🛋 prologue

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23/04/1998*

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23/04/1998
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     Ma sœur et moi-même s'installâmes lourdement sur le canapé que nous venions de poser sur le sol. En face de nous, notre mère qui apportait d'autres cartons. Derrière nous, notre père qui apportait encore plus de cartons. Cette journée était bien trop longue.

     Je me relevai du canapé pour chercher mes cartons parmi tous les autres. Ceux dans lesquelles étaient rangées les affaires de mon bureau, ou encore mes livres, mes jeux-vidéos... Mais tous ceux apportés dans le salon ne comportaient évidemment pas mes affaires. Seulement celles du salon...

     Alors, je descendis donc les trois étages sans ascenseur et entrai dans le camion ou je cherchai mon nom à travers les différents meubles. Les déménageurs aidaient en ce moment-même mon père à transporter le frigo. Je tournai la tête à droite et j'aperçus enfin un carton de taille moyenne qui m'appartenait : TH OMaS était écrit au feutre noir assez maladroitement.

Le soir même, la table avait été installée dans la cuisine et nous mangions des restes que maman avait préparé la veille. Nous mangions sous une vieille ampoule seulement reliée au plafond par un fil. Elle pendait dans l'air comme une maquette de Soleil électrique. J'étais le seul à avoir dû la remarquer.

Ma sœur et moi étions de corvée de vaisselle, alors nous la faisions sans discuter tandis que papa et maman déballaient les cartons du salon. Nous avions allumé la radio – on ne captait pas tellement dans la cuisine, d'ailleurs... – qui diffusait le titre qu'on entendait partout en ce moment : un hit français que ma sœur et moi détestions.

— Tu penses qu'on va se plaire, ici ? demanda ma frangine d'une voix plutôt fragile alors qu'elle rinçait une assiette.

— Je ne sais pas, lui répondis-je en essuyant un verre. Laissons une chance à cet endroit, tu ne penses pas ?

Je lui souris et elle sembla se détendre.

Je m'exilai dans ma chambre une fois mes corvées faites. J'avais hérité de la plus petite pièce. Mais ça m'allait amplement. Mon sommier et mon matelas avaient été installés cette après-midi contre le mur, en face de l'entrée. Il y avait à peine la place pour une étagère et un bureau mais je tenais à faire profiter ma sœur de la plus grande chambre. Elle avait plus d'affaires que moi, en même temps...

Je n'avais que des livres. Et il suffisait de clouer quelques planches çà et là et hop, le tour était joué et les livres rangés !

J'entamai moi aussi mes déballages de carton. Le premier que j'ouvris renfermait les fringues toutes bien pliées par ma mère. Je les portai jusqu'au placard qui se trouvait dans le couloir reliant ma chambre à celle de ma sœur et la salle de bain. Les placards étaient directement dans le mur, juste à côté.

     Je décidai de garder mes livres dans les cartons le temps que je trouve où les ranger et je sortis mes affaires de lycée à la place, que je posai anarchiquement sur mon bureau. Je fis les mêmes gestes en répétition pendant deux bonnes heures. On n'aurait pas dit comme ça mais je possédais pas mal de vêtements et d'objets en tout genre...

Cette journée était bien monotone et ennuyante.

     « Allez... Le dernier. » m'encourageai-je moi-même, épuisé. J'ouvris donc ledit dernier carton de la soirée, plutôt positif en pensant que j'en aurais moins à déballer le lendemain. Celui-ci était en face de ma fenêtre et avait été baptisé : E SS EN T i EL S. A l'intérieur se trouvait ma lampe et mon horloge de chevet, mon roman préféré, une boîte de pansements, plusieurs paquets de cigarettes en réserve, mon étui à lunettes de soleil, les manettes de la Nintendo et ma trousse de cours. Ce carton comportait la caverne d'Ali-Baba à lui tout seul. J'avais rangé toutes les choses dont je ne partais jamais sans, dedans.

     Je sortis en premier lieu la lampe que j'installai sur mon chevet. C'est à ce moment que je me rendis compte que ma chambre était vraiment petite, mon lit double prenait toute la place... Je branchai la prise dans le mur et la lumière fut automatiquement. Une couleur assez salie et jaunâtre. Sûrement due à l'abat-jour immonde dont elle était couronnée. Ça n'éclairait pas beaucoup, c'était une lampe du soir. Une lumière tamisée. Ensuite, quand je me suis relevé, une chose étrange est survenue : par la fenêtre, juste en face de l'immeuble, tapi dans l'ombre des arbres, une silhouette noire se tenait là, debout, sans bouger, les mains dans les poches et la capuche enfoncée sur la tête, et regardait dans ma direction, à travers ma petite fenêtre, le moindre de mes faits et gestes.



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idk what that is i just love writing
:)

99Where stories live. Discover now