Valse Mélancolique

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La tristesse qui s'installe dans mon esprit est une gangrène. Elle profite de mes faiblesses pour prendre possession de ma raison, me laissant vide, en colère.
Depuis hier les larmes ne tarissent pas, mon corps entier secoué de sanglots me fait mal. Ce n'est pas une douleur physique comme un bleu ou une coupure, mais cette douleur là est pire, car sentimentale. C'est l'espoir pourrisant de mes pauvres rêves qui s'enfilochent et s'évanouissent. Non, pas des rêves, je n'ai jamais rêvé car je savais la cause perdue d'avance. C'est, sans aucun doute, cette fatalité inévitable de l'échec qui me ronge. Pour chaque pensée agréable que je puis avoir, deux autres giflent violemment l'espérance naïve qui me tient le cœur. Et ce dernier se tord, se contracte, essaye de s'échapper mais cette situation n'a pas d'issue, je le sais que trop bien.
J'ai l'impression d'être prisonnière de mon corps, d'hurler sans que personne ne m'entende. Sensation pénible de son invisibilité.
Mes crises de larmes deviennent moins présentent avec le temps, mais leur violence s'accroît. C'est comme se débattre dans un endroit clos où l'air viendrait à manquer. Se battre pour une cause perdue est destructeur, j'en fais les frais chaque jour de cette putain de vie, mais comme si je ne comprenais pas la leçon je recommence. Encore, et encore. Mon existence a la saveur amère d'une valse mélancolique.

Etoiles FilantesWhere stories live. Discover now