ne veux surtout pas qu'il se fasse des idées. J'ai juste passé une bonne après-midi avec lui et la dernière fois, dans le bus, il avait été particulièrement attentif et... Presque mignon, je dirais.

Alors que moi, je me sens sans forces après cette journée mouvementée, le reste des élèves semblent être en pleine forme. Ils crient, courent, chantent, et moi j'ai mal au crâne.

- Bon, tu bouges tes grosses fesses miss ?

Je foudroie Quinn du regard. « Grosses fesses », non merci ; « miss », ça va.

- Tais-toi, le babouin. Personne ne t'a demandé ton avis sur mon aspect physique.

- Déjà, je ne suis pas un babouin, merci. Ensuite...

Je n'entends pas la suite de sa phrase, trop occupée à monter dans le bus. Brett me bouche le passage pour laisser passer Marshall, et je n'ai d'autre choix que de m'arrêter d'un coup sec.

Quinn me rentre dedans et je manque de tomber. Je le tape au torse pour me venger, mais il prend mon bras et me bloque. Je mentirais si je disais qu'être collée à lui en ce moment-même me dérange ; c'est une assez bonne place pour profiter de son parfum citronné. Il te rend cinglée. On t'a demandé ton avis, conscience ? Non.

- Eh, Brett. Tu peux dégager ?

Le concerné se décale rapidement. Malgré le fait que Brett, Marshall, Jake et Quinn fassent parti du même « groupe », j'ai l'impression que les deux derniers occupent plutôt une place de leader.

- Aller ma petite, avance.

Je ne sais pas si j'aime qu'il me donne des surnoms. Je n'en ai jamais eu, alors ça me fait bizarre. Mais j'avoue que je me sens plus proche de lui, plus... « Spéciale ».

Après s'être bagarrés pour obtenir la place de la fenêtre, nous nous asseyons. J'observe les voitures défiler pendant un moment, puis dis à Quinn :

- Ça serait pas mieux de me donner un seul surnom ?

Il semble réfléchir.

- Lequel ?

- À toi de voir. Moi j'en ai déjà un qui, je pense, t'irritera.

Je souris de toutes mes dents, puis ris. Il lève les yeux au ciel, exaspéré.

- Je vais t'appeler « petite sangsue ».

- Euh... Pardon ?

Il se contente de chercher des écouteurs dans son sac. J'ai perdu les miens à la plage... *pleurs*

- Petite sangsue ? Tu plaisantes ?

- Nope. C'est petit, c'est chiant. Comme toi.

- Mais je ne colle pas à la peau !

- Ah ça, je ne sais pas encore. Bon alors, le tien c'est quoi ?

- J'aime bien « le babouin ». Mais je pensais t'appeler « joli cœur », je trouve que ça fait disparaître toute virilité en un clin d'œil.

Bon, ça sonnait mieux dans ma tête et le plus probable, c'est qu'il se foute de moi, mais tant pis.

- Je t'accorde les deux, mais juste parce que je t'aime bien.

Je sais qu'il dit ça pour rire, sans arrière-pensée, mais... Je ne peux pas m'empêcher d'accueillir des centaines de papillons au creux de mon estomac. Encore.