Chapitre 13

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Bon, récapitulons : Darina ne m'a pas calculé de la journée, Darryl n'a pas cessé de me jeter des petits coup d'œil en coin, j'ai eu une note pourrie en sciences et j'ai perdu mes clés de scooter.

Génial. Heureusement qu'on est en vacances ce soir, je n'ose pas imaginer ce qu'aurai été la suite. Le seul point positif, c'est que j'ai rendu l'exposé au professeur d'Histoire, et là, je suis sûr d'avoir une bonne note.


Je sors mon portable et appelle ma mère. C'est elle qui a le double de mes clés de scooter, tout comme celles de l'appartement, car elle se doutait que j'allai finir par les perdre un jour. Heureusement, elle décroche vite, et m'assure qu'elle sera là dans un quart d'heure.

Comme mon téléphone ne va bientôt plus avoir de batterie, je le coupe, m'assoie par terre et observe les alentours. Le lycée est au bord d'une grande rue bordée de magasins de vêtements ou de décoration, de fleuristes, de supérettes...

Je décrypte chaque nom de magasins pour tenter de deviner d'où il provient. je suis si absorbé par mon jeu que je ne remarque même pas ma mère qui arrive, si bien que je sursaute lorsqu'elle klaxonne. Je me lève précipitamment et accours vers elle.

- Tu vois que j'avais raison de garder le double des clés à la maison !

- Oui maman, merci ! Tu me sauves la vie.

J'attrape le trousseau, lui fais un bisou sur la joue et me dirige vers mon scooter. Je mets mon sac sur mon dos et démarre. Je conduis jusqu'à l'appartement et me gare dans le local qui sert de garage. Quand je monte enfin, je m'écroule sur mon lit et regarde l'heure.

Bordel de merde. Il est dix-neuf heure et j'avais dis à Darryl que je l'attendrai à la salle pour dix-huit heure quarante-cinq. Je m'empresse de prendre mon téléphone pour l'appeller. Il décroche aussitôt.

- Mais bordel qu'est-ce que tu fous ?! Je t'attend depuis un quart d'heure !

Je lui résume la situation et ajoute :

- Je suis là dans dix minutes, laisse-moi juste le temps d'aller au toilettes et de me changer.

- Ok, soupire-t-il, vaincu. Mais tu recommence pas ça, hein ! Appelle-moi pour me prévenir que je poireaute pas comme un con.

- Promis. J'arrive.

Je raccroche et file aux toilettes pour libérer ma vessie. Puis je me déshabille et cherche mes vêtements de sport parmi le tas qui s'accumule sur le fauteuil. Quand je les trouve enfin, sous la semaine de linge sale, je les enfile en vitesse et cours au garage reprendre mon scooter. Je conduis vite et grille la priorité à pas mal de personnes, sans aucun scrupule. Je me gare sur le parking et pique un sprint jusqu'à la porte.

- C'est pas trop tôt !

Je me tourne vers Darryl, assis par terre à l'accueil. Il se lève et se dirige vers les machines. Je le suis et on s'installe tout les deux à côté, comme d'habitude.

Ça faisait un mois que je n'étais pas venu ici et je dois dire que ça m'avais manqué. Parce que faire des exercices sur le sol, c'est clairement pas pareil. Je commence déjà à transpirer et je sens mes muscles travailler. Je jette un coup d'oeil à Darryl. Il est dans le même état que moi. Petit à petit, mes tracas s'en vont, mon esprit se libère pour se concentrer uniquement sur l'effort physique.

Quand on change de machines au bout de vingt minutes, je me sens déjà bien mieux, et Darina n'est plus qu'un mauvais souvenir dans le brouillard de ma mémoire, qui ne ressortira que lorsque je n'aurai plus rien à faire pour m'occuper.

On ne sort qu'à vingt heure trente, quand la salle de sport ferme, et on rentre tranquillement tout les deux à l'appartement. Malgré mes muscles encore tendus et douloureux, je me sens léger et apaisé, comme si on m'avait enlevé un poids des épaules, ce qui est stupide en y repensant car je n'ai fait que du sport.

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Le lendemain matin, je traîne un moment au lit, pour profiter de mon premier jour de vacances. Quand je décide enfin de me lever et que je me redresse, mes muscles me rappellent douloureusement le sport de la veille. Mes bras sont en feu, presque autant que mes cuisses et mes abdominaux.

- Putain, je gémis.

Darryl passe une tête par la porte et me sourit.

- Bienvenue dans mon monde, grimaça-t-il.

- Toi aussi ?

- Tellement. Comme je préfère aller à la salle avec toi, ça faisait longtemps que j'en avais pas fait non plus, avoue-t-il.

Je souris. Ça me fais plaisir qu'il me dise ça, même si ce n'est rien et que je le savais déjà.
- T'as mangé ?

Il secoue la tête et ouvre complètement la porte pour que je puisse sortir.

- Je t'attendais.

J'hoche la tête et le suis dans la cuisine. Il a déjà sorti les bols et les céréales sur la table. On s'assoie tout les deux a nos places respectives

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

Je hausse les épaules. Je n'y ai pas vraiment réfléchi.

- Je sais pas. Pour l'instant je mange, et quand j'aurai fini peut-être que je glanderai toute la journée ici.

Il esquisse un sourire et secoue la tête d'un air désespéré.

- Je ne parlai pas de ce que tu allais faire aujourd'hui, mais ce que tu vas faire sur le long terme pour récupérer Darina.

- Qui te dit que j'ai envie de la récupérer ?

Il baisse légèrement la tête et me jette un regard entendu.

- Bien sûr que j'en ai envie... c'est elle qui ne veut pas. Enfin, je sais pas vraiment ce qu'elle veut, mais elle m'a clairement fait comprendre qu'elle ne voulait pas sortir avec moi, ou au moins essayer.

- Entre ce que disent les filles et ce qu'elles font, il y a un peu de différence.

Je lui rend son regard d'un air blasé et enfourne une cuillère de céréales dans ma bouche. Je les mâche lentement, espérant continuer de prendre mon petit-déjeuner tranquillement.

- Nan mais sans déconner, Darius, il faut que tu la récupère.

- Pourquoi la "récupérer" ? Je ne l'ai jamais eu. Et ne parles pas comme ça, ce n'est pas un objet.

- Dans ce cas, il faut carrément que tu la conquère. Si tu veux, je peux t'aider, et je suis sûr que Layla s'en ferai un plaisir aussi.

La MystérieuseWhere stories live. Discover now