Il sauta et attrapa la balle à pleines mains, laissant les lames s'enfoncer dans ses paumes. Après une roulade avant, il se releva avec difficultés en grimaçant. Il arracha les lames de ses paumes avec une telle violence que des gerbes de sang éclaboussèrent son visage décomposé d'inquiétude.

— C'est pas vrai, ça continue, marmonna-t-il.

— Qu'est-ce qui continue ? demanda une fille dont la voix était nouée par l'angoisse.

James laissa l'arme choir au sol et se reprit. Il observa ses mains ensanglantées et afficha une grimace que je devinais comme étant un sourire.

— Les blessures, répondit James. Heureusement, elles ne sont que superficielles, ce qui n'empêche pas que Ric va me tuer.

Je n'étais pas convaincue par la réponse de James, le « ça continue », signifiait autre chose. Mais je gardai mes doutes pour moi, valait mieux ne pas inquiéter James davantage.
Je remarquai cependant que certains élèves qui se trouvaient près de Derek, s'étaient écartés.

C'est là que je compris. James faisait référence aux accidents qui s'étaient produits : le binôme Alexis-Louna, l'agression de Louna et la sienne, les sous-entendus avec la prophetia, Ric et Alexis avaient dû le prévenir, et maintenant cet incident.

Ça faisait beaucoup de catastrophes en 2 jours. Et si certains élèves s'étaient écartés de Derek, c'est parce qu'il avait presque toujours un lien direct avec les événements.

— Monsieur ?

— Quoi ?

— C'est quoi ce truc ?

James soupira fortement et regarda l'heure.

— Ça fait plus de cent ans qu'on n'a pas revu ces armes. Elles étaient utilisées par les Citadellis lors de la première guerre des sangs-mêlés. Les lames étaient en argent, et visiblement le sont toujours, puis recouvertes de poison. Ça a fait de vrais ravages dans les rangs des Altéras ce truc, expliqua-t-il.

— Mais est-ce qu'il y a du poison sur celle-ci ? questionna une fille d'une voix hystérique.

— Non, je serais déjà mort sinon. Enfin à ce rythme, je vais me vider de mon sang, plaisanta le jeune Altéra.

Pour des femmes, les Citadellis avaient des idées bien cruelles. James essaya d'essuyer le sang de ses mains sur son t-shirt noir moulant, mais rien à faire, le sang continuait à couler. James soupira brusquement.

— Bon, on va arrêter le cours là. Il reste une heure à tuer. Je vais voir le boss et régler cette histoire. Vous, vous pouvez retourner dans vos chambres. Rendez-vous à midi tapant au réfectoire.

James ramassa l'arme qui trainait à ses pieds et sortit. J'étais en état de choc, on dénombrait pas moins de trois agressions en deux jours. Y en aurait-il d'autres ?

Il fallait qu'on trouve des infos sur cette prophetia, j'avais le pressentiment que tout tournait autour de ça. Sur le chemin qui menait à notre chambre, nous croisâmes un groupe de filles qui gloussaient.

— Comment t'as réussi à l'avoir ?

— Je suis allée au kiosque en utilisant la clé d'or.

La jeune adolescente agita un magazine de mode sous le nez de ses amies. Et devinez qui était en couverture ?

— Hiiii, le nouveau parfum pour homme de Burberry est sorti ! Il est juste trop beau !

— Ce n'est pas le parfum qui est trop beau, c'est leur mannequin ! Il est juste parfait ! J'aimerais trop le voir en vrai !

Arbor VitaeWhere stories live. Discover now