— On a... on avait bu tous les deux.

La blonde finit par sortir sans que je ne dise quelque chose. Merde.

Je me laisse retomber sur l'oreiller.

Je ne sais même pas à qui est cette chambre, mais en tout cas, il faudra qu'elle change ses draps.

***

Je suis stressé comme pas possible. Je n'ai pas reparlé à Soléa depuis notre réveil post « beuverie et plus » et ça me fou un peu la pression, je dois avouer.

On travaille tous les deux ce soir et j'imagine déjà la gêne et les tensions qui vont exister. Ça va être un calvaire. Pourtant, dans mon fort intérieur, une toute petite partie de ma tête est impatiente à l'idée de la revoir.

Elle est en retard. De deux minutes, oui, mais de deux minutes quand même. Et moi, je suis une boule de nerfs ambulante.

Je trépigne d'impatience à l'idée de la voir, et je crois que William, un habitué, le remarque. Il a une bonne soixantaine d'année, et il a la sagesse marquée sur son visage.

— Eh bien, mon petit. Tu m'as l'air bien préoccupé.

Je me frotte le front puis tends deux bières à un petit couple. Je finis par me retourner à nouveau vers William et lâche un petit sourire nerveux :

— Je crois que j'ai fait une belle erreur, et je ne sais même pas si je la regrette. C'est grave ?

— Eh bien, ça dépend. Elle est jolie ?

J'écarquille les yeux tout en sentant mes joues chauffer légèrement. Il hausse les épaules en me faisant un clin d'œil, puis il boit une gorgée de son café :

— Si elle est belle, c'est pardonnable.

— Qu'est-ce qui est pardonnable ?

Nous sursautons tous les deux, et je lève les yeux vers... ma jolie blonde. Et j'ai envie de me cacher sous une table.

— Ah, Soléa chérie.

William lui tapote le bras et lui sourit :

— Comment vas-tu ? Hier Hailey m'a dit que tu étais sortie ?

Elle grogne, puis me jette un bref coup d'œil.

— Je suis content pour toi ma petite, après tout ce qui t'es...

Je fronce les sourcils en voyant Soléa s'agiter. Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?

— Oui, je sais, merci Will, soupire-t-elle.

Elle lui tapote l'épaule à son tour et finit par s'enfuir en direction des vestiaires. Je la suis du regard, jusqu'à ce que la voix rocailleuse du client ne me surprenne :

— Oh non.

Je détourne le regard :

— Quoi ?

— Ne me dis pas que ton erreur a un rapport avec Soléa ?

Oui.

— Non. Non. Pourquoi ?

— Parce que même si je t'aime bien, je...

— Salut William.

Je relève la tête face à cette voix.

Tête de gland.

Mais qu'est-ce qu'il fou ici lui ?

Je sens une présence à côté de moi, et je me demande si je vais pouvoir me retenir de l'embrasser. Parce que je sens dans toutes les parcelles de mon corps, des milliers d'étincelles. Je la sens elle, et je la veux plus proche de moi.

C'était un jour d'été IIWhere stories live. Discover now