Chapitre: 5

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On a finit par commander un nouveau plat plus délicieux avec lequel on s'est tous les deux régalé, et oui monsieur a refusé de manger ses "crabes" pour moi, même si je crois que c'était plus pour se faire pardonner, ensuite on a beaucoup discuté, j'ai pu découvrir un David que je ne connaissais pas. Le David hautain, vicieux, très sérieux, calculateur, malin, mystérieux etc., a été vite remplacé par un David plus détendu, très drôle, sensible et un peu maladroit.

- Pourquoi, vous vous donnez une autre image devant les gens?  Je lui demande, curieuse.

Il arrête instantanément de manger, se crispe avant de se redresser et fixer dehors à travers la fenêtre juste à cote de notre table . Je crois que je viens de poser la question qui ne fallait pas. J'allais changer de sujet mais il me dévance en prenant la parole.

- La vie m'a appris que plus tu es gentil, plus on te marchera dessus et on essayera de profiter de toi.  Se confie-t-il, d'une voix très calme mais aussi un petit peu triste, toujours entrain de regarder dehors. J'aimerais lui demander ce qui l'a mené à penser ainsi mais je pense que ce n'est pas le moment.

- Et toi alors? Il demande cette fois-ci en me regardant.

- Et moi quoi? Je demande confuse, les sourcils froncés.

- Rhooo, pourquoi on doit toujours tout t'expliquer? Dit-il en roulant les yeux. Pourquoi tu donnes une autre image de toi aux gens.

- Et qu'elle est l'image que je donne aux gens? Je lui demande avant de boire pour la première fois mon verre d'eau.

- La fille parfaite, qui ne laisse rien ni personne l'atteindre, toujours avec un sourire au coin de ta bouche, très confiante et assurée, je peux certainement voir que ce n'est qu'une carapace Cassia. Je déteste quand les gens jouent aux psychologues avec moi, mais bon je ne peux pas lui en vouloir vu que j'ai faite la meme chose avec lui il ya a peine une minute.

- Ce n'est pas une image que je me donne, Je le suis.

- Tu es une femme très forte et independante Cassia, ce qui attire mais intimide aussi de nombreuses personnes. Mais tu restes humaine, tu as des faiblesses, des Insécurités comme tout le monde et ce sourire que tu as tout le temps, cache beaucoup de choses tout autant bonne que mauvaise.Je reformule donc ma question; pourquoi veux-tu cacher cette partie de toi au monde? Je n'aime pas me dévoiler et me confier aux autres à part avec Jay donc ça a le fait de m'énerver mais aussi de m'étonner qu'un homme comme David qui est supposé ne pas soucier  des autres que de lui même, la preuve il n'a pas remarqué une seule seconde que moi j'avais continué à le vouvoyer, alors qu'il a su voir derrière mon visage en un si peu de temps, ce que les autres n'ont jamais reussi a faire hormis Jay, bien sûr. Je ne laisse rien apparaître devant lui et souris.

- Vous savez que le premier rendez-vous ne doit pas se passer comme ça normalement?

-Oui mais c'est toi qui a commencé à jouer à ça,il répond. je me suis bien confié a toi moi, pourquoi tu ne ferais pas de même pour une fois,huh?

- Hahah... vous appelez ça, vous confiez? Vous n'avez fait  que me dire ce qui vous faites peur c'est tout. Je réponds après avoir un peu rigoler nerveusement.

- Dis-moi ce qui te fais peur toi, alors. Je suis prise dans mon propre jeu.

- Comme vous,J'ai peur qu'en montrant mes faiblesses les gens les utilisent contre moi. Je dis d'un trait. Il hoche la tête comme simple reponse.

- Comment es-tu devenu chef d'un aussi grand entreprise à un si jeune âge? Lui demandai-je pour changer de sujet. Je vois une lueur de fierté dans ses yeux après que j'aie posé cette question.

- C'était à mon pere, sa plus grande fierté après sa famille comme il aimait le dire. Me répond-t-il sa voix pleine de nostalgie. Mon père devait absolument choisir son successeur, ça jouait donc entre moi et mon cousin Caleb seulement vu que ma soeur voulait devenir mannequin . Il n'ya jamais eu de jalousie entre nous, que de la competition sauf qu'on était tous les deux "les meilleurs" au niveau des affaires, mon père a du donc prendre la décision en se basant sur nos caractères. Caleb, lui, est hyper sensible, très sociable, il est ami avec tous les employés alors que moi, c'est tout le contraire. Je ne mélange jamais le professionnel et le personnel, je ne serais jamais ami avec mes employés, chacun à sa place, j'ai peu d'amis, je veux quelque chose et bien je fonce, je suis prêt à écraser tous qui pourrait se mettre a travers de mon chemin sans aucun remord Cassia, je m'enfiche totalement des autres à part bien sûr ma famille, et c'est pour ca que mon père a donc fini par me choisir finalement et non parce que je suis juste son fils comme beaucoup peuvent le croire. Il a dit ça avec pleine de fierté même si j'ai pu aussi  discerné de la tristesse dans sa voix.

- Pourquoi vous parles de votre père au passé? 

- Il est mort, il y'a deux ans. Dit-il le regard noir. Et toi alors, comment es-tu devenue la célèbre avocate, Cassia Black? Je souris à sa question avant de répondre.

- c'est simple, j'ai eu une bourse d'études à Havard, j'ai du donc venir ici à New York il y a sept ans pour etudier le droit, et pendant que je faisais mon stage j'ai eu l'honneur de défendre Julia Bert, pour la garde de ses enfants contre son ex-mari, le célèbre Mike Miller, on a remporté le procès, ce qui m'a ouverte beaucoup de portes dans ce milieu et permise d'ouvrir mon propre cabinet et... voilà.

- Wow, c'est ce qu'on appele la chance ça. Me dit-il semblant étonné de mon parcours.

- La chance n'existe pas David tout comme le hazard, c'est juste Dieu et  mes grands efforts qui ont faits  que je sois là où je suis maintenant.

- Je n'endoute pas. me dit-il. Tu habitais dans quelle ville avant, alors?

- Je ne vivais pas aux Etats-unis avant. Je vivais chez moi dans mon pays, au Burundi.

- Attends tu n'es pas américaine? Il me demande surpris.

- Pas du tout, je suis burundaise donc africaine mais pas du tout américaine à la base. Dis-je en rigolant. C'est vrai que beaucoup de gens ont tendance à penser que je suis américaine, vu ma couleur de peau, à cause de mon accent aussi mais non c'est juste que nous les burundais on a le don d'apprendre une autre langue super vite et  pouvoir adopter n'importe quel accent facilement.

- Je ne te crois pas. J'ai toujours rêvé d'y aller un jour en plus.

- Bah c'est vrai. J'y vais tous les ans pour fêter les fêtes de Noël et de nouvel an avec ma famille.

- La chance.Raconte-moi alors comment c'est, et dis-moi un truc dans votre langue,le Kirundi, je ne sais pas moi. Me demande-t-il tout excité ce qui me fait rire.

 J'adore mon pays, je suis toujours heureuse et fière de parler de lui, ça me fait plaisir de voir Dave aussi intéressé. Tu trouveras toujours les gens entrain de sourire, à rigoler, à faire la fête, ce n'est pas du tout comme ici ou c'est chacun avec ses préoccupations,où les gens dans la rue sont tout le temps pressés entrain de courir, non au Burundi les gens s'arrêtent une seconde pour te saluer en souriant même s'il ne te connaissent pas, tu entends de la musique presque partout, les gens sont heureux et s'amusent malgrès leurs soucis, c'est vraiment un pays magnifique. On passe le reste de la soirée en discutant, moi lui racontant les meirveilles de mon pays et essayant de lui apprendre quelques mots en Kirundi ce qui est vraiment drôle quand il essaie de les répéter, et étonnamment ce n'était pas la pire soirée de ma vie.

INDÉCISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant