Ses yeux ressemblaient à deux trous noirs et un affreux sourire se peignit sur son visage. Il me regarda et toucha l'une des pommes du doigt, aussitôt elle prit une teinte bleuâtre et tomba sur le sol avant d'éclater. Le démon explosa d'un rire malveillant et articula dans un souffle: « Vestigium ».

Et brusquement, tout disparut. J'étais à nouveau dans ma classe. Le professeur me regardait bizarrement, comme dans cette étrange vision. Je remarquai alors qu'il me soutenait par le bras. Je me sentais trop faible pour finir cette journée de présentation.

Le professeur insista pour que j'aille vers l'infirmière afin de vérifier mon état. Après un bref contrôle, je pus rentrer. Moi qui voulais être discrète, c'était réussi, vraiment !

Je pris le bus jusqu'à chez moi et je savais pertinemment que John, qui travaillait de nuit, serait à la maison. J'ouvris la porte et tombai nez à nez avec mon beau-père.

— Amy ? Tu n'es pas à la présentation ?

— Non, je... Le prof m'a permis de rentrer. J'ai fait une chute de tension.

— Est-ce que ça va ? questionna-t-il en s'approchant.

— Oui, mais ça commence à devenir embêtant.

Il hocha de la tête et me conduisit au salon. Assise sur le canapé, je regardai l'écran de mon ordinateur où John faisait défiler les instituts médicaux où je pouvais à la fois suivre des cours et faire des soins. Les pages de sites web se succédaient, pourtant aucune ne nous convenait.

Dans un soupir, mon beau-père ferma l'ordinateur. Il frotta ses yeux avant de regarder sa montre, ma mère rentrait bientôt.
J'étais déçue, j'avais espéré trouver un institut rapidement. Mais ça s'avérait plus difficile que prévu !

— Va dormir Amy, me dit-il avec douceur.

— On devrait parler à maman de nos recherches non ?

— Pas pour l'instant. Tu la connais, elle refuserait de t'envoyer dans un institut. On la mettra devant le fait accompli.

— Ce n'est pas...

— N'argumentons pas plus sur ce sujet. Va te coucher.

Je décidai de ne pas insister, rien ne servait de contrarier John. Avec un petit sourire, je lui souhaitai bonne nuit et me dirigeai vers l'escalier de verre.

Cela faisait quatre ans que nous habitions dans cette villa luxueuse. Ma mère était banquière, elle nous offrait les moyens de vivre confortablement. Nous avions emménagé ici après la disparition subite de mon père. Elle voulait marquer une coupure entre notre ancienne vie et le présent.

Je me débarrassai de mes habits et passai un vieux t-shirt qui me servait de pyjama. En me glissant sous les draps, je continuais de penser à mes études. J'espérais de toute mon âme trouver un institut pour pouvoir passer une scolarité à peu près stable.

Mes yeux clignèrent plusieurs fois et j'éteignis  la lampe avant de sombrer dans les bras de Morphée.

29

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

29.10.2015

Voilà bien deux semaines que nos recherches étaient vaines. Je n'y croyais même plus et me voyais déjà dans cet horrible lycée, là où j'avais fait mon malaise.

Assisse dans un fauteuil près de la fenêtre, je lisais un polar que John m'avait conseillé. Mon beau-père était installé sur le canapé, son ordinateur posé sur ses genoux. J'entendais vaguement le cliquetis de ses doigts sur le clavier, mais cela ne m'empêchait pas d'être absorbée par l'histoire.

— Amandine, je crois que j'ai trouvé quelque chose ! s'écria-t-il soudainement.

— Quoi ?

Je lâchai mon livre et me précipitai vers mon beau-père. Sur l'écran de l'ordinateur, s'affichait un site web : Domus Morbus. Mes yeux parcouraient la description de l'institut. Il correspondait exactement à ce que l'on recherchait. Quelle aubaine !

— Il reste une place d'après ce site.

— Envoie un mail ! demandai-je.

— Tout de suite mademoiselle.

Composant l'adresse mail, mon beau-père écrivit une brève demande et l'envoya. La réponse ne tarda pas, ce qui me surprit, ils acceptaient de m'accueillir. Malheureusement, je devais m'y rendre dans quelques mois pour qu'ils puissent préparer mon arrivée.

Un large sourire étira mes lèvres. Je n'avais qu'une envie : que le temps passe plus vite. Il me tardait d'aller dans cet institut.

Quand ma mère rentra, je la mis devant le fait accompli, il fallait qu'elle accepte, j'en avais plus qu'assez de passer mon temps à l'infirmerie et je ne voulais pas commencer le lycée dans ces conditions.

Maman était sceptique sur cet institut, elle trouvait ça trop rapide et bizarre qu'il n'y ait que quatre étudiants, mais ayant souci de ma santé, accepta de faire un essai.

Maman était sceptique sur cet institut, elle trouvait ça trop rapide et bizarre qu'il n'y ait que quatre étudiants, mais ayant souci de ma santé, accepta de faire un essai

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
Arbor VitaeWhere stories live. Discover now