— Pourquoi ?

Derek tourna la tête vers moi et je pus constater que cette fois, ses yeux étaient emplis de haine, mais dès qu'il cligna des paupières, toutes traces d'émotions avaient disparu.

— Que de questions ! rigola-t-il pendant que je rougissais à la remarque. C'est mon beau-père qui m'a fait arrêter.

J'allais reposer une question, mais il m'arrêta avec des paroles exacerbées :

— Les autres ne sont pas au courant et je ne veux pas qu'ils le sachent, alors ne répète rien.

Ses traits étaient crispés et je vis ses épaules qui tremblaient. Il faisait trop peur ! Qu'est-ce qui valait une telle haine, et aussi brusquement ?

— Tu as froid, constatai-je d'une petite voix.

— Non, mais toi tu as peur, répliqua-t-il.

— Je...

— Arrête ! Je le vois bien, les battements de ton coeur ont accéléré.

Il avait raison, mon coeur battait si fort qu'il avait dû l'entendre et c'est vrai, j'avais un peu peur, faut dire que sa manière de parler et ses geste n'inspiraient pas confiance ! Pourtant à cet instant précis, je me sentais en sécurité. Ce garçon était un vrai mystère. Au lieu de se diriger vers la porte d'entrée, Derek prit la direction du jardin et posa ses patins entre deux rosiers. Il se tourna vers moi.

— Je vais encore me promener un moment, tu ferais mieux de rentrer. Demain matin, on fait du volley, faudra être en forme.

— J'aimerais bien me promener aussi, enfin si tu veux bien que je reste, répondis-je.

— Fais ce que tu veux.

Derek conclut ce dialogue et partit. Je le suivis en restant tout de même près lui. Avant même que je ne puisse le rattraper, les éducatrices apparurent à l'angle de la maison. Je n'eus pas le temps de réagir que Derek me plaqua au sol, juste derrière un buisson.

— Tu es sûre qu'il manque deux Traqueurs Annie ? demanda la voix de Stinel.

— Certaine, en plus j'ai entendu du bruit.

— Ne t'inquiète pas, le début de la prophetia a débuté.

Un rire inquiétant s'éleva. Les deux éducatrices s'éloignèrent et après au moins quinze minutes de recherches vaines, elles rentrèrent. J'avais peur, je ne comprenais pas de quoi elles parlaient. C'est à ce moment-là qu'un vertige me prit, et pendant un bref instant, j'aperçus les deux femmes en démons, exactement comme à la présentation d'options. Derek me retint par le bras. Et pour une fois, l'inquiétude se lut dans son regard. Mais je voyais bien que lui aussi était surpris par la conversation des deux femmes.

— Ça va ? demanda-t-il après avoir fait disparaitre les émotions de son regard.

Je ne sais pas pourquoi, sûrement parce que je ne lui faisais pas confiance, je me dégageai de son étreinte et quand il essaya de rattraper mon bras, je le poussai contre la fontaine dont il se prit le coin à l'endroit où il était tombé tout à l'heure.

— Aïe !

— Excuse-moi, dis-je en essayant d'approcher ma main de la sienne.

Il souleva légèrement son pull et je pus voir un vilain bleu sur sa hanche, son jean taille basse ne montant pas assez pour le cacher. Pourtant, ses yeux n'exprimaient aucune douleur. Je commençais à me demander s'il était capable de ressentir des émotions, mais j'avais bien vu la haine dans ses yeux lorsque je lui avais demandé pourquoi il avait arrêté le patinage et son inquiétude il y a quelques minutes.

Le sentiment de sécurité disparut et ma peur le concernant me reprit. Je lui en voulais de m'avoir fait venir dehors, je savais que c'était à cause de ma curiosité que je l'avais suivi et j'étais aussi en colère contre moi-même, si je n'étais pas aussi curieuse, je n'aurais pas entendu la discussion des deux femmes.

Trop d'émotions et de pensées s'accumulèrent et à nouveau des points noirs dansèrent dans mon champ de vision. Mes oreilles se mirent à bourdonner. Je sentis mes forces m'abandonner et je tombai avant de sombrer dans l'inconscient.

Lorsque je me réveillai, je sus instinctivement que je n'étais plus dehors, pourtant j'avais froid, et ce même s'il y avait une couverture posée sur mes épaules

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Lorsque je me réveillai, je sus instinctivement que je n'étais plus dehors, pourtant j'avais froid, et ce même s'il y avait une couverture posée sur mes épaules. Je n'avais pas envie de bouger, le canapé était trop confortable. Je frissonnai, tremblant suffisamment pour sentir une source de chaleur du côté de ma tête. Sans ouvrir les yeux, je me déplaçai et posai ma tête dessus. Ce n'était pas très confortable, ma tête montait et descendait à un rythme régulier. Je déplaçai mes mains sur cette source de chaleur et elles rencontrèrent une matière douce.

— Amy...

Une voix m'appela et je décidai d'ouvrir enfin les yeux. Lorsque je réalisai ce qu'était la source de chaleur, je me redressai à toute vitesse.

— Tu es réveillée...

J'avais en fait posé ma tête sur le torse de Derek et ma main s'était promenée sur sa peau. Je pensais avant de m'évanouir qu'il était incapable de ressentir une quelconque émotion, mais je me trompais. La gêne dans ses yeux et les rougeurs qui coloraient ses pommettes n'étaient pas simulées. Il se leva et regarda l'horloge.

— Tu devrais retourner vers Soa, les éducatrices se lèvent dans cinq minutes, dit-il.

J'approuvai. Mais lorsque j'arrivai vers la porte, Derek était retourné s'asseoir sur le canapé.

— Toi aussi tu devrais retourner te coucher, dis-je.

— J'y vais dans cinq minutes, répondit-il, les yeux à nouveau vides.

Je sortis de la pièce et me dépêchai de remonter avant que Soa ne s'aperçoive de mon absence. J'enlevai mes baskets et me glissai sous la couette en attendant l'heure du réveil. Pour une première nuit, c'était réussi !

 Pour une première nuit, c'était réussi !

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