VI. Conversations

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Le lendemain après-midi, Nam Joon a décidé de profiter du beau temps pour s'installer dans le jardin et lire, allongé dans l'herbe. Il n'avait pas pu faire cela depuis des mois. En ville, c'est si différent et même s'il y a des parcs, il ne peut pas se permettre de se tenir d'une telle manière. Ici chez son oncle, il est en famille et dans un endroit caché de tous alors qu'ailleurs, tout le monde peut le regarder et il n'a pas envie d'entendre les jeunes femmes se moquer de lui parce que son attitude ressemble bien plus à celui d'un garçon léger. Il préfère donner une image bien plus sérieuse de lui. Alors, il s'installe toujours sur un banc et se tient le dos droit. Bien que ce soit moins agréable, il s'y oblige pour ne pas renvoyer une image qui pourrait lui porter préjudice. Il ne voudrait pas croiser ses camarades de classe dans une telle position, allongé, un air détendu sur le visage. 

Il a toujours été un peu soucieux de l'image qu'il peut renvoyer aux autres lors de ses sorties en ville. C'est également pour cela qu'il a toujours refusé de boire trop lors de sorties. Il a peur de perdre le contrôle de son esprit et de se lâcher. Et il craint un peu cette idée. Il ne voudrait pas que toute cette apparence construite en ville s'écroule suite à une soirée sans importance. Certes, il est bien plus tendu que pendant ses vacances mais c'est une nécessité, d'après lui. Il préfère se libérer le temps de quelques mois à la campagne et pouvoir se sentir l'esprit plus libre. Dans cette maison, il sait parfaitement que s'il boit un peu trop, personne ne le répétera. Son oncle le taquinera sûrement en disant qu'il aurait dû faire plus attention mais jamais il ne le grondera. Il le sait très attentif à son image à Magdebourg et cela depuis toujours. Déjà enfant, c'était le cas. Nam Joon ne change pas vraiment sur ce point. Il devrait, ça lui retirait un poids mais, il est du genre têtu.

Perdu dans ses pensées, il finit par lâcher son livre qui tombe sur son visage. Le jeune homme sursaute un peu puis se redresse en entendant un joyeux rire. JungKook vient de voir la scène en sortant. Ses joues se teintent d'un léger rose, un peu honteux de la situation. Il s'installe en tailleur puis fait signe au cadet de s'approcher. De toute façon, lui aussi voulait s'installer dans le jardin au vu de ses cahiers et livres dans les mains. Il va continuer d'étudier un peu avant d'admirer ses herbiers. C'est agréable de voir une jeune personne passionnée par ses cours et qui possède une grande motivation pour réussir. Ce n'est pas le cas de tous. Il a déjà pu le remarquer au cours de son parcours scolaire. La plupart subissent un destin imposé par des familles bourgeoises et ne peuvent refuser de reprendre un commerce familial ou une profession telle que médecin. Lui a encore eu une grande chance de pouvoir demander à ses parents si des études de philosophie pouvaient être engagées. 

Le plus jeune s'assoit dans l'herbe puis adresse un regard à l'aîné. Il ne compte pas mettre le nez tout de suite dans ses textes. Avant, il souhaiterait parler avec lui. Après tout, ce sont les vacances. Ils ne sont pas uniquement ici pour des révisions. Ils doivent profiter et échanger entre adolescents pour mieux découvrir le monde qui les entoure. Et JungKook a sa petite idée concernant le sujet de discussion. Il se permet donc de demander à Nam Joon comment sa précédente journée s'est passé. Il est assez curieux. Jamais il n'avait vu deux hommes se comporter d'une telle manière l'un pour l'autre. C'est assez surprenant au début. Pourtant, il est lui-même dans une école destinée aux garçons mais, ce genre de comportement n'est jamais visible. Il est toujours caché et très difficile de trouver un moment semblable à ceux que partagent HoSeok et son ami.

« Nous sommes allés nous promener en forêt. Le temps était très agréable. Nous avons discuté de tout et rien avant de se reposer. Nous avons également lu. »

Quoi donc ? Peter Camenzind. JungKook lève les yeux au ciel, trouvant les lectures de l'autre si sérieuse. Il en a lu un extrait et c'était bien assez ainsi. La quête d'identité propre à travers la nature, le monde actuel, très peu pour lui. Il n'est pas un grand lecteur d'œuvres préférant bien plus les ouvrages sur les plantes.

𝑽𝒂𝒄𝒂𝒏𝒄𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒊𝒏𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔. 𝑵𝒂𝒎𝒔𝒆𝒐𝒌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant