Chapitre 18

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Soléa

« Rentre avec moi à Paris. »

Non. Je ne pouvais pas. Son regard chocolat m'avait transpercé de part en part. Mais j'avais juste eu envie de fuir, encore. De le laisser seul. C'est ce qu'on faisait de mieux entre nous, fuir quand la situation devenait trop compliquée pour nos sentiments.

Il avait l'air si perdu, si désespéré quand il m'a posé cette question. J'avais envie de pleurer face à sa déclaration. Je savais que c'était sans doute la dernière chance qu'on avait tous les deux, la dernière occasion de tout réparer entre nous. D'avoir de réelles explications.

« Rentre avec moi à Paris. »

Oui. Je n'ai pas réfléchi plus longtemps. Je devais partir avec lui. Je devais faire ça pour nous. Parce que je savais que c'était notre dernière chance. Et je ne pouvais pas nous laisser comme ça. On avait tant de choses à régler.

Oui. C'est finalement ce que je lui ai répondu.

Et désormais, j'ai juste envie de pleurer. Mince, mais qu'est-ce qu'il m'a pris ?

Je suis là, dans cet avion en direction de la France, Nathan à mes côtés, et je rêve de faire demi-tour.

Quand j'ai dit à Sam que je prenais des vacances, je pensais sincèrement qu'il allait me détester, qu'il allait mal prendre le fait que je le lâche comme ça. Mais ça a été tout le contraire, je n'avais pratiquement jamais manqué un jour de travail depuis que je bossais pour lui, et il m'avait donc encouragé à prendre des vacances. Et d'en profiter.

Je ne sais pas si je peux appeler ça des vacances, non, j'ai plus l'impression d'aller sur un peloton d'exécution.

Régler nos problèmes. C'est ça qu'on va faire. Régler tous nos différents.

Le souci, c'est que ça risque d'être compliqué.

« Je viens si tu acceptes de parler avec Connor. »

Je ne peux pas arriver à me regarder dans le miroir en sachant que c'est moi qui suis la cause de leur dispute. Et qu'ils n'arrivent pas à rester dans la même pièce sans s'en envoyer plein la gueule.

Et moi... je dois m'expliquer avec Aria. Et Elyan. Et tous ceux que j'ai laissés sans explications.

Alors j'en étais là.

Avant de partir, j'avais parlé avec ma grand-mère, longtemps. J'avais si peur de sa réaction. Je ne savais pas quoi faire si elle n'acceptait pas Nathan. J'avais peur qu'elle me dise qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle ne voulait pas le voir.

Je n'aurais pas pu. Ma grand-mère, c'était toute ma vie, ma seule famille.

Mais... Nathan, c'était Nathan. Et bon Dieu, aurais-je pu arrêter de voir ma grand-mère pour lui ?

Heureusement, rien ne s'est passé comme ça. Quand je lui ai dit que Nathan était revenu, elle m'a dit avec son petit sourire « Je le savais ». Je l'avais fixé sans rien dire. Comment ça ? Elle avait eu son petit sourire bien à elle, celui qui voulait dire « Je suis ta grand-mère, je sais tout ». Mais elle m'avait juste répondu qu'elle l'avait vu devant la maison. Et elle ne m'avait rien dit d'autre. Elle se contentait de me sourire, et d'acquiescer quand je lui disais que j'avais besoin d'aller avec lui, que je devais essayer une dernière fois. Même si son père avait brisé notre famille.

Nathan n'était en rien responsable de notre malheur. Ma rencontre avec lui, c'était seulement le fruit du hasard, la faute à pas de chance, mais aussi peut-être ce qui pouvait nous réparer tous les deux.

C'était un jour d'été IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant