Ma chère Mamie,
J'espère que tu vas bien.
Que tu dors paisiblement.
Que tu me vois de tout là haut.
Moi, je te vois de tout en bas.
Je ne pense pas réellement qu'il y ai un paradis. Je ne crois pas vraiment non plus qu'il y a une vie après la mort. Que l'on ai une ou plusieurs vie, on devrait profiter de chaque seconde de vie.
Ce n'est pas parce que l'on en a deux ou neufs que l'on peut renier une en se disant que l'on se reposera dans l'autre.
Et puis, enfin Mamie cette idée n'est pas un peu ridicule ?Alors la nuit, je sors.
Et je te regarde. J'imagine que tu es une étoile. De toute façon, tu as toujours été étincelante.
La prof de physique a dit que la matière ne disparaissait jamais, elle se transforme et se conserve.
Alors je me convins que ce n'est pas une idée si bête, finalement.
Je commence peut-être a comprendre pourquoi c'est un soulagement que l'on a une vie après la mort.
Peut-être que les gens ont moins peur, d'être seul et qu'ils sont soulagées de retouver leur être cher après les avoir perdus.
Je ne sais pas.
Je ne sais pas grand chose.
Sur ce sujet.
Mais j'aime ne pas savoir. Comme ça je ne m'inquiète pas, c'est mieux je trouve, de ne jamais savoir ce qui va se passer.
Enfin, c'est ma pensée.
Tu sais, je crois que tu manques beaucoup trop à Papi.
Il fait mine d'aller bien, de faire le papi responsable qui est content de pouvoir voir sa petite fille.
Mais, je suis sûre que le soir, il se retrouve embêté.
Bien plus que embêté.
Il doit être assis dans un fauteuil devant la télé, a côté du tien, vide.
Se coucher dans le lit de son mariage mais ne pas trouver sa femme.
Un lit deux fois trop grand pour lui, maintenant.
Les draps doivent encore sentir l'odeur de ta dernière machine. Peut-être doit-il y avoir encore ton parfum sur ton oreiller.
Ses mains et ses pieds doivent se sentir seuls, oubliés.
Mon Papi.
Passer les trois quarts de sa vie avec quelqu'un que tu aimes et voir cette personne partir du jour au lendemain. Un coup de vent, froid.
La présence chaude et paisible qui rendait chaque jour plus tendre, plus agréable. Comme une évidence.
L'absence est comme un hurlement de la maison entière, des meubles en poussières, des casseroles usées, des roses desséchés, des rideaux jaunis, des tableaux grisonnants.
Tout pour se rappeler qu'il manque quelqu'un.Je suis désolée ma petite Mamie, ce n'est pas vraiment de bonnes nouvelles que je t'apporte.
Mais je voulais quand même que tu saches que tu nous manques.
Tu nous manques. A tous.Yellow.
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Yellow
Teen FictionDepuis aussi longtemps que sa main sait tenir un crayon, une ado, adore écrire. Elle écrit des lettres dans son précieux cahier, chaque jour, qui n'ont aucun destinataire mais qu'elle signe par son pseudo habituel, Yellow. Un jour comme un autre, lo...