Lorsqu'ils comprirent, Timothy devait juste une dernière fois récurer tout le circuit de tuyau pour un résultat impeccable. Alors, sous mes yeux ébahis, son corps s'est dissous en un nuage de fumée aux couleurs de ses vêtements abimés. Rien n'était reconnaissable à l'ancien Timothy. Il n'avait de yeux, de cheveux, de bouche, juste un nuage qui se soulevait dans l'air. Je l'admirais, totalement fan. Comme avalé par un aspirateur, il a plongé la tête la première dans le tuyau que tenait fermement Maxime dans ma main, si on pouvait imaginer que c'était sa tête. Le tuyau trembla violemment.

—POURQUOI LES TUYAUX TREMBLENT ?

Hurla la voix de Léa depuis une autre pièce de la maison. Je croisa le regard de Max, qui, lui, avait l'air totalement confiant, il faisait mine de chanter, mimant l'impatiente. J'éclata de rire comme chaque enfant de ce monde l'aurait fait. Une nouvelle fois, le tuyau s'activa. Comme si le tuyau venait de vomir, un Timothy sous forme liquide s'étala parterre. Je leva précipitamment les pieds pour pas me prendre du Timothy sur les pieds. La forme de son corps se dessina sur les carreaux de la salle de bain et dans un bon Timothy reprit de l'épaisseur, plein de saleté.

—C'EST DÉGUEU ! POURQUOI JE T'AI ÉCOUTÉ CAMPBELL !

Hurla-t-il en sautant sur place et en agitant les bras pour enlever les saletés dégoulinante sur son pull. Je tomba lourdement sur le dos dans le fond de la baignoire. Je vit quelques choses gluantes et vertes voler et s'écraser sur le mur bordant la baignoire. Je n'arrêtais pas de rire. Une vague de chaleur traversa mon corps lorsque le fou rire s'atténua, j'avais mal au ventre mais ça n'avait rien de désagréable. Je penses que c'est l'une des seules douleurs que l'on adore avoir : la crampe à l'estomac après un bon fou rire.

Lorsque le déferlement de chose nauséabonde se calma et que je n'entendais pas de juron de la part de Timothy, je pris le risque de jeter un coup d'oeil au dessus de la baignoire. Une trace sur le sol indiqua que Timothy s'était échappé en courant hors de la pièce. Maxime avait toujours la tête plongé sous le lavabo, quelque cliquetis indiquait qu'il trifouillait les tuyau une ultime fois.

—Il est partie se jeter dans la rivière. M'informa Max sans même que je pose la question.

—Mmmm... D'accord. Mais c'est quoi une rivière ? Il soupira, vraiment au bout du rouleau.

—C'est un petit chemin où de l'eau fraiche coule en permanence. Il accompagnait ses paroles de gestes grotesque qui me fient sourire. De temps en temps, on pêche des poissons et les animaux vont y boire.

—D'accord. Répondis-je simplement, comme si je n'en avait rien a faire.

Un nouveau silence suivit notre court échange. Je regardais toujours avec beaucoup d'attention les faits et gestes de Max. Jusqu'à qu'il laisse tomber son outils en métal qui claqua bruyamment sur le sol. Il n'y prêta a peine attention et se précipita sur le lavabo juste au dessus de lui. Il tourna les deux robinet correspondante à la chaleur recherchée. L'eau coula subitement, suivit d'un énorme grondement. Max perdit son enthousiasme inscrit sur son visage.

—Non ! Non ! Non ! Hurla-t-il sur le robinet.

Il s'agrippa les cheveux en serrant les dents. L'eau qui coulait prenait subitement une couleur brune, similaire à la terre. Je me replias légèrement dans mes retranches qui est la baignoire, observant méticuleusement la réaction de Maxime, j'étais curieuse de ça. Contre toute attente, il se précipita vers moi, me soulevant par les aisselles. J'agitas mes pieds en l'air, lui donnant quelque coup de pieds. Il me reposa sans broncher sur le sol avant d'ouvrir la tuyauterie de la baignoire. Cette fois-ci, l'eau était complètement clair et translucide. Je reporta mon attention au lavabo, ce que ne fit pas Max. Il ne vit alors pas l'eau se soulever avec un air fantomatique.

Nous sommes les Avancés T.1 - Le pouvoir de la cape blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant