13. Tel un seul homme.

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« Tant qu’un homme n’a pas découvert quelque chose pour lequel il serait prêt à mourir, il n’est pas à même de vivre. »

Martin Luther King.

Roulant sur leur vélo, Dahai et Wei appréciait le vent dans leur cheveux longs. La caresse de l’air, la vitesse, les pulsions si insistantes de leurs cœurs, comme s’ils demandaient à s’échapper. Dahai – Huan courant à ses cotés – avait cette sensation d’excitation qui envahissait son ventre et l’adrénaline qui permettait au garçon de sentir le sang couler dans ses veines. L’adrénaline qu’il ressentait maintenant qu’il pédalait le plus vite possible afin d’échapper aux policiers, elle envahissait tout son corps, elle faisait battre son cœur, elle le faisait se sentir en vie, alors ne pouvant s’en empêcher, Dahai sourit à la face du vent, suivant Wei à travers les rues. Les deux garçons étaient tels deux ombres se faufilant dans une Xi’an qui se réveillait peu à peu. Bientôt, les étudiants arriveraient devant leur établissement et verraient tout ses prospectus éparpillés sur la cour de l’université. Certains prendraient avec rapidité une des feuilles avant que les policiers arrivent, d’autres les liraient puis les remettraient par terre, d’autres encore critiqueraient avec un air de dégout en appelant la police pour cet acte de rébellion puéril et dérangeant, d’autres enfin s’en ficheraient éperdument et fileraient en cours comme si rien était.

Savourant les derniers mètres de leur course folle à travers Xi’an, Dahai sur ce vélo qui filait à toute allure avait l’impression de voler, il se sentait en vie, comme ce soir sur la montagne où il avait crié à la face du monde son existence. Il voulait recommencer, il devait recommencer, car en plus de cela il ne le faisait pas seulement pour lui, mais pour sa sœur aussi, pour la venger.

Ils arrivèrent devant la maison grise, Wei descendit de son vélo gris écaillé à certains endroits, Dahai arrêta son vélo rouge, tapota la tête de Huan avec un petit sourire et tout les trois entrèrent dans la maison. Ils laissèrent leurs vélos dans l’entrée. Entendant des voix venant de la salle commune, ils avancèrent jusqu’au bout du couloir et Wei ouvrit la porte à droite.

Shùai faisait les cents pas, il discutait des autres missions prévues avec Nuo. Dahai remarqua ses sourcils froncés et l’air préoccupé qu’il arborait. Ne voulant pas trop s’imposer, le garçon resta silencieux attendant qu’on les remarque. Mais Wei ne l’entendait pas de cette oreille, c’est pourquoi pour annoncer leur présence aux adultes qui ne les avaient toujours pas remarqués, il se racla la gorge. A ce son, Nuo et Shùai se retournèrent en même temps pour faire face aux deux jeunes garçons qui apparemment étaient les premiers à revenir. Il faut dire que leur mission n’était pas trop dure, pensa Shùai. Mais pour une première mission, c’était plutôt encourageant. L’homme les regarda avec son regard déstabilisant et hocha de la tête. Nuo se leva et dit :

« -Eh bien vous êtes les premiers à rentrés. Alors comment était-ce ? »

A sa question, Dahai ne put réprimer un sourire qui vint illuminer tout son visage, mais il laissa la parole à Wei qui s’empressa de raconter leur aventure avec une excitation presque infantile dans sa voix, des étoiles illuminant ses yeux. Le voyant ainsi, Nuo esquissa l’ombre d’un sourire à la vue de son petit protégé qui venait pour la première fois de réaliser une mission sans elle, et avec brio de surcroit.

« - Bien. Vous vous êtes bien débrouillés. » dit Nuo lorsque Wei eut finit de raconter leur périple. Puis, Shùai ajouta :

« -Vous pouvez aller vous reposer une heure ou deux. Ensuite redescendez vous aiderez aux taches dans la maison. » ajouta Shùai.

Après avoir dormit quelques heures dans sa chambre en compagnie de Huan, Dahai était redescendu afin d’aider Wei et quelques autres qui étaient arrivés entre temps. Ils préparèrent le diner, rangèrent la maison. Tandis qu’il nettoyait la table de la salle commune, Dahai avait commencé à discuter avec le garçon aux yeux bleus et au visage chaleureux qui était assit aux cotés de la fille qui l’avait critiqué la veille. Ils se prirent à discuter de tout et de rien. Dahai apprit qu’il s’appelait Ru et que la fille désagréable était sa sœur jumelle. Contrairement à elle, Ru était un garçon plutôt agréable qui ne jugea pas Dahai et qui, au contraire, était enclin à se lié d’amitié avec le garçon.

L'enfant de la liberté.Where stories live. Discover now