Prologue

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En préparant sa malle pour son retour à l'Institut, Ophelia repensait à la simplicité de ces deux mois d'été. Il avait été doux de traîner autour de la rivière avec Marc et Julie, de retrouver ses amis de toujours après l'année scolaire stressante qu'elle avait vécu.

Elle était pourtant contente de retourner à l'Institut et de renouer avec ses pouvoirs. Une dernière année d'études et elle pourrait enfin les exploiter à sa guise. Malgré tout, cette perspective ne l'enchantait guère. Cela signifierait l'éloignement de ces amis qui ne connaissaient rien de sa condition d'enchanteresse. Pour eux, elle n'était qu'Ophelia d'Orléans, princesse, héritière du trône de France, ce qui n'était déjà pas négligeable.

Si Marc de Verreuil et Julie de Pantois étaient ses plus proches amis, ils ne pouvaient se douter que ce pensionnat privé où Ophelia passait sa scolarité était en réalité un institut fermé réservé aux seuls enchanteurs. L'Institut Morgane, du nom de la fée, pas si légendaire, qui mena le roi Arthur sur l'île d'Avalon. C'était d'ailleurs précisément sur Avalon que se situait l'Institut.

Cet été avait et chargé, animé par les débuts d'Ophelia dans le monde de l'aristocratie française. Un tel évènement n'avait plus eu lieu depuis plusieurs générations, les héritiers de France ayant été des hommes depuis les années 30. Son bal de débutante avait attiré beaucoup de monde et notamment son principal rival de l'institut, Igor Dmitar. Elle ne s'était pas préparée à voir quelqu'un de l'institut lors de cette soirée et avait eu un peu de mal à garder le contrôle de ses pouvoirs pendant les premières minutes. Igor était parti en lui ayant à peine adressé la parole, aucun incident n'était à déplorer et son secret n'était pas éventé. Merci le serment d'entrée à l'Institut qui protégeait toute divulgation des statuts d'enchanteurs de chacun. Son inquiétude maintenant était qu'il ne vende pas la mèche de son statut royal à l'institut.

Ophelia avait tout fait, depuis sa première année, pour garder ce secret et mener une vie normale d'enchanteresse. Il fallait que ça continue encore un an. Ses amies de l'institut ne lui pardonneraient jamais d'avoir gardé un secret aussi gros. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était pouvoir encore profiter de ce relatif anonymat que lui procurait son silence à l'Institut. Ses gènes d'enchanteresse lui avait permis de se créer une parenthèse dans sa vie d'héritière et ses six années de pensionnat s'étaient déroulées dans tranquillement, sans que ses futures responsabilités ne viennent interférer ni dans ses études, ni dans ses amitiés.

Une fois sa malle fermée, Ophelia descendit dire au revoir à ses parents avant de prendre le canal de transport féerique qui l'emmènerait sur l'île d'Avalon, faire face à ce que lui réservait cette nouvelle année.

Héritière enchanteresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant