Le garçon qui voulait une amie

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Je travaillais seule avec une autre fille très sympathique. Elle est plus vielle que moi, dans la vingtaine. La journée était tranquille, il n'y avait pas trop de clients.

Alors que nous roulons des cornets (on mets des serviettes de papier autour), un garçon assez grand fait son entrée dasns la crèmerie. Il se commande un gelato, et pendant que l'autre fille lui prépare, étant responsable de caisse, je le fait payer. Alors que sa facture est réglée, il nous demande dans un beau français avec un léger accent anglais:

« Excusez-moi, je me demandais si vous aviez des endroits à visiter à me conseiller? Parce que à 18 ans en voyage avec ses parents, c'est un peu plate...»

Et nous répondons à sa question, en engageant la conversation. Il se trouve qu'il est américain mais que sa mère est québécoise et qu'il sont donc en voyage dans la ville natale de sa génitrice, et qu'il a appris le français grâce à elle.

Après 5 à 10 minutes de discussion, il s'en va, et nous retournons à notre roulage de cornet.

Plus tard, dans la soirée, je m'occupe de la fermeture de la boutique, parce que la fille qui était avec moi plus tôt recevait sa formation pour la fermeture du côté de la crèmerie par un garçon qui étais arrivé à peine une heure après le départ du garçon.

Vous me suivez toujours? Bien!

Alors que je suis dehors, dans le noir, à ramasser les chandails et les pancartes accrochés un peu partout, devinez qui s'approche de moi?

Eh oui, le garçon de 18 ans en voyage avec ses parents, bravo à toi, tu viens de gagner... absolument rien du tout, vraiment, c'était évident!

« Excusez-moi, est-ce que c'est vous qui m'avez servis tout à l'heure? »

Et oui, en me vouvoyant! Et, pour préciser, j'ai un chignon tout défait sous un filet dégueulasse, j'ai un tablier tout taché de crème glacée, je pues, et je suis toute rouge parce que j'ai un bon nombre de choses lourdes dans les bras. Malgré tout, je répond:

« Oui, c'est moi? »

« Je me demandais si vous vouliez aller prendre un café avec moi...? »

Ok, ok, stop! C'est sérieux?

De un, je suis crevée, de deux, je rentres chez moi, de trois, qu'y a-t-il d'ouvert à cette heure là? Et de quatre, euhmmm..... Je ne te connais pas?!

Mais je décline poliment:

« Ah....je suis désolée, mais non, je ne peux pas... dès que j'ai finit la fermeture, je dois rentrer chez moi... désolée »

« Ah, c'est correct, passez une bonne soirée . »

Et il s'éloigne. Je rentre dans la boutique, pressée d'en finir, et vais tout raconter à la fille de l'autre côté. Elle se met à rire et elle blague un peu, avant que je ne retourne du côté de la boutique pour passer la mop (la serpillière).
Alors que je m'éloigne, j'entend le gars lui demander ce que je lui ai dit et elle lui raconter toute l'histoire. Je souris, en riant presque de la situation et en nettoyant la boutique.

Quand je reviens du côté de la crèmerie pour ramasser mes effets, le garçon est en train de compter l'argent de la caisse. Il s'adresse à moi:

« Alors finalement tu iras pas prendre un café avec lui? »

Je ris aussi.

« Nah... »

« Quoi, c'est pas ton genre? »

« Non, tu vois, mon genre, c'est plus les garçons que je connais. »

Il se met à rire, et c'est dans la bonne humeur que nous terminons cette journée bien remplie!

Moi & la Crème GlacéeWhere stories live. Discover now