- 2.2 - Quête (version explicite)

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*** Contenu sexuel explicite ***

Je déambule dans les locaux de la PJ avec un sourire vainqueur. Le proc' comme le commissaire sont convaincus que je leur faisais une faveur en acceptant de me libérer de la brigade financière. Peu l'aurait fait, je le concède. Le prestige, le traitement, l'impression d'être au-dessus des autres bridages. En acceptant d'être le numéro 2 de la PJ sans en avoir les tracasseries administratives, je venais à la fois de me libérer du poids des gradés et, surtout, des guerres de brigades. Peu de mes anciens collègues sont encore là, je n'en ai croisé aucun, c'est exact. Mais la menace planait, la procureure l'a rappelé. En croyant me demander l'impossible, ma hiérarchie m'a libéré. Je savais que cette journée serait bonne. Je le pressens le matin en étirant mes muscles endoloris par le mauvais matelas de l'hôtel.

Je déambule dans les locaux de la PJ avec un sourire satisfait. Je viens de me rapprocher de Samuel encore plus vite que prévu. Sa mine réjouie à l'annonce de ma décision me confirme que son intérêt d'hier pour la brigade financière ne tenait pas exactement aux affaires qu'elle traitait. Je n'arrive pas à refreiner mon sourire. En un jour ce gars a retourné mes entrailles, comme pour cacher tout ce qui a pu me blesser ici.

A force de déambuler, je me rends à l'évidence. Mon bureau n'est ni à la brigade financière, ni même au dernier étage. Je viens tout juste d'accepter, et visiblement personne n'avait misé sur mon accord. Je vais devoir commencer à butiner chez mes collègues. Même si je suis désormais leur chef, ils seront toujours mes collègues. Du moins, ceux que je ne connais pas. Pour les autres, ce sera Commandant et vouvoiement. Paradoxal mais efficace pour leur montrer que je n'ai rien oublié de leurs menaces et de leurs attaques.

Il est temps pour moi de retrouver la trace du couple de ce matin. Or, qui appartient à la brigade de répression de la délinquance aux personnes, et pourra ainsi avoir accès aux fichiers centraux ? Le Lieutenant Vaughan bien sûr. Première enquête pour lui, et pour moi aussi. Je redescends quatre à quatre les marches de l'escalier pour atteindre son étage, et le retrouver à son bureau, en train d'échanger avec des collègues.

Un « Bonjour Commandant ! » est lancé sur ma droite. Je me tourne, et en quelques secondes c'est toute la brigade qui est aux gardes à vous. Du gardien de la paix au capitaine, du brigadier au lieutenant, je les vois tous, devant moi, droits, à me regarder dans les yeux. Je ne cache pas mon plaisir, comme une revanche sur tous ces cons qui ont été mes supérieurs. Je ne serai pas de ceux-là. Se venger sur ses propres subordonnées est une preuve ultime de faiblesse. Je veux les faire grandir, les sentir fiers d'œuvrer ensemble.

« Repos ! Merci d'un tel accueil. Les nouvelles vont vite.

- Le Lieutenant Vaughan nous a informés, mon Commandant, m'explique un quarantenaire.

- J'ai pris cette permission, Commandant. J'espère ne pas vous avoir contrarié, me lance Samuel, le regard flou.

- Au contraire Samuel, je te remercie. Je te rappelle d'ailleurs que nous nous tutoyons. C'est d'ailleurs valable pour vous tous.

- Ce sera difficile, confie un jeune gardien de la paix, visiblement impressionné.

- Bien sûr que ce le sera. En vous demandant de me tutoyer, je vous montre la plus grande marque de confiance. Chacun d'entre vous est désormais responsable face à cette confiance offerte. Ne me décevez pas, sinon vous serez assurés de ne plus jamais travailler sous mes ordres. »

Je sens la brigade au grand complet se retenir d'hurler un « oui, chef » d'approbation. C'est Samuel, sans surprise, qui vient vers moi le premier :

« Tu es venu pour une raison spécifique peut-être, Julien ? avec un grand sourire.

Hommes de Loi (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant