ma mère.

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1. ma mère.

Les poings fermés et la mâchoire serrée, j'essaie de m'empêcher de hurler, d'exploser parce que c'est exactement ce dont je rêve de faire depuis des années. Lui hurler de me lâcher. Lui hurler qu'elle me fait chier. Lui hurler que j'en ai marre de toute cette comédie, de cette vie qu'elle nous a construite et qui ne ressemble à rien. A rien.

Elle ne cesse de me répéter que nous sommes une famille mais on est tout sauf une famille et on ne l'a jamais été. On est juste un duo bancal qui cohabite dans un même appartement luxueux qui ne se supporte plus. Je ne suis même pas sûr qu'on puisse nous qualifier de colocataires vu le temps qu'elle passe ici.

— Quinze jours. Quinze petits jours.

J'admets que cette fois, j'ai battu un véritable record en me faisant virer seulement quinze jours après la rentrée.

— Est-ce que tu te rends compte, Hugo ?

Me rendre compte de quoi ? Que je n'ai que dix-sept ans et que ma vie est une merde monumentale ? Oh oui, j'en ai pris conscience et ce, bien avant elle.

— Te faire virer de ce lycée au bout de seulement quinze jours ? Mais... C'est le cinquième en deux ans !

Sixième ! Mais je ne crois que je n'ai même plus le courage de la contredire sur des choses qu'elle devrait connaître sur moi. Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes et même la douleur que je ressens ne diminue pas la colère qui est en moi.

— Mais qu'est-ce que je vais faire de toi ?

— Ce que tu vas faire de moi ? répété-je avant de ricaner nerveusement. Mais ce que tu fais toujours ! M'engueuler, demander à ton assistante de me trouver un nouveau lycée et retourner au boulot parce qu'il n'y a que ça qui t'intéresse.

— Il n'y a pas que ça qui m'intéresse et tu le sais parfaitement, me répond-t-elle.

— C'est vrai, y'a ton nouveau mec maintenant !

Elle lève les yeux au ciel parce que je la désespère. Ça fait des mois, des années même, que je la désespère. Des années qu'elle a ce tic. Des années qu'elle a perdu patience avec moi. Et c'est réciproque. Je fais demi-tour et commence à marcher en direction de ma chambre.

— Où crois-tu aller ? Reste ici, on n'a pas fini de parler !

Je m'arrête et soupire. J'enfouis mes mains dans les poches de ma veste en jean et attends, immobile. Elle me contourne et je remarque que maintenant que ses traits sont tirés. Que ses yeux sont rouges et bouffis. Que sa lèvre a été trop martyrisée par ses dents. Que son éternel chignon strict n'est qu'un lointain souvenir.

Ma mère a perdu de sa splendeur et je dois en être la cause.

— Qu'est-ce que tu veux ? me questionne-t-elle sérieusement. Qu'est-ce que tu attends de moi ?

J'ai l'impression qu'elle est au bord des larmes et cela devrait me faire de la peine mais ce n'est pas le cas. A la place, un petit sourire suffisant se dessine sur mes lèvres. Comme si me poser cette question pouvait arranger les choses. A quoi s'attend-t-elle réellement ? A ce que je fasse une liste de cadeaux ? Ou pire à ce que je me confie à elle grâce à cette stupide question ?

Ce que je veux vraiment ? Elle ne peut pas me le donner, ni aujourd'hui, ni jamais parce qu'elle ne peut pas retourner en arrière et réparer ses erreurs. Le mal est fait.

problem child. - idy 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant