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Il arrive un moment dans sa vie où l'on se pose des questions. Que ce soit à 18 ans ou à 40 ans, il arrive, et il faut faire face à ce qui nous porte depuis des années, s'arrêter de tourner pour relever la tête et regarder le ciel. Que dire ? Sinon que ma vie suit un cours bien différent de ce que j'avais prévu. Je suis jeune, certes, mais déjà j'ai l'impression que mon existence se liquifie et coule entre mes mains. Comment expliquer ce sentiment d'impuissance face aux événements et aux chemins divergents, aux drôles de façades qui ornent le dédale de mon destin ?
J'adore sentir le vent dans mes cheveux, le soleil sur ma peau effleurant mes vêtements. La pluie sur mon visage tourné vers le ciel grondant, le tonnerre au loin, les nuages galopant. Courir dans la plaine, sentir sous mes pieds nus la terre humide, passer ma main dans les hautes herbes, respirer le printemps, grimper le flanc d'une montagne pour seule vision l'horizon se levant.
Mais,
mes pensées vagabondent dans la plaine de mon ennui. Je laisse mon indifférence souffler comme un vent violent. Je ne souhaite plus, je ne veux plus, que vais-je faire ? Les lumières s'échappent, disparaissent sans laisser de traces. Notes de piano perdues, rebondissant dans le silence de mon angoisse, flot heurté d'espoirs avortés. Je laisse la mélodie de mon cœur parsemer mon désespoir de fleurs.
